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Des initiatives citoyennes qui réussissent à attirer les médecins en région

Des initiatives citoyennes qui réussissent à attirer les médecins en région
Radio-Canada

Le quart des Québécois sont toujours à la recherche d'un médecin de famille. Dans plusieurs régions rurales, les gens ont décidé de se prendre en main et de former des coopératives de santé pour attirer des médecins de famille. L'idée se répand vite, on en compte une cinquantaine au Québec.

Un texte de Ginette Lamarche

À Saint-Blaise, une petite municipalité rurale de 2000 habitants située à 70 kilomètres au sud de Montréal, le maire et un groupe de résidents ont formé une coopérative qui connaît un succès inespéré. En huit mois, la coopérative a réussi à attirer trois médecins et une infirmière clinicienne, et plus de 1000 personnes ont acheté leur carte de membre.

L’idée a germé dans la tête du maire Jacques Desmarais et d’une poignée de gens lorsque la Caisse populaire a voulu fermer ses portes. La Municipalité a acheté le local et convaincu la Caisse de s’installer dans les locaux de l’hôtel de ville. Le petit immeuble laissé vacant a été converti en coopérative de santé.

Le maire a d’abord convaincu l’infirmière clinicienne Mélanie Perron de s’associer au projet. C’est la chef d’orchestre de la coopérative de santé. Ils ont ensuite commencé à offrir des soins d’urgences mineures et des prélèvements sanguins, dit Mme Perron.

« Nous, on essaie d’offrir des services pour des urgences mineures comme des otites, des cystites, des conjonctivites, toutes ces choses qui peuvent être vues par des infirmières », ajoute-t-elle.

Les médecins sont la clé

Mais la clé de ces coopératives de santé, c’est d’attirer dans la région un médecin de famille ou des médecins qui y pratiqueront quelques jours ou soirées par semaine.

Saint-Blaise a eu la chance de pouvoir attirer trois médecins liés à la garnison militaire de Saint-Jean-sur-Richelieu. Le docteur Luc Drouin a été le premier à tenter l’expérience. Après son quart de travail pour l’armée canadienne, il vient pratiquer à la coopérative trois soirs par semaine. Pour lui, c’est beaucoup plus avantageux que d’ouvrir sa propre clinique.

« Je pense qu’on doit mettre notre temps à soigner des patients plutôt que de remplir de la paperasse en arrière d’un bureau », affirme-t-il.

En fait, les coopératives offrent une pratique clé en main. La gestion des rendez-vous, des dossiers, des suivis, l’administration du bureau, c’est la coopérative qui s’en occupe.

Des patients heureux

Quelque 1000 résidents de la région de Saint-Blaise ont trouvé un médecin de famille grâce à la coopérative.

C’est le cas de Jacqueline, qui attendait ce jour depuis fort longtemps. Avant, elle voyait un médecin dans le réseau privé, ce qui lui coûtait cher. « J’ai tout de suite vu les avantages dont je pouvais bénéficier à avoir accès à un médecin de famille, avoir les services de prélèvements avec rendez-vous », souligne-t-elle.

Tous les patients rencontrés ont répété la même chose. Ils ne lésinent pas à payer la cotisation annuelle de 100 $ pour avoir accès à un médecin de famille, des prélèvements sur rendez-vous et des soins d’urgence de proximité.

Autrefois, dans les petites localités, on trouvait une clinique gérée par un médecin. Elles ont pratiquement toutes disparu ces dernières années, d’où ces initiatives citoyennes.

Un outil de développement

Là où il y a une coopérative de santé, on constate que les personnes âgées ne quitteront pas la municipalité, les jeunes familles vont avoir le réflexe de s’y établir et, dans certains cas, des entreprises s’y installeront parce qu’il y a des soins de santé de proximité, croit Benoît Caron, directeur de la Fédération des coopératives de services à domicile et de santé du Québec.

Selon lui, les coopératives de santé sont aussi un outil de développement en région. C’est aussi, dit-il, un moyen de contrer la privatisation en rendant les soins de santé accessible dans le système public.

Mais le grand défi, c’est de pouvoir attirer les médecins. Ce n’est pas un hasard si ce sont les régions rurales qui ne sont pas trop éloignées d’un grand centre qui connaissent le plus de succès. Ces coopératives doivent déployer tous les moyens possibles pour séduire les médecins. Elles doivent aussi mettre en branle la grande séduction pour charmer les finissants en médecine.

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