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Réouverture de milliers d'enquêtes sur des agressions sexuelles en Ontario

Réouverture de milliers d'enquêtes sur des agressions sexuelles en Ontario
Radio-Canada

La Police provinciale de l'Ontario compte revoir 4000 enquêtes portant sur des agressions sexuelles qui ont été jugées non fondées de 2010 à 2014. La décision de rouvrir ces dossiers fait suite à une enquête du Globe & Mail, qui révèle des disparités régionales et de profondes lacunes dans la façon dont les corps de police traitent les crimes à caractère sexuel au pays.

Un texte de Jean-Philippe Nadeau

La Police provinciale de l'Ontario (PPO) affiche un taux de plaintes infondées de 34 % soit une sur trois, selon l'enquête du Globe & Mail. Un ratio bien supérieur à celui de la moyenne nationale de 19 % pour tous les corps de police confondus au Canada.

Le commissaire de la PPO, Vince Hawkes, soutient qu'il prend très au sérieux les accusations d'agression sexuelle et de violence et qu'il compte utiliser toutes les ressources nécessaires pour mener des investigations complètes et professionnelles. Il ajoute que la révision de toutes les allégations non fondées prendra quelques semaines et que son service émettra des conclusions dans un rapport qui sera rendu public.

Les taux de plaintes infondées varient énormément d'un corps de police à l'autre. À Toronto, il est seulement de 7 % ; il atteint en revanche 28 % à Ottawa.

Disparités régionales

Les corps de police municipaux et régionaux dans la province ne sont pas en reste. Plusieurs d'entre eux ont déjà annoncé leur intention de rouvrir des enquêtes comme à la PPO. D'autres ont aussi décidé de mener des enquêtes internes dans leur unité sur les crimes sexuels, sur la façon dont les interrogatoires, la collecte des données ou le traitement des plaintes sont exécutés. C'est le cas de la police de La Salle, de South Simcoe, de Waterloo, de Woodstock et de York.

Dans un communiqué, le service de police de London affirme que l'erreur est humaine, mais qu'il est toujours possible de s'améliorer. Il explique qu'il compte notamment rencontrer des membres de la communauté qui s'occupent des victimes d'agressions pour identifier les façons de mieux enquêter sur leurs allégations dans l'avenir. Le service présente enfin des excuses aux citoyens qui croient qu'ils n'ont pas été écoutés ou à ceux qui ont perdu confiance dans leur police locale.

La police régionale de Halton affirme pour sa part qu'elle a entamé une enquête interne sur les dossiers qui ont été clos après des allégations d'agressions sexuelles en commençant par l'année 2016.

Son communiqué apporte toutefois un éclairage sur les raisons pour lesquelles un corps de police décide de ne pas déposer d'accusations après enquête. La police explique par exemple qu'une enquête n'a rien donné parce qu'un incident ne s'est jamais produit, parce qu'il a été mal classifié ou parce qu'il manquait des preuves solides pour arrêter un suspect.

Le cas de Hamilton

La police de Hamilton est l'un des rares services en Ontario à remettre en question les chiffres du Globe & Mail. Elle soutient qu'elle possède son propre recueil de données qui montrent que les statistiques du quotidien concernant son service sont erronées.

Selon le Globe, près d'un cas rapporté d'agression sexuelle sur trois s'est avéré non fondé. Le service affirme que le ratio est moins élevé que cela selon ses propres données, mais il refuse de les dévoiler.

L'inspecteur Dave Hennick explique que son service a ouvert une enquête interne sur son système de collecte de données en 2015 après que le quotidien torontois lui eut demandé les statistiques locales de Hamilton en vertu de la loi sur l'accès à l'information. L'enquête a mis en évidence des différences de données qui soulèvent des inquiétudes sur la façon de colliger des informations et d'établir des codes de conduite en fonction de statistiques.

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