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Tout ce qu'il faut savoir sur «Bon Cop Bad Cop 2»

Tout ce qu'il faut savoir sur «Bon Cop Bad Cop 2»

Les Préludes des Rendez-vous du cinéma québécois constituent une belle occasion, pour les cinéphiles, d’en apprendre plus sur les films d’ici s’apprêtant à prendre l’affiche dans les mois à venir.

Celui consacré à Bon Cop Bad Cop 2, mercredi, au Bistro SAQ de la Cinémathèque québécoise, a été très populaire ; la petite salle était remplie de curieux, qui ont assisté à la causerie menée par Marie-Louise Arsenault avec Patrick Huard (comédien, auteur et coproducteur), Colm Feore (comédien), Alain Desrochers (réalisateur), Pierre Even (producteur), Patrick Roy (distributeur), Lucie Laurier (comédienne), Sarah-Jeanne Labrosse (comédienne) et Anik Jean (compositrice de la musique).

Rien d’étonnant : après tout, Bon Cop Bad Cop est encore et toujours le long-métrage québécois ayant généré le plus d’entrées aux guichets, le film le plus populaire du cinéma québécois, avec ses 12 millions de dollars engrangés lors de sa sortie, à l’été 2006.

La rencontre de deux heures, en formule «5 à 7», a été l’occasion de découvrir quelques secrets sur le tournage et sur l’histoire de l’œuvre, qu’on promet plus émotive que le premier volet, mais autant bourrée d’adrénaline. Après l’entretien dirigé par Marie-Louise Arsenault, les spectateurs ont pu à leur tour poser leurs questions. Une dame anglophone a même fait remarquer à Patrick Huard qu’elle-même et plusieurs personnes de son entourage avaient appris le «français québécois» grâce aux aventures des deux héros de Bon Cop Bad Cop, David Bouchard et Martin Ward!

Bon Cop Bad Cop 2 sera en salle le 12 mai, partout au Québec et au Canada. La bande-annonce officielle sera dévoilée d’ici deux semaines. Les Rendez-vous du cinéma québécois se poursuivent pour leur part jusqu’au samedi 4 mars. Notons que, d’ici deux jours, le Prélude Bon Cop Bad Cop 2 sera disponible pour visionnement intégral sur le site web de Québec Cinéma (http://quebeccinema.ca/) via le service 4 écrans.

Voici quelques informations retenues sur Bon Cop Bad Cop 2 au cours du Prélude de mercredi.

- Il y a au-delà d’une décennie, Patrick Huard traînait depuis un mois l’ébauche du scénario de Bon Cop Bad Cop lorsqu’il est allé voir le distributeur Patrick Roy pour lui proposer son idée… dont il n’était alors pas nécessairement convaincu de la pertinence. Il la trouvait même «niaiseuse», cette proposition de deux policiers, un québécois et un ontarien, qui trouvent un corps à la frontière, a-t-il avoué. «Je trouvais l’idée tellement simpliste que j’étais gêné de la dire à voix haute. Mais je ne trouvais pas ça mauvais non plus…» Patrick Roy a enchaîné : «Il y avait une crainte. Il y a une quinzaine d’années, les films sous-titrés n’étaient pas tellement populaires. C’était une proposition audacieuse.»

- Le premier chapitre de Bon Cop Bad Cop était réalisé par Érik Canuel. Cette fois, c’est Alain Desrochers qui est derrière la caméra. Patrick Huard a expliqué la raison du changement de maître d’œuvre. «C’est le défi de faire une suite, a-t-il avancé. Les attentes des gens sont énormes, surtout quand les années ont passé (…) Pendant deux heures, ils s’attendent à voir (la même chose) que les meilleures sept minutes du premier film (…) Il faut créer une nouvelle émotion avec les mêmes personnages (…) D’amener Alain nous permettait d’ouvrir sur une autre vision des affaires.» Huard a ajouté que le fait que Desrochers ait touché autant à l’action qu’à la comédie, avec Nitro et Les Bougon (les deux hommes avaient aussi collaboré ensemble sur la série Music Hall, de Fabienne Larouche, au début des années 2000), avait joué en sa faveur.

- Patrick Huard a insisté sur le fait que l’émotion sera beaucoup plus vive dans Bon Cop Bad Cop 2, que les relations entre les personnages y seront très importantes, et qu’on sera même surpris au niveau des moments d’émotion. Les rapports entre les personnages de Suzie (Lucie Laurier) et David (Patrick Huard), les ex-conjoints, ont semble-t-il beaucoup évolué. D’ailleurs, détail amusant, Lucie Laurier s’est «invitée» dans le couple formé de Patrick Huard et Anik Jean pour observer leur dynamique amoureuse, rendre ce lien intense, plein d’amour mais pas toujours facile. «J’ai regardé le couple et j’ai essayé d’être convaincante», a blagué Lucie Laurier. Aussi, la complicité entre David et Martin occupera une grande place. Si le premier film racontait leur improbable rencontre, le lien entre les deux hommes va davantage s’approfondir cette fois, pour donner lieu à une véritable amitié. «Les gens vont beaucoup rire mais aussi beaucoup pleurer», a promis Alain Desrochers. Les «méchants», eux, sont «magnifiques», «beaux physiquement», s’est enthousiasmé Patrick Huard. «Ce sont des bons méchants, pas des tatas. Il y a plusieurs couches de méchants», a-t-il noté.

- Le film a bénéficié d’un budget enviable de 10,4 millions de dollars, une somme impressionnante pour un film québécois. La première partie s’appuyait sur un budget de 8 millions, et l’équipe tenait à avoir une plus grosse cagnotte pour fignoler la suite. «Bon Cop Bad Cop appartient au public», ont martelé Patrick Huard et Pierre Even, pour justifier l’investissement. Entre autres, trois ambitieuses scènes d’action ont paraît-il «défoncé le budget».

- L’intrigue principale de ce deuxième film ne se déroulera plus vraiment au niveau de la compétition franco-anglo, Québec-Canada. «La dualité va se passer plus avec nos voisins du Sud, a laissé planer Patrick Huard. Je vous le dis, quand vous irez voir le film, sachez qu’il a été écrit il y a plusieurs années! L’intrigue principale a commencé à être esquissée il y a trois ans. C’est un petit peu épeurant, parce que c’est tellement d’actualité…»

- «Le personnage principal du film, c’est le duo (de policiers). Sans l’un ou l’autre, ça ne marche pas», a tranché Patrick Huard. Ainsi, après un an à travailler les textes et le récit de Bon Cop Bad Cop 2, le créateur aurait été prêt à jeter tout le boulot accompli aux poubelles si Colm Feore n’avait pas été enchanté du résultat ou indisponible pour plonger à nouveau dans l’aventure. Considérant l’horaire chargé de celui qui est notamment de la distribution de House of Cards, Patrick Huard estime qu’il se devait de lui proposer un matériel solide. «Je n’avais pas d’autres possibilités que Colm soit là», a décrété Huard. «Je coûte pas cher», a de son côté badiné Feore, avant d’encenser ses camarades. «Tous les jours c’était joyeux (…) C’était une joie de jouer avec des gens qui savent comment faire (…) C’est comme une agriculture, on plante des idées, on plante des idées…»

- Patrick Huard a discouru un instant, mercredi, sur l’importance de donner «une rondeur», de la matière aux personnages féminins qui, dit-il, sont «très, très forts» dans Bon Cop Bad Cop 2. Son truc pour leur donner de l’importance? Les placer dans des rapports humains intéressants et non pas dans des situations trop typées, et leur donner des partitions de textes touffues. À cet égard, Huard a cité le nouveau personnage interprété par Mariana Mazza, qui devait à l’origine être un protagoniste masculin. Après avoir côtoyé Mariana une journée à Val D’or, il a modifié le rôle pour l’adapter à la jeune humoriste. Un autre personnage plein de relief, a-t-il commenté.

- De Sarah-Jeanne Labrosse, qui avait 14 ans au moment du tournage du premier film, et qui incarne la fille de Patrick Huard et Lucie Laurier, Colm Feore avait jadis déclaré : «Un jour, nous travaillerons tous pour elle». La jeune actrice, elle, est catégorique : «J’avais14 ans, l’air de 4…» Beaucoup de gens, depuis la sortie du premier film, ont parlé à Sarah-Jeanne des extraits où elle était ligotée sur une chaise et où elle incitait son père à se venger, sacre à l’appui.

- Du premier Bon Cop Bad Cop, Colm Feore, lui, garde en mémoire un segment mémorable et hilarant avec Pierre Lebeau, dans lequel son propre personnage et celui de Patrick Huard étaient «gelés» (drogués). Eux avaient donc le droit de rire, compte tenu de leur état, mais pas les autres… et un fou rire général secouait le plateau de tournage. Même Érik Canuel peinait à garder son sérieux. «Je ne peux pas y penser sans rire», a précisé Colm Feore.

- Patrick Huard tenait à ce que son amoureuse, Anik Jean, signe la musique de Bon Cop Bad Cop 2, parce qu’il sait de quoi elle est capable. «Je voulais que ça soit rock, mais je savais qu’elle pouvait amener une couleur, une sensibilité, tout en restant rock’n roll.» La principale intéressée, pour sa part, n’a pas abordé différemment le mandat parce que son époux était à l’origine du projet, et dit avoir eu une manière très «visuelle» de concocter la trame sonore. «Quand on travaille ensemble, on enlève nos chapeaux de femme et de mari, et je lui parle comme n’importe qui avec qui je travaille. Il est bon à exprimer ses idées (…) Quand j’ai lu son scénario, je voyais déjà la musique qui devait être là. J’ai travaillé d’une façon un peu intense. Je suis un peu TOC dans la vie. (…) J’ai écrit à l’image, chaque cue du film séparément. Je l’ai décortiqué… »

- Plusieurs projections-tests de Bon Cop Bad Cop 2 ont eu lieu dans la province dans les derniers mois, pour évaluer les réactions du public. Une procédure fréquente dans le cas des comédies, a assuré Patrick Roy, pour vérifier si les gens réagissent bien aux blagues, et permettre un recul à l’équipe de création.

- L’un des gros défis de production de Bon Cop Bad Cop 2 : faire fermer le boulevard Décarie pour mener à bien une épique scène de poursuite. Heureusement, l’équipe a pu compter sur le support du Bureau du cinéma de Montréal, de la Ville de Montréal, du maire Denis Coderre, du Ministère des Transports, etc. «On sentait le désir de tout le monde, à tous les niveaux, de faire un succès», a souligné Patrick Huard. Denis Coderre était, semble-t-il, «vendu d’avance». Personne ne s’en étonnera…

- Aucun sacre ne sera traduit dans les sous-titres des dialogues. Ainsi, les anglophones liront donc «tabarnak» quand un personnage dira «tabarnak». Patrick Huard jugeait important de conserver cette authenticité.

- Non seulement Bon Cop Bad Cop a participé à réunir (un peu) les deux solitudes du Canada, mais Patrick Huard nous a appris, mercredi, que beaucoup d’Amérindiens avaient apprécié son long-métrage. «Beaucoup d’Amérindiens ont vu le film et l’ont aimé et m’en ont parlé. Moi qui suis indépendantiste, j’ai probablement fait le film le plus canadien de l’histoire!», s’est-il réjoui, sous les rires de la foule.

- Les personnages de Louis-José Houde, Pierre Lebeau et Amélie Grenier, vus dans le premier film, ne seront pas de retour dans Bon Cop Bad Cop 2, simplement pour des raisons artistiques. «J’aurais fini avec un scénario de 240 pages, a raisonné Patrick Huard. C’est dix ans plus tard ; à un moment donné, il faut accepter de faire des deuils et d’aller en avant. (…) Moi, l’écriture s’est mise à bien aller quand j’ai arrêté d’essayer d’écrire une suite. (…) Les gens qui n’ont pas vu le premier vont pouvoir suivre en regardant le deuxième, ça se tient complètement.»

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