Il parle français, anglais, espagnol et hébreu. Il fait des allers-retours depuis des années entre Montréal et Toronto pour mener deux carrières de front. Et il ne se gêne pas pour rêver d’une carrière internationale. Mais pour l’instant, Nico Racicot fait sa place dans le cœur du million de téléspectateurs qui le découvrent chaque semaine dans L’Heure Bleue, à TVA.
Comment décrirais-tu ton personnage David Karpman, le coloc d’Anne-Sophie (Céline Bonnier)?
Je sens que c’est une vieille âme, très empathique et particulièrement attentif aux autres. C’est le genre de personne qui a un sixième sens plus développé que la moyenne et qui perçoit ce que ce vivent les autres. C’est quelque chose que je ressens aussi. Enfant, j’avais énormément d’énergie et je ne savais pas comment la canaliser. Mais un jour, un ami m’a introduit à la spiritualité et aux énergies qu’on peut sentir. En baignant dans ce monde et en découvrant des tas de lectures, de documentaires et de podcasts sur le sujet, ça m’a groundé. J’ai les deux pieds sur terre et je suis plus à l’écoute. C’est pour ça que David m’a interpellé.
Il forme un couple avec Olivia (Mylène Saint-Sauveur). En les observant, on sent à la fois de la passion et de la tension entre eux. Pourquoi sont-ils ensemble?
Ces deux-là sont très opposés énergétiquement parlant: il est groundé, elle est plus volatile. Souvent les contraires s’attirent, car il y a quelque chose de sexy à goûter à l’inverse de ce qu’on est. Le côté charnel est très fort entre eux. Et ça fait le bonheur de David… jusqu’à ce qu’Anne-Sophie arrive dans décor. Il est attiré par sa maturité, son côté posé et la conscience qu’elle a sur le monde. Ça l’allume. Mais je ne crois pas qu’il pense à quitter Olivia pour elle, présentement.
Est-ce que ton accent dans l’émission est naturel?
C’est un accent purement fabriqué pour le rôle. David a étudié en France pendant sept ans, c’est pour ça qu’il a un accent un peu européen en français. Je connais plein d’Anglos comme lui, alors l’accent m’est venu tout de suite en auditions.
De quelle origine es-tu?
Mes parents sont francophones et je suis allé au secondaire au College Régina Assumpta en français. Ensuite, j’ai eu envie de m’ouvrir à la culture anglophone en étudiant en cinéma-communications au Dawson College de Montréal.
Comment le jeu ou la scène sont-ils entrés dans ta vie?
J’ai d’abord suivi des cours à l’École nationale de cirque, quand j’étais enfant. Je faisais de la jonglerie, du fil de fer, de l’unicycle, de la voltige et des acrobaties. Mais au secondaire, on m’a intimidé parce que je faisais du cirque et parce que j’avais une voix très aiguë. J’ai décidé d’arrêter le cirque. Mais un peu plus tard, les gars cool de l’école ont commencé à me respecter grâce au théâtre. En troisième secondaire, j’avais joué Harlequin dans une pièce de Goldoni. J’avais un plaisir fou à apprendre mes lignes et à créer mon personnage. Ça a été un gros succès à l’école!
Pourquoi avoir d’abord étudié en cinéma?
J’étais un accro de films et je voulais devenir réalisateur. Mais pendant mon programme en cinéma, lorsque je donnais des consignes aux comédiens sur mes projets, j’avais du mal à leur expliquer ce que je voulais et je me disais toujours « moi, je pourrais le faire ». Alors, j’ai décidé d’étudier en théâtre à Dawson. Puis, je suis allé poursuivre des études à l’étranger. Et à mon retour, j’ai affirmé ma volonté d’être comédien. J’ai donc eu envie d’étudier dans l’une des grandes écoles de théâtre.
Tu as étudié à l’École nationale de théâtre de Montréal (ENT), mais dans le volet anglophone. Pourquoi?
C’est très rare qu’un francophone auditionne pour la section anglophone. Dans ma cohorte, on était 12 étudiants, représentant toutes les provinces, et j’étais le seul du Québec. J’ai fait ce choix, car le théâtre anglo m’allumait beaucoup. À Dawson, je dévorais le théâtre. J’allais voir les spectacles de l’ENT dans les deux langues. Et j’étais souvent plus touché par les productions en anglais et la façon dont les Anglais exprimaient leurs émotions, de façon très posée, souvent dans la retenue.
Jusqu’à présent, tu as joué beaucoup dans les deux langues (Louis Cyr, La Passion d’Augustine, Degrassi, etc.). Veux-tu toujours fonctionner ainsi?
C’est mon rêve! Depuis quelques années, j’ai mis beaucoup de temps et d’énergie à voyager entre Montréal et Toronto. Je connais la 401 par cœur: je peux dire combien il y a d’arbres sur la route! Je crois que c’est plus avantageux de travailler dans plusieurs langues, comme Karine Vanasse, Caroline Dhavernas et François Arnaud. Je veux faire des films américains et israéliens, jouer en espagnol, et continuer de travailler au Québec.
Quels sont tes prochains projets?
Avant le tournage au printemps de la deuxième saison de L’Heure Bleue, je vais jouer à Toronto la version anglophone d’une pièce de théâtre québécoise, Cinq visages pour Camille Brunelle, de Guillaume Corbeil, à Canadian Stage, pendant deux semaines. Ensuite, on fait le spectacle en français au Théâtre français de Toronto, durant une semaine. Et l’été prochain, je vais réaliser mon premier court métrage professionnel.
L’Heure Bleue est diffusée les mercredis 21 h à TVA et en rappel sur Illico.
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