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RVCQ : Jean-Sébastien Girard et son improbable cabaret

RVCQ : Jean-Sébastien Girard et son improbable cabaret
Paméla Lajeunesse

Aussi baveux puisse-t-il être, Jean-Sébastien Girard est probablement l’un des êtres les plus rassembleurs de la colonie artistique. Allez comprendre.

Vendredi, la nouvelle sensation radio-canadienne avait l’insigne honneur de conclure les soirées des 35e Rendez-vous du cinéma québécois (RVCQ), avec un cabaret complètement décapant, à son image, Jean-Sébastien reçoit, et comptait sur un entourage pour le moins diversifié pour le faire : Louise Deschâtelets, Anne-Élisabeth Bossé, Marc Messier et Pier-Luc Funk formaient son panel d’invités principaux, auquel se sont greffés des intervenants-surprises. Dans la salle se trouvaient plusieurs visages connus, présents uniquement pour le plaisir de la chose, dont certains membres des distributions de Like-Moi et Série noire.

Clôture du 35e Rendez-vous du cinéma québécois

Évidemment, il fallait être familier avec le ton caustique de Girard pour apprécier l’esprit de ce rendez-vous à mi-chemin entre une édition spéciale de La soirée est (encore) jeune, une causerie cinéma et un party karaoké.

«C’est tout le contraire de Votre beau programme, un concept simple, clair, efficace, que vous allez adorer», a résumé Girard d’entrée de jeu pour décrire la formule.

Cinq minutes après le début de Jean-Sébastien reçoit, Louise Deschâtelets balançait à l’hôte un très incarné «Va donc chier, toi!». Preuve, en effet, qu’on n’était pas dans Votre beau programme.

Laflamme, Portal et Dion

Sans surprise, le Bistro SAQ de la Cinémathèque québécoise était rempli pour l’événement. Et, sans surprise, les fous rires ont été très, très nombreux. Comme si, en la présence de Girard, les artistes ôtaient toute forme de filtre et se foutaient âprement de leur image, si précieuse à leur carrière habituellement. Installés derrière long pupitre et micros, façon Soirée est (encore) jeune, le quatuor à l’honneur a épousé le style incisif du timonier Girard et a pleinement joué le jeu. C’a donné lieu à quelques souvenirs, plusieurs répliques acides et beaucoup de confidences hilarantes.

Cadre des RVCQ oblige, c’est de septième art d’ici qu’il était question pendant Jean-Sébastien reçoit. On a ainsi discuté des «premiers films» de Deschâtelets, Bossé, Messier et Funk (premier film vu, premier film dans lequel ils ont joué), de leurs préférences (plaisir coupable, film québécois favori de tous les temps). On a ainsi parlé d’œuvres québécoises de toutes les époques, de La forteresse suspendue à Nitro, de Opération beurre de pinottes (et son étrange synopsis) à La vie rêvée, de Silence on coupe aux Amours imaginaires, de Bon cop, Bad cop aux Bons débarras, des Voisins à Deux femmes en or. On a admiré Jean-Sébastien Girard en train de vomir dans son premier et unique rôle au grand écran, et Claude Jutra a été rebaptisé «Monsieur Gala du cinéma québécois».

Puisque La petite Aurore, l’enfant martyre a été le premier long-métrage regardé par Louise Deschâtelets, la toujours alerte Yvonne Laflamme, alias «la petite Aurore» est passée faire son tour, le temps d’une lecture de groupe d’une scène mythique du film-culte et du récit de quelques anecdotes.

Comme Le déclin de l’empire américain est l’œuvre fétiche de Louise Deschâtelets et Les invasions barbares, celle de Marc Messier, Louise Portal, actrice des deux titres-phares du répertoire de Denys Arcand, est venue interpréter a capella L’amitié, de Françoise Hardy, pièce de conclusion des Invasions barbares, qu’elle a dédiée au regretté André Melançon.

En guise de dessert, Claudette Dion a attrapé la «deuxième chance» qu’on lui offrait de chanter Il était une fois des gens heureux, après le «fiasco» qu’avait été la prestation de la famille Dion à On n’a pas toute la soirée, en 2006. Elle a ensuite relaté en long et en large le pourquoi du comment de la bourde d’il y a 11 ans, qui en avait fait rigoler plusieurs sur YouTube dans les jours suivants.

Des intermèdes-karaokés tout en deuxième degré et en fausses notes (Depuis le premier jour, Les Boys, Chanson pour Léolo, Emmenez-moi) ont ponctué la fête, participation (parfois défaillante) du public à l’appui.

Est-ce que Jean-Sébastien reçoit deviendra une tradition aux Rendez-vous du cinéma québécois? Le savoureux échange, avec sa judicieuse plage-horaire du vendredi soir, reflète parfaitement l’atmosphère des RVCQ, et le succès obtenu lors de cette première édition est indéniable. Une façon ludique, audacieuse et très comique de jaser de «nos» films… et de nous donner le goût de les voir, et les revoir.

Les lauréats couronnés

Sur leurs derniers milles en ce samedi de Nuit blanche montréalaise, les Rendez-vous du cinéma québécois remettaient jeudi les distinctions couronnant leur 35e mouture.

Le Prix Gilles-Carle, qui souligne un premier ou un deuxième long-métrage de fiction, a été décerné à Vincent Biron, pour son opus Prank. Le documentaire Les terres lointaines, de Félix Lamarche, a été décoré du Prix Pierre et Yolande Perreault, tandis qu’Avant les rues, de Chloé Leriche, justement lancé aux RVCQ l’an dernier, a reçu le prestigieux Prix Luc-Perreault/AQCC du meilleur film québécois de l’année 2016.

Au total, ce sont 11 récompenses, allouées à des courts, moyens ou longs-métrages de fiction ou documentaire, d’art ou d’animation, étudiants ou professionnels, qui sont octroyées à la fin du festival. Un Prix Jeune Critique est également remis. La liste de tous les gagnants est disponible sur le site des RVCQ.

Rappelons que plusieurs des activités de la récente semaine des RVCQ et les films qui y ont été projetés peuvent être rattrapés via le programme 4 écrans, sur le site de Québec Cinéma, celui des RVCQ et Tou.tv.

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