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La Santé publique demeure opposée au virage à droite au feu rouge à Montréal

La Santé publique s'oppose au virage à droite au feu rouge à Montréal
Photo : Radio-Canada

Le Directeur régional de santé publique de Montréal s'oppose au virage à droite au feu rouge réclamé par les villes liées comme Westmount, Beaconsfield et Montréal-Est. Les intersections seraient ainsi plus dangereuses, selon l'organisme, qui présentait lundi sa position devant la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ), qui tient ces jours-ci des audiences sur la sécurité routière.

« Le fait que le virage à droite au feu rouge engendre des blessés, c’est reconnu par tout le monde, même par ceux qui proposent la mesure, fait valoir le Dr Patrick Morency. Le seul argument qui est apporté, c’est que ça n’en engendre pas beaucoup – ou pas tant que ça –, ou que ce n’est pas si pire parce que le bilan s’améliore [...] Mais nous, on ne peut pas être en faveur d’une mesure qui engendre des blessés », conclut-il.

Une quinzaine de maires de municipalités ou d'arrondissements montréalais tentent néanmoins de convaincre la SAAQ d'étendre la mesure, adoptée partout au Québec en 2003, sauf à Montréal.

C'est le cas de Philippe Roy, maire de Mont-Royal, qui soutient que depuis 2003, le bilan routier québécois s'est amélioré partout en dehors de Montréal, et ce, malgré l'autorisation du virage à droite au feu rouge.

« À Laval, à Longueuil, des villes qui sont essentiellement urbanisées de la même manière que l’île de Montréal, le bilan routier s’améliore, souligne-t-il. La catastrophe appréhendée ne s’est pas produite. »

«On va le faire de façon consciencieuse, mais il faut le faire.»

- Philippe Roy, maire de Mont-Royal

M. Roy propose d'autoriser le virage à droite à environ 60 % des 2500 intersection dotées de feux de signalisation. Cette mesure, selon lui, permettrait de réduire la congestion routière et d'améliorer la qualité de l'air, en plus d'obtenir l'appui d'une grande majorité d'automobilistes. Il cite à cet effet un sondage réalisé par la firme CROP selon lequel 74 % des répondants se sont dits favorables au virage à droite.

Les maires citent aussi des statistiques de la SAAQ pour étayer leurs propos. Ils mentionnent que le nombre de véhicules a pratiquement triplé de 1973 à 2015 (passant de 2,2 millions à 6,3 millions de véhicules) et que le nombre de morts sur les routes a diminué de 83 % (passant de 2200 à 361 morts) au cours de cette même période.

De son côté, l'administration Coderre s'oppose au virage à droite au feu rouge pour les véhicules, mais demande qu'il soit autorisé pour les cyclistes. En déposant son mémoire lundi, elle a réitéré son engagement pour la « vision zéro » en matière d'accident. Inspirée de la Suède, elle comprend une série de mesures, dont l'harmonisation des limites de vitesse, une meilleure signalisation et le réaménagement de certains secteurs jugés dangereux.

Piétons Québec demande pour sa part l'interdiction des virages à droite au feu rouge partout au Québec, insistant sur le fait que la fluidité automobile ne devrait pas être l'unique critère qui conditionne le développement des villes.

D'après le reportage de Benoît Chapdelaine

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