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Le guichet d'accès aux médecins est un «stationnement» pour les patients, dénonce le Parti québécois

Guichet d'accès aux médecins: un «stationnement» pour les patients, dit le PQ
Male doctor talking with mother and child on medical exam in doctor's office. Male doctor showing medical records to a woman.
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Male doctor talking with mother and child on medical exam in doctor's office. Male doctor showing medical records to a woman.

« Le ministre prend soin des chiffres, mais pour les malades, on a encore beaucoup de chemin à faire », a déploré la député du Parti québécois et porte-parole du parti en matière de santé, Diane Lamarre. Elle accuse le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, de soigner les statistiques plutôt que les patients inscrits au Guichet d'accès aux médecins de famille (GAMF) qu'il a mis sur pied.

Mme Lamarre souligne que bien que le ministre attribue à sa Loi 20 le fait que 500 000 Québécois ont trouvé un médecin de famille au cours de l’année 2016, le nombre de patients inscrits au GAMF du ministre n’a cependant baissé que de 6000 personnes au cours des trois derniers mois de l’année.

La liste d’attente est ainsi passée de 492 000 à 486 000 noms entre le 21 septembre et le 31 décembre 2016.

«Le guichet est une forme de stationnement où il peut y avoir des gens qui entrent et qui sortent, mais à un rythme très, très, très léger.»

- Diane Lamarre

Le ministre Barrette a indiqué, hier, que des médecins prenaient l’annuaire téléphonique pour se trouver de nouveaux patients afin d’augmenter leur taux d’inscription, a souligné Mme Lamarre.

Or, a-t-elle insisté, « l’enjeu, c’est que s’il y a des patients qui se sont inscrits sur un guichet, ce sont eux qui devraient être choisis parce que ces gens-là, clairement, expriment un besoin en termes de consultation avec un médecin ».

« On ne peut pas dire que le nombre de patients qui ont été choisis sur le guichet est vraiment intéressant et significatif », a-t-elle poursuivi.

La députée de Taillon déplore également que le ministre Barrette soit incapable de dire combien de médecins – bien qu’il ait mentionné que 10 % des médecins s’y soient inscrits au cours de l’année – sont inscrits au guichet.

« Quel est le pourcentage de médecins qui se sont vraiment inscrits au GAMF et qui, dans leur recherche de patients, prennent vraiment en priorité des patients inscrits au guichet? demande Mme Lamarre. C’est ce qui détermine le succès ou l’échec du guichet. »

Mme Lamarre souligne que si on favorise le bouche à oreilles pour l’inscription de patients au détriment du GAMF, « on passe à côté d’une priorité qui est de soigner les malades ».

«[L’objectif du GAMF] ce n’est pas juste d’inscrire des gens, mais d’inscrire des gens qui en ont le plus besoin.»

- Diane Lamarre

Mme Lamarre avance que les patients plus vieux demeurent plus longtemps sur la liste d’attente parce qu’ils requièrent davantage de soins.

« C’est l’un des effets pervers de l’approche du ministre », ajoute-t-elle.

L’obligation faite par la Loi 20, de voir un patient 8 fois sur 10 lorsqu’il en fait la demande (taux d’assiduité de 80 %), fait en sorte que les patients dont la prise en charge est plus lourde comportent un risque pour la rémunération du médecin. Ce dernier pourrait voir le ministère amputée son salaire - de jusqu'à 30 % - s'il n'atteint pas le taux d'assiduité fixé par la loi.

De plus, les médecins devront encore prendre en charge 834 000 Québécois d’ici la fin de l’année pour parvenir à l’objectif fixé par le ministre Barrette, soit de donner un médecin de famille à 85 % des Québécois.

Mme Lamarre craint que des médecins âgés dans la soixantaine abandonnent la pratique en raison de cette loi qui les oblige à prendre plus de patients. Elle ajoute qu’il faut faire une plus grande place aux autres professionnels – comme les infirmières et les infirmières praticiennes – pour désengorger la première ligne de soins.

Armé de sa Loi favorisant l’accès aux services de médecine de famille, le ministre Barrette imposera des sanctions financières individuelles aux médecins qui refuseront d'étendre substantiellement leur clientèle, et d'accroître d'autant leur disponibilité à leurs patients dans leur cabinet. Ces éventuelles sanctions pourraient réduire la rémunération des médecins dans une proportion allant jusqu'à 30 %. La loi a été adoptée en novembre 2015.

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