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TC Transcontinental abolit 20 postes dans son secteur des médias

TC Transcontinental abolit 20 postes dans son secteur des médias
Radio-Canada

La diminution des revenus publicitaires dans ses journaux locaux amène TC Transcontinental à abolir 20 postes à son Centre d'excellence en édition multiplateforme du quartier Rivière-des-Prairies, à Montréal. C'est ce qu'a confirmé vendredi Katherine Chartrand, directrice principale des communications de l'entreprise montréalaise.

Un texte de Marc Gosselin

L’éditeur et imprimeur a dévoilé vendredi les résultats du trimestre se terminant le 29 janvier 2017. Même si le chiffre d’affaires a progressé de 0,9 %, à 503,6 millions de dollars, les revenus du secteur des médias ont plongé de 18,9 % au cours de cette période, pour s’établir à 63,1 millions de dollars.

«Il s’agit d’employés qui travaillent à la mise en page des contenus qu’on publie dans nos journaux hebdomadaires. Comme il y a une diminution du volume publicitaire, nous avons moins de pages à produire. Ce qui fait en sorte que nous devons ajuster notre structure de coûts en fonction de nos résultats.» - Katherine Chartrand, directrice principale des communications de TC Transcontinental

Certains des postes abolis s’expliquent également par un changement de technologie relatif à l’application TC Medias Nouvelles, qui a été lancée en novembre 2015, a indiqué la porte-parole.

Une source bien au fait de la situation a expliqué à Radio-Canada que les journalistes devaient coder trois fois un même texte joué sur les différentes plateformes : papier, web et tablette. « C’était un irritant majeur. Nous serons formés au cours des prochaines semaines sur un nouveau logiciel de type fil de presse. Cet outil nous permettra de pousser directement nos articles sans avoir à modifier le code », a expliqué cette source qui a demandé l’anonymat.

« L’atelier de production de Rivière-des-Prairies est le plus important des ateliers chez Transcontinental, a ajouté cette source. Environ une centaine d’employés y travaillent. Par contre, l’employeur ne prévoit pas publier de note interne parce qu’il ne veut pas décourager les troupes. »

Katherine Chartrand confirme qu’il s’agit du plus important atelier de production de Transcontinental, mais elle n’était pas en mesure de préciser le nombre d’employés qui y travaillaient avant l’annonce d’aujourd’hui.

Un projet de loi qui arrive au « mauvais moment »

Au moment où des groupes de presse demandent l’aide de l’État québécois pour accélérer leur virage numérique, le projet de loi 122 qui porte sur l’autonomie des municipalités arrive à un « mauvais moment », estime le président et chef de la direction de TC Transcontinental, François Olivier.

Cette mesure législative ne rendrait plus obligatoire la publication des avis publics dans les journaux, privant ainsi ces derniers d’une importante source de revenus.

« Je ne veux pas être alarmiste, mais c'est sûr que lorsqu'on est en train de se transformer, que nos revenus publicitaires tirés du papier baissent et que l'on fait tout pour assurer sa transformation, une nouvelle comme celle-ci ne vient pas nous aider », a expliqué M. Olivier, vendredi, en marge de l'assemblée annuelle de l'entreprise, qui se tenait au centre-ville de Montréal.

L'éditeur et imprimeur québécois fait partie de la Coalition pour la pérennité de la presse d'information au Québec, formée entre autres du Groupe Capitales Médias, du quotidien Le Devoir et d'Hebdos Québec. Elle dit représenter 178 journaux qui rejoignent quotidiennement quelque 6,5 millions de Québécois.

Le regroupement craint que les avis publics ne se retrouvent uniquement sur les sites internet des municipalités.

M. Olivier n'est pas allé jusqu'à dire que le projet de loi 122 signerait l'arrêt de mort de certains de ses 100 journaux hebdomadaires, mais il a estimé que la mesure législative devait être plus flexible.

«Il est important que cette loi soit modifiée pour inclure un volet numérique. On espère que les médias, que ce soit avec les plateformes papier ou numérique, seront considérés. Pas seulement les villes.» - François Oilivier, président et chef de la direction de TC Transcontinental

Les revenus du secteur des médias pèsent de moins en moins lourd dans l’ensemble de ceux de TC Transcontinental. Au dernier exercice financier, ils représentaient 15,5 % des 2,02 milliards de dollars. En 2015, ces activités avaient généré 19 % du chiffre d’affaires de l’entreprise montréalaise. Il en a été de même pour le nombre d'employés de ce secteur, qui est passé de 1900 à quelque 1500 au cours de cette période..

Des résultats conformes aux attentes au premier trimestre

TC Transcontinental a profité de la tenue de son assemblée générale annuelle afin de dévoiler ses résultats du premier trimestre, qui s’est terminé le 29 janvier 2017.

L’éditeur et imprimeur a engrangé un bénéfice ajusté de 41,3 millions de dollars, ou 53 cents par action, en recul de 0,2 % par rapport au premier trimestre de l’an dernier. Les analystes sondés par Thomson Reuters tablaient sur un bénéfice ajusté par action de 47 cents.

TC Transcontinental affirme que la contribution des acquisitions dans le secteur de l’emballage et un taux de change favorable ont plus que compensé la perte de revenus découlant des cessions et fermetures survenues dans son secteur des médias.

Dans le cadre de son entente avec Lowe’s, TC Transcontinental a renouvelé son entente pour les services actuellement offerts à Rona et a ajouté l’impression des circulaires du géant américain de la rénovation et de ses enseignes au Canada.

Ce contrat représente des revenus de 200 millions de dollars sur cinq ans, a précisé François Olivier lors de sa présentation aux actionnaires.

Les revenus des secteurs de l’impression et de l’emballage ont progressé de 4,1 % au premier trimestre, à 432,3 millions de dollars. À l’inverse, les revenus du secteur des médias ont plongé de 18,9 % lors du même trimestre, pour s’établir à 63,1 millions de dollars.

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