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Une synagogue montréalaise parraine des réfugiés syriens musulmans

Une synagogue montréalaise parraine des réfugiés syriens musulmans
Bahador Zabihiyan/Radio-Canada

Une synagogue de Westmount accueille lundi une famille de réfugiés syriens musulmans, qu'elle a parrainée grâce à des fonds recueillis auprès de la communauté juive montréalaise, a appris Radio-Canada.

Un reportage de Bahador Zabihiyan

Cela fait presque deux ans que la communauté fréquentant la synagogue Emanu-El-Beth Sholom effectue des démarches afin de parrainer une famille de réfugiés syriens pour qu'elle vienne s’installer au Canada.

«Notre tradition religieuse nous dit qu’il faut aider l’étranger, il faut se souvenir que nous étions des étrangers aussi en Égypte.» - La rabbine Lisa Grushcow, de la synagogue Emanu-El-Beth Sholom

Ces démarches ont porté fruit : la levée de fonds de la synagogue a permis de recueillir environ 50 000 $, assez d’argent pour parrainer deux familles de réfugiés syriens.

La première arrive lundi en provenance de Jordanie. Elle avait dû quitter son pays en 2012 à cause de la guerre civile. Le père de famille a déjà son frère, Adnan, à Montréal, qui lui viendra en aide.

Adnan fréquente l’Université McGill. Alors qu’il donnait un exposé sur la situation en Syrie dans le cadre d’une activité, un membre de la synagogue a appris qu’il essayait de faire venir ses proches au Canada.

Ce dernier a alors consulté la rabbine pour monter un projet de parrainage et Adnan est venu à la synagogue pour rencontrer les membres.

«Je ne me serais jamais imaginé un jour dans une synagogue en train de parler de ce qui se passe en Syrie […] Ça m’a ouvert l’esprit.» - Adnan, syrien de Montréal dont la famille est parrainée par une synagogue

La communauté juive est quasi inexistante en Syrie et les relations entre le régime de Damas et Israël sont délétères. « Le Canada est différent, il y a une vision [...] Le vivre ensemble, on veut montrer ça », dit la rabbine.

Mais au-delà de l’aspect religieux, c’est surtout un geste humanitaire de la part de la synagogue, explique Adnan. « Ils comprennent ce que ça veut dire que de devoir quitter son pays », ajoute-t-il. Adnan ne souhaite pas donner son nom de famille à cause de la situation politique dans son pays d’origine.

Des membres de la communauté ont aussi fait des dons de cartes-cadeaux pour permettre à cette famille de quatre personnes d’acheter des produits de première nécessité et des vêtements d’hiver. La synagogue veut aussi accompagner la famille dans sa recherche de logement et dans la scolarisation des enfants.

D'ailleurs, la rabbine espère que ses enfants et ceux de la famille syrienne, qui ont le même âge, se lieront d'amitié.

Qu’est-ce que le parrainage privé?

Le parrainage privé consiste, pour un organisme ou une personne privée, à assumer les coûts et les obligations de la réinstallation de réfugiés pendant un an. L'État s'occupe de payer pour la santé et l'éducation des réfugiés.

Le gouvernement fédéral a mis fin à son programme de parrainage privé de réfugiés syriens et iraquiens en janvier, car les quotas ont été atteints.

En 2017, le Canada accueillera 25 000 réfugiés de l'étranger, dont 16 000 réfugiés parrainés par le secteur privé. Il s'agit de dossiers soumis avant janvier. Le parrainage privé est surtout apparu lors de l'arrivée massive de « réfugiés de la mer » du Vietnam en 1979.

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