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Philippe Pichet s'inquiète d'une perte de confiance du public face au SPVM

Philippe Pichet s'inquiète d'une perte de confiance du public face au SPVM

Le directeur Philippe Pichet avoue être inquiet d'une éventuelle perte de confiance du public face au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) au lendemain d'un reportage de l'émission "J.E." où d'ex-policiers ont accusé des collègues d'avoir fabriqué de la preuve contre eux afin de les empêcher de dévoiler des allégations de corruption au sein du SPVM.

En entrevue avec La Presse canadienne, mercredi, M. Pichet a fait valoir que la confiance des citoyens envers le service de police est la base sur laquelle repose la légitimité de son service.

Il a lui-même qualifié les allégations des deux ex-hauts gradés de son service de préoccupantes et troublantes.

Philippe Pichet, qui a demandé à la Sûreté du Québec (SQ) de rouvrir et revoir en profondeur les dossiers d'enquête dont il est question, dit lui-même faire confiance d'emblée à son service, mais cela ne l'a pas empêché de s'interroger sur le fait que personne ne se soit adressé à lui depuis un an et demi qu'il est en poste, alors que cette affaire se retrouve plutôt à la télévision.

Il assure que si la SQ met au jour quelque geste répréhensible à quelque moment que ce soit en cours d'enquête, il posera les gestes nécessaires sans hésitation et avisera immédiatement le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP). La fabrication de preuve ouvre la porte à des accusations criminelles.

Ces allégations s'inscrivent dans une suite d'événements, dont la surveillance de journalistes, qui ont comme point d'origine des dossiers susceptibles de mettre le SPVM dans l'embarras. Interrogé sur l'existence de possibles réflexes d'autodéfense au sein du corps policier, le directeur Pichet a précisé que c'était uniquement la division des Affaires internes qui était visée et a insisté sur le fait que l'écrasante majorité des policiers font leur travail de manière professionnelle.

Sans surprise, la Fraternité des policiers de Montréal a demandé au ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, de "redresser" d'urgence le SPVM.

La Fraternité, qui mène une guerre ouverte contre le processus disciplinaire de la division des Affaires internes, réclame depuis plusieurs mois le départ de son patron, l'inspecteur-chef Costa Labos, qui a lui-même été blanchi, en septembre dernier, de soupçons d'avoir menti à un juge pour obtenir un mandat de perquisition.

Le syndicat estime que la crédibilité du service est en cause non seulement auprès du public mais aussi auprès de ses membres.

Le reportage de "J.E." présentait les témoignages des hauts gradés Jimmy Cacchione et Giovanni Di Feo, qui ne sont plus à l'emploi du SPVM depuis le 17 juin 2013.

Au début 2012, l'inspecteur Cacchione, affecté à l'aéroport de Montréal, et l'inspecteur-chef Di Feo, responsable des services à la communauté, auraient allégué avoir trouvé des cas de corruption au sein des forces de l'ordre.

Selon leur témoignage à "J.E.", ils se préparaient "à dévoiler des cas de corruption à l'intérieur du SPVM" au ministère de la Sécurité publique ainsi qu'aux médias. Ils avaient été suspendus sans solde en juin 2013 à la suite d'une enquête disciplinaire et des ententes à l'amiable avaient été annoncées par la suite.

Les deux ex-policiers affirment ne toujours pas avoir reçu la preuve qui leur a valu d'être écartés du SPVM, mais ils croient, après avoir consulté certains documents, que la section des affaires internes du SPVM a fabriqué de la preuve afin de les faire taire.

Le reportage diffusé sur les ondes de TVA affirme que la direction du SPVM les soupçonnait d'entretenir des fréquentations douteuses, entre autres avec le controversé Luigi Coretti, de l'agence de sécurité BCIA.

Accusé de fraude, de fabrication de faux et d'usage de faux pour avoir produit des bilans comptables surévalués, M. Coretti a bénéficié d'un abandon des accusations, en novembre dernier, en raison des trop longs délais des procédures le visant.

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