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Une classe sans fenêtre pour de jeunes autistes (VIDÉO)

Une classe sans fenêtre pour de jeunes autistes

En Montérégie, des parents multiplient les démarches depuis septembre afin que leurs enfants avec des besoins particuliers changent de salle de classe, qui n'a pas de fenêtre. Mais la commission scolaire, qui gère un manque d'espace, conclut que le local répond à leurs besoins.

Gabriel, six ans, a souvent le réflexe de regarder dehors quand il revient de l'école. Depuis septembre, cinq autres enfants autistes et lui passent leurs journées dans une classe spécialisée qui n'a aucune fenêtre.

Le local en question se trouve dans l'école primaire Saint-René, à Mercier, près de Montréal. Il s’agit d’une ancienne bibliothèque reconvertie partiellement en salle de cours. Sauf pour les récréations, les élèves ne sortent pas de leur classe, ni même pour manger leur repas du midi.

« C'est fou, le changement depuis la rentrée scolaire. Il se lève à 4 h du matin et il allume toutes les lumières à la grandeur », affirme Jean-François Lavoie, le père de Gabriel.

L'horloge biologique de Gabriel se serait complètement déréglée au cours des derniers mois, indique son père. L'enfant se réveille en plein milieu de la nuit, en plus d'être plus agressif et d'avoir des troubles d'appétit.

D'autres camarades de sa classe éprouvent les mêmes symptômes.

Plainte rejetée

À la Commission scolaire des Grandes-Seigneuries, la plainte des parents a été rejetée par la Protectrice de l'élève, qui conclut que la classe est aménagée « de façon à répondre aux besoins spécifiques des élèves ».

« Ce qui m'a été expliqué, c'est que [pour] ces enfants-là, de toute façon, les lumières doivent être tamisées, pour ne pas qu'ils soient agressés par la luminosité », explique Marie-Louise Kerneïs, présidente de la Commission scolaire des Grandes-Seigneuries.

Cet argument étonne la Dre Mélissa Sue Sayer, neuropsychologue spécialisée chez les enfants autistes. « Ce n’est jamais quelque chose qui m'a semblé être approprié. Je n'ai jamais entendu ça pour justifier une classe sans fenêtre. Tous les enfants devraient avoir des fenêtres. Je pense que l'école n'avait pas les ressources matérielles nécessaires », affirme la neuropsychologue de la Clinique Churchill.

La présidente de la commission scolaire admet que les problèmes d'espace sont nombreux. Ses écoles débordent en raison de l'augmentation du nombre d'enfants sur son territoire. Les besoins particuliers des élèves montent en flèche. Elle réclame d'ailleurs des agrandissements et, même, de nouvelles écoles au ministère de l'Éducation.

Les parents, pour leur part, disent avoir étudié toutes les avenues. « [L'école] se dit peut-être : anyway, on ne fera jamais rien avec dans la vie, donc on va le mettre avec les balais, pis that's it », lance le père de Gabriel.

L'école a l'intention d'effectuer une rotation pour que le local soit utilisé, annuellement, par les enfants de chacune des classes spécialisées.

Avec les informations de Caroline Lacroix

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