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Santé mentale: deux fondations s'unissent pour «échapper» moins de jeunes (VIDÉO)

Deux fondations s'unissent pour «échapper» moins de jeunes

Devant des besoins toujours plus présents en santé mentale dans les écoles secondaires, des jeunes surmenés et un sous-financement notable, deux fondations oeuvrant dans les écoles secondaires choisissent de fusionner leurs actions pour tenter «d’échapper» moins de jeunes. Une rare union dans le milieu des fondations.

La Fondation Québec Jeunes, qui finance des organismes communautaires notamment pour la lutte au décrochage scolaire, à l’itinérance et contre l’intimidation, fusionne ainsi avec la Fondation des maladies mentales, qui s’attaque au problème de la dépression chez les jeunes en milieu scolaire via des conférences dans les classes de secondaire 3 à 5. Les deux fondations se retrouveront sous le chapeau de la Fondation Jeunes en Tête.

Leurs actions restent les mêmes, mais un jeune avec des problèmes de santé mentale pourra être plus facilement redirigé.

«La Fondation Québec Jeunes donnait par exemple de l’argent pour engager des entraîneurs dans les écoles, explique le Dr Yves Lamontagne, psychiatre et fondateur de la Fondation des maladies mentales. Mais son but n’était pas que le jeune devienne meilleur en sport, mais plutôt que l’entraîneur devienne un mentor pour le jeune. Donc si le jeune a des problèmes, comme des problèmes de santé mentale, il peut aller se confier à l’entraîneur. L’entraîneur aura maintenant la possibilité de faire le lien avec notre programme en santé mentale.»

«C’est un mariage tout à fait naturel, a qualifié mardi le comédien et animateur, Stéphane Bellavance, porte-parole de la nouvelle fondation. Même que c’est quasiment gênant de ne pas l’avoir fait avant.»

Puisque la première fondation rejoignait annuellement 20 000 jeunes et la deuxième, 50 000, on évalue à environ 70 000 le nombre de jeunes que la Fondation Jeunes en Tête aura le pouvoir de rejoindre dans 330 écoles du Québec.

Le porte-parole explique qu’en s’occupant des problèmes d’itinérance ou de dépression chez les jeunes, «les problèmes liés à la maladie mentale ne sont pas loin», d’où l’intérêt d’unir leurs forces.

Le Dr Lamontagne va encore plus loin, affirmant que les besoins en santé mentale dans les écoles secondaires augmentent depuis qu’il y a «moins de tabous et que les gens consultent plus», sans toutefois donner de chiffres.

«Aussi, je constate que les jeunes vivent une pression épouvantable qu’un vieux comme moi n’avait pas à vivre à mon époque : vivre la pression à l’école, être un "achiever", être en compétition, devoir être le premier dans tout, avoir le maximum des notes et être bon dans tout, énumère le psychiatre. C’est essoufflant pour un jeune et il y a des dangers à ça : anxiété, burn out, dépression.»

Devant cette réalité, fusionner les ressources pour éviter de laisser tomber des jeunes devenait évident.

Sur le million d’étudiants rencontrés depuis les débuts des conférences menées par la Fondation des maladies mentales en 1998, 2000 jeunes ont choisi de consulter pour ensuite être hospitalisés. «On a constaté qu’ils étaient tellement à bout qu’ils ont été obligés d’être hospitalisés», précise Dr Lamontagne.

Ce type de fusion arrive rarement dans le milieu des fondations? «Je n’en connais pas vraiment. En tout cas, en santé mentale c’est le premier mixte que je vois, indique le psychiatre. Après toutes ces années à la Fondation, j’ai tenté très souvent de faire des unions. Mais souvent, j’ai constaté qu’on aime être roi dans son petit royaume», déplore-t-il.

Pour ces deux fondations qui s'autofinancent, la fusion est d'autant plus logique sur le plan financier.

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