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Philippe Couillard pavoise après la sortie de Charles Taylor

Philippe Couillard pavoise après la sortie de Charles Taylor

Philippe Couillard pavoise après la sortie de Charles Taylor qui récuse une partie de son rapport sur les accommodements raisonnables.

Malgré ses appels à l'unité à la suite de l'attentat à la mosquée de Québec, le premier ministre ferme ainsi la porte au compromis avec les partis d'opposition.

Selon M. Taylor, qui a coprésidé avec Gérard Bouchard la commission sur les accommodements raisonnables, il n'est plus nécessaire de légiférer pour interdire le port de signes religieux chez les employés de l'État qui exercent des fonctions coercitives, comme les policiers, les procureurs de la Couronne et les gardiens de prison.

Dans une lettre publiée dans La Presse mardi, il estime en effet que les choses ont bien changé depuis 2008 et il n'endosse plus cette recommandation.

Coïncidence, cela correspond à la position du gouvernement libéral, qui veut faire adopter son projet de loi 62 sur la neutralité religieuse de l'État, sans appliquer cette recommandation de la commission Bouchard-Taylor, comme le réclament pourtant les partis d'opposition.

En conférence de presse mardi matin à l'Assemblée nationale, le premier ministre a affirmé que ce que dit M. Taylor est "très important". M. Couillard a rappelé qu'il a toujours été opposé à "la discrimination vestimentaire".

"La communication de M. Taylor ce matin nous montre qu'on est du côté des principes qu'on veut voir régner au Québec", a tranché le premier ministre.

Les trois partis d'opposition à l'Assemblée nationale, le Parti québécois, la Coalition avenir Québec et Québec solidaire, demandaient pourtant d'une voix commune l'inclusion dans le projet de loi 62 de cette recommandation de la commission Bouchard-Taylor _ vue la base d'un consensus au sein de la société québécoise, prétendaient-ils.

Cependant, M. Couillard a donné le coup de grâce mardi à leur souhait, en même temps qu'il dévoilait une série de mesures pour faciliter l'intégration des nouveaux arrivants dans le marché du travail et dans la fonction publique. Il visait tout particulièrement la CAQ, qui a déjà voulu interdire le port du voile aux enseignants et qui avait dénoncé le port du burkini l'été dernier.

"On va favoriser encore davantage la représentativité des différents visages de la diversité, en refusant la discrimination vestimentaire", a-t-il dit dans son allocution.

"Ainsi nous éviterons de légitimer une dérive discriminatoire, comme certains voudraient voir le faire. En raison du risque de dérapage, de la police, on va aller aux enseignants, et des enseignants, on va se rendre à la plage. Si on veut donner un oeil au beurre noir international au Québec et lui donner mauvaise réputation, c'est le genre de chose spécifiquement qu'on peut faire, ou à l'inverse ne pas faire, et que nous ne ferons pas, parce que nos principes ne sont pas marchandables", a-t-il dit.

Le premier ministre a même précisé qu'au fond, il n'a jamais été ouvert au compromis. Il démentait ainsi certains reportages laissant entendre que les libéraux cherchaient une voie de passage pour accommoder les oppositions avec des amendements au projet de loi 62.

"Il n'a jamais été question de (bouger), parce que nous sommes opposés à la discrimination vestimentaire, totalement, et on voit le genre de dérive que ça a pu causer", a précisé M. Couillard.

Le chef caquiste François Legault a accueilli de façon cinglante les déclarations de son adversaire libéral. En conférence de presse, il a déclaré que M. Couillard ne plie peut-être pas sur ses principes, mais de ce fait il demande aux Québécois de plier sur les leurs.

"M. Taylor, il peut penser ce qu'il veut, mais les Québécois ont pas changé d'idée", a dit M. Legault.

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