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La folle année de Karine Gonthier-Hyndman (ENTREVUE)

La folle année de Karine Gonthier-Hyndman
Julien Faugère

Seulement quelques semaines après le succès de la télésérie Les Simone, dans lequel elle tient l’un des rôles principaux, Karine Gonthier-Hyndman fait un malheur dans la deuxième saison de Like-moi. Au cours des prochaines semaines, elle tournera la suite des Simone, montera sur les planches du Théâtre d’Aujourd’hui pour jouer Toccate et Fugue et apparaîtra au grand écran dans Le trip à trois. Portrait d’une comédienne découverte sur le tard, mais qui fait tout pour pratiquer son métier longtemps.

Après plusieurs petits rôles à la télé depuis ta sortie de l’école de théâtre en 2008, tu as décroché un premier rôle important dans Nouvelle Adresse, celui d’Éveline. Comment expliques-tu cette percée tardive?

Il y a un moment dans notre carrière où notre âge rencontre notre casting. Je n’étais pas faite pour jouer les jeunes premières, car à 25 ans, j’avais l’air trop vieille, mais je n’avais pas non plus la maturité des filles de 30 ans. J’étais prise dans un entre-deux. Lorsque j’ai auditionné pour Nouvelle Adresse, après des années à travailler dans l’ombre, j’avais plus confiance en moi que lorsque j’auditionnais en sortant de l’école. J’avais donc plus de liberté et j’allais plus loin dans le travail. Puis, les astres se sont alignés.

Pendant ces presque sept années sans rôle majeur, as-tu demandé conseil à ton oncle, le comédien James Hyndman, pour savoir quoi faire?

On en a beaucoup discuté. Lui-même est un bon exemple de persévérance, car ça lui a pris des années avant de percer. Il a fait des études en sciences politiques, il a vécu des années en France, il est revenu et ça n’a pas fonctionné tout de suite. Tout a vraiment débuté dans la trentaine. Donc, dans ma tête, je me disais que si rien ne se passait à partir de 30 ans, j’allais me remettre en question.

Dans quel état d’esprit t’es-tu présentée à l’audition de Like-moi?

Je venais juste de décrocher le rôle dans Nouvelle Adresse et ça m’avait donné un élan de confiance énorme! Je m’étais pointée à l’audition avec une décharge électrique, un genre de force que je n’avais jamais eue encore! Mais avant ça, je ne connaissais même pas mon potentiel comique. Dans la vie, j’aime rigoler et je suis un clown, mais je ne savais pas que je pouvais jouer ça. Mon agente voyait ça en moi et elle a beaucoup travaillé pour que je décroche l’audition. Par contre, le jour où j’ai reçu le texte, j’ai paniqué. Je devais apprendre des pages de monologues très difficiles et je n’avais jamais fait ça. J’ai rappelé mon agente pour lui dire que je ne serais jamais capable! Mais elle m’a convaincue et j’ai réalisé que j’avais ça en moi.

Quels sont tes sketchs favoris?

Ceux où je dois me transformer, qui me demandent une recherche et une autre forme de jeu. Par exemple, jouer la journaliste des années 60, c’est du bonbon pour moi. J’adore qu’un personnage si sérieux rende la scène aussi cocasse. J’ai réalisé que dans Like-moi, plus on est vrai dans ce qu’on fait, plus c’est drôle. Le comique vient du drame des personnages, alors si on imite ou qu’on va trop loin dans la caricature, on perd le côté réaliste qui fait ressortir la situation drôle.

Crois-tu qu’une émission comme Like-moi peut durer longtemps?

Un jour, l’émission pourrait ne pas pouvoir continuer parce que nos sujets, comme les réseaux sociaux, Internet, les cellulaires et la représentation du soi sur le web, ne seront plus dans l’air du temps. Je ne pense pas que c’est un projet qui peut durer 10 ans. Mais je vais continuer tant que l’auteur Marc Brunet va poursuivre. Et généralement, il a l’habitude de mettre fin à ses projets après trois saisons.

Dans Les Simone, on t’a vu jouer Élisabeth, la grande sœur de Maxim, une avocate qui a arrêté de travailler pour s’occuper de ses enfants dans sa grosse maison en banlieue. Qu’est-ce qui t’a plu chez elle?

Toutes ses contradictions et ses failles apparentes. C’est une fille qui a choisi de rentrer dans un moule plus conventionnel, mais dans la trentaine, elle comprend que ça ne lui correspond plus du tout. Elle a beaucoup de difficulté à assumer ses choix et encore plus à assumer qu’elle a fait une erreur. C’est une dualité intéressante. Peu à peu, elle réalise qu’elle ne veut pas tout sacrer là, mais plutôt rééquilibrer sa vie. Son problème, ce n’est pas tant son mari, mais ses accomplissements personnels.

Sais-tu ce qui l’attend dans la deuxième saison?

On n’a pas encore reçu les textes, mais l’auteure m’a dit que mon personnage allait tenter de reconquérir son mari, après avoir essayé de s’en défaire durant la première saison. Mais ça va être compliqué!

Maintenant que tu travailles à fond de train, le métier est-il à la hauteur de tes attentes?

Oh mon Dieu, oui! C’est tellement galvanisant de faire autant de projets. Je me sens comblée. Mais j’ai toujours peur que les gens se tannent ou que ça se termine. Je ne ressens pas le besoin d’être sur les pages couvertures des journaux, mais je veux être là longtemps.

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