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Gaz de schiste: Questerre évalue son potentiel dans Bécancour et Lotbinière

C'est reparti pour l'aventure controversée du gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent...
La Presse canadienne

C'est reparti pour l'aventure controversée du gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent: une entreprise albertaine jauge le potentiel de ses gisements dans les régions de Bécancour et Lotbinière.

La société Questerre a fait savoir qu'elle procédait à des évaluations dans des "régions peu peuplées pour déterminer lesquelles sont les plus propices à un projet-pilote". Greenpeace n'a pas tardé à manifester son inquiétude sur le type d'activités en cours.

Dans le communiqué en anglais seulement paru mercredi, le président de Questerre, Michael Binnion, soutient qu'à l'issue du processus d'évaluation, "seules deux municipalités régionales de comté (MRC) sont susceptibles d'être considérées pour des projets-pilotes" en vertu de certains facteurs tels que la densité de population, l'acceptabilité sociale et la possibilité de mettre en oeuvre de nouvelles technologies pour faire face à des enjeux environnementaux.

Les MRC de Lotbinière, sur la rive sud du Saint-Laurent près de Québec, et Bécancour, près de Trois-Rivières, sont donc ciblées, parce qu'elles démontrent "des résultats aux puits dans des régions très faiblement peuplées", peut-on lire. La superficie de Questerre dans ces deux MRC couvre 253 000 acres, mais seulement 36 000 acres, soit 5 pour cent du total, sont actuellement évalués aux fins d'un futur développement possible.

La valeur nette de cette zone de développement de 36 000 acres est estimée à 311 millions $, poursuit-on.

Greenpeace Canada a fait part de ses préoccupations et en était à colliger des renseignements sur les activités en cours. "C'est certain que c'est inquiétant", a fait savoir le responsable campagne Climat-Énergie de l'organisme, Patrick Bonin, dans un échange de courriels jeudi après-midi.

Il en déduisait qu'un "projet-pilote" pourrait donc comporter de la "fracturation hydraulique", un procédé contesté d'extraction des hydrocarbures.

M. Bonin s'inquiète d'autant plus, a-t-il précisé, que le gouvernement Couillard a adopté le Règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection qui empêche les municipalités d'imposer des distances séparatrices entre les travaux d'exploration et d'exploitation des hydrocarbures et les sources d'eau potable.

Il a aussi rappelé que le projet de loi 102, à l'étude actuellement, permettrait au ministre de délivrer une autorisation à des fins de recherche et d'expérimentation pour des projets-pilotes, lorsque le projet a comme objectif d'évaluer la performance environnementale d'une nouvelle technologie ou d'une nouvelle pratique.

"Je suis en train de vérifier s'il y a eu de l'action sur le terrain", a laissé savoir M. Bonin, tout en ajoutant que "normalement, Questerre doit obtenir les autorisations au préalable avant d'effectuer des travaux".

De son côté, le gouvernement a indiqué jeudi qu'aucune licence n'a été accordée pour quelque activité d'exploration que ce soit. Sur le terrain, il n'y aurait donc aucune activité en cours, assure-t-on.

"L'entreprise ne prévient pas le gouvernement lors de ses communications destinées aux investisseurs, a répondu par courriel Véronique Normandin, porte-parole du ministre des Ressources naturelles, Pierre Arcand. En ce qui concerne le ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles, nous n'avons reçu aucune demande de licence afin de réaliser des travaux d'exploration de la part de Questerre."

La société Questerre n'a pas donné suite aux demandes d'entrevue de La Presse canadienne.

Rappelons qu'au début des années 2010, sous le gouvernement Charest, les activités des entreprises pétrolières qui se lançaient dans la ruée vers les gaz de schiste dans les basses terres du Saint-Laurent avaient provoqué une levée de boucliers, des manifestations et des affrontements. Leurs activités suscitaient beaucoup de craintes en raison du recours à un procédé de fracturation hydraulique.

Le gouvernement péquiste de Pauline Marois avait décrété un moratoire à son arrivée au pouvoir. Le projet de loi 106 adopté en décembre dernier par le gouvernement Couillard contient des dispositions sur le forage par fracturation hydraulique, mais il reconduit aussi la Loi limitant les activités pétrolières et gazières, qui suspend notamment l'obligation imposée aux entreprises de faire des activités sur les zones où elles ont obtenu des droits.

En septembre dernier, le premier ministre Philippe Couillard avait par ailleurs déclaré qu'"il n'y aura pas" de fracturation hydraulique dans la vallée du Saint-Laurent.

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