L'usage de marijuana médicinale par des personnes souffrant du syndrome de stress post-traumatique est remis en question. Un psychiatre de Moncton croit que la marijuana pourrait déclencher des troubles encore plus graves chez les gens qui souffrent de troubles de santé mentale.
Patrick Marcotte tire la sonnette d'alarme : selon lui, la marijuana n'a pas fait ses preuves en santé mentale. « Malheureusement, il n'y a aucune étude qui a été faite; des études de qualité dont on peut réellement conclure quelque chose. Malheureusement, on ne trouve rien », tranche le psychiatre.
Il s'inquiète de la popularité grandissante du traitement, surtout chez les patients atteints du trouble de stress post-traumatique.
«Il y a ce mouvement social-là, où les gens, depuis peut-être un an ou deux, nous arrivent fréquemment avec une demande : "Je souffre de ça, donc je veux du cannabis médicinal".»
- Dr Patrick Marcotte, psychiatre
Les anciens combattants comptent parmi les grands utilisateurs de marijuana médicinale. En 2015-2016, le ministère des Anciens Combattants a dépensé plus de 20 millions de dollars en remboursements pour la marijuana médicinale. Dans ses prévisions pour 2016-2017, le ministère prévoit des rembousements de 31 millions.
Mais le ministère l'admet : les recherches sur la question sont « limitées » et les preuves « anecdotiques ».
Un traitement pas encore éprouvé
Pour le Dr Marcotte, il faudrait faire preuve de plus de prudence. « Pour l'instant, les gens devraient, pour des raisons de sécurité et d'intégrité envers la médecine moderne, se fier aux traitements qui ont déjà été documentés, [qui sont] efficaces et qui ont déjà été étudiés », affirme-t-il.
C'est que chez certaines personnes, la marijuana peut devenir extrêmement dangereuse : le cannabis, par exemple, peut déclencher une pyschose.
« Une psychose c'est sans doute l'une des pires maladies qu'un humain peut avoir », lance le psychiatre. Malheureusement, une fois que c'est déclenché, même si on retire le facteur qu'on juge [responsable] — par exemple le cannabis, qui est l'un des facteurs les mieux connus —, ce n'est pas nécessairement garanti que tout va rentrer dans l'ordre. Souvent, ça prend un traitement antipsychotique, et ça peut à la limite évoluer vers une schizophrénie », indique-t-il.
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