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Philippe Couillard ne comprend pas la stratégie des juristes

Philippe Couillard ne comprend pas la stratégie des juristes

Le premier ministre Philippe Couillard ne comprend pas la stratégie des juristes de l'État, qui poursuivent la grève alors qu'ils ont obtenu l'essentiel de leurs demandes.

M. Couillard a déclaré mercredi qu'il est "surpris" de constater que les avocats et notaires du gouvernement ont voté cette semaine en faveur de la poursuite du conflit, qui dure depuis 17 semaines.

"Je ne comprends pas trop la stratégie qui est visée ici", a-t-il dit lors d'un point de presse à l'Assemblée nationale, avant une réunion de ses députés.

Selon le premier ministre, les offres gouvernementales répondent à l'essentiel des revendications du regroupement syndical Les avocats et notaires de l'État (LANEQ)

"Ce qui est sur la table en terme monétaire, sur quatre ans, ça met un équilibre total entre la situation des procureurs et des juristes de l'État, a-t-il dit. Je ne comprends pas pourquoi ces gens qu'on respecte, avec qui on travaille, que je connais moi-même, pourquoi ils veulent rester à l'écart du travail, se priver de revenus alors qu'ils ont obtenu une partie essentielle de leurs demandes."

Alors que LANEQ réclame l'intervention du premier ministre pour dénouer l'impasse, M. Couillard s'en est remis au président du Conseil du trésor, Pierre Moreau.

"Quand M. Moreau est à la table, il parle en mon nom, il parle au nom du gouvernement", a-t-il dit.

M. Moreau a pour sa part annoncé qu'il divulguera publiquement, jeudi, les offres du gouvernement aux juristes de l'État.

Il souhaite démontrer ainsi que cette proposition donne aux avocats et notaires du gouvernement la parité avec ce que les procureurs aux poursuites criminelles et pénales ont obtenu.

"Ils veulent la parité avec les procureurs de la couronne, a-t-il dit dans une mêlée de presse. Cette parité on la donne."

Le ministre veut également réagir aux représentants syndicaux, qui accusent le gouvernement de tenir un double langage.

"Il y a un changement de ton à l'égard de l'attitude de leurs représentants à la table de négociations, a-t-il dit. Ils disent publiquement qu'ils veulent la parité alors qu'à la table de négociation ils veulent 10 pour cent sur la rémunération salariale, sans égard à la rémunération globale, ce qui place leur demande au delà des procureurs de la couronne."

Selon M. Moreau, au cours des dernières semaines, le gouvernement a fait preuve de plus de souplesse que LANEQ.

"Ils ont pas bougé d'un iota", a-t-il dit, en admettant que les juristes ont tout de même renoncé à une demande concernant le processus d'arbitrage.

M. Moreau a répété que le gouvernement ne dépassera pas le cadre financier qui a guidé les dernières négociations avec l'ensemble de la fonction publique.

"Ce n'est pas l'offre finale et globale, il y a encore du mouvement possible mais ce mouvement va se faire à la table de négociation", a-t-il dit.

M. Moreau s'est défendu d'avoir envenimé le débat, mardi, quelques heures avant un vote des syndiqués, qui ont choisi de poursuivre la grève.

"Pas du tout, je ne regrette pas les propos", a-t-il dit.

La porte-parole péquiste Nicole Léger a pour sa part estimé que les syndiqués ont été choqués par les déclarations du ministre, qui a attaqué leur exécutif syndical.

"Son ton a été décrié de toutes parts, a-t-elle dit. Son ton a monté."

Le chef caquiste François Legault a affirmé que M. Couillard doit s'impliquer dans la négociations.

"J'ai trouvé que M. Moreau était très arrogant mardi, a-t-il dit. Il a attaqué le syndicat. Il me semble, quand on est en train de négocier, que ce n'est pas la meilleure approche."

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