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Unilever rejette une offre de 143 milliards de dollars de Kraft Heinz

Kraft Heinz tente en vain de fusionner avec Unilever

Le géant anglo-néerlandais de la grande consommation Unilever a rejeté une offre de fusion à 143 milliards de dollars (134 milliards d'euros) de l'américain Kraft Heinz, ajoutant ne voir aucun intérêt financier ou stratégique à poursuivre des discussions.

Unilever, qui possède entre autres les thés Lipton, les soupes Knorr et les savons Dove, estime que la proposition à 50 dollars par action soumise par Kraft Heinz le sous-évalue.

"Unilever rejette la proposition qui n'a aucun intérêt, qu'il soit financier ou stratégique, pour les actionnaires d'Unilever. Unilever ne voit pas de base pour de nouvelles discussions", déclare-t-il dans un communiqué vendredi.

Il recommande à ses actionnaires de ne prendre aucune initiative.

Kraft Heinz avait auparavant dit souhaiter "travailler à la conclusion d'un accord sur les modalités d'une transaction", une déclaration dans laquelle des analystes voient la possibilité d'un relèvement de son offre.

A la Bourse de Londres, l'action Unilever gagnait plus de 12,7% à 3.774 pence à 14h30 GMT, de loin la plus forte hausse de l'indice européen Stoxx 600, après avoir inscrit un record à 3.848p. A Wall Street, Kraft Heinz prenait 5,4% à 92,01 dollars dans les premiers échanges.

Un mariage des deux multinationales arriverait au troisième rang du classement des plus grosses fusions d'entreprises jamais conclues dans le monde et serait le plus important rachat d'une entreprise basée au Royaume-Uni.

Le secteur de l'alimentation est confronté simultanément à la fois au ralentissement des marchés émergents, qui ont longtemps été le principal moteur de leur croissance, à la baisse des prix sur les marchés développés et à l'évolution des comportements d'achat des consommateurs, de plus en plus sensible aux arguments sur l'origine et la qualité des produits.

Unilever est plus présent que certains de ses concurrents dans les pays émergents. Il est par ailleurs plus exposé qu'eux à l'impact du Brexit.

Avance rapide

Dans son communiqué, Unilever précise que l'offre de Kraft Heinz, lui-même né d'une fusion en 2015, représentait une prime de 18% sur son cours de Bourse de jeudi. Il précise qu'elle se composait de 30,23 dollars par action en numéraire et de 0,222 action nouvelle par titre Unilever.

Même si Kraft Heinz est plus petit qu'Unilever par la capitalisation boursière (106 milliards de dollars, soit un peu moins de 100 milliards d'euros, pour l'américain), il peut s'appuyer sur le soutien financier de ses deux grands actionnaires, Berkshire Hathaway, la holding de l'investisseur multimilliardaire Warren Buffett, et le groupe de capital-investissement 3G Capital.

A eux deux, Berkshire et 3G possèdent 50,9% de son capital.

"C'est la rencontre entre l'argent pas cher et la logique industrielle", résume Steve Clayton, gérant du fonds HL Select UK Shares chez Hargreaves Lansdown, actionnaire d'Unilever.

Il évoque d'importantes opportunités de synergies dans le marketing, la fabrication et la distribution, en plus des économies que générerait la fusion des sièges.

"Kraft Heinz tente d'appuyer un grand coup sur le bouton 'avance rapide', car acquérir une par une le riche portefeuille de marques que représente Unilever pourrait prendre des décennies", ajoute-t-il.

Beaucoup d'investisseurs s'attendaient à ce que Kraft Heinz se lance dans une opération de croissance externe cette année, 3G ayant récemment levé un nouveau fonds.

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