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Depuis l'arrivée de Trump, la haine explose sur le web au Canada

Depuis l'arrivée de Trump, la haine explose sur le web au Canada
Close-up of female hand pressing enter key to start the system
shironosov via Getty Images
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Les propos controversés et parfois haineux du président des États-Unis semblent trouver un écho favorable auprès des Canadiens. Une étude commandée par la CBC révèle que les propos intolérants et racistes sur Internet ont explosé au Canada depuis que Donald Trump s'est lancé dans la course à la Maison-Blanche.

Selon une étude réalisée par la compagnie Cision pour le compte de l’émission Marketplace de CBC, la tenue de propos racistes par les Canadiens sur les médias sociaux, les blogues et les sections de commentaires en ligne a grimpé de 600 % entre octobre 2015 et novembre 2016.

Selon l’analyste médiatique de Cision, James Rubec, plus Donald Trump gagnait en popularité, plus les commentaires offensants et racistes augmentaient au Canada.

Parmi les termes les plus utilisés on retrouve #siegheil, #whitegenocide, #whitepower, make america white again. « Le troisième mot le plus utilisé en association avec ces mots c’est @realdonaldtrump, son compte twitter », ajoute M. Rubec.

Pour le philosophe Charles Taylor, coprésident de la commission Bouchard-Taylor, ces chiffres sont inquiétants. « Je croyais que le Canada était un pays paisible, très tolérant, très ouvert, explique-t-il. Malheureusement, les faits nous démontrent qu’il n'en est pas ainsi. On est exactement au même niveau. »

« Il légitime une parole qui n'était politiquement correcte, déplore pour sa part l'ex-politicienne Marie Grégoire. Ça fait en sorte qu'on se sent comme citoyen plus libre de les porter. »

M. Taylor croit d'ailleurs que les politiciens doivent éviter d'adopter un discours populiste comme l'a fait Donald Trump pour tenter de séduire les électeurs.

«On est en quelque sorte sur une crête très fragile où l'on peut tomber d'un côté ou de l'autre et que leur parole peut avoir des conséquences terribles.» - Charles Taylor

Par ailleurs, au Québec, le nombre de commentaires anglophones intolérants et racistes a grimpé de 400 % au cours de la même période.

Méthodologie

Cision a utilisé un échantillon représentatif de 1 % de mentions sur Twitter, de forums en ligne, de blogues et de sites web de médias. Une recherche a été effectuée pour retracer 40 termes jugés racistes ou dégradants envers la religion ou l’origine ethnique d’une personne.

La firme de recherche a segmenté ces termes en deux catégories afin de dresser un portrait plus précis de la situation : l’une regroupait les propos promouvant le nationalisme blanc et l’autre regroupant les propos islamophobes. Cision a ainsi pu analyser l’évolution distincte de ces deux mouvances.

Cision a aussi filtré les propos afin d’éliminer certaines variables. Ainsi, la plupart des propos tenus par des journalistes, acteurs ou musiciens qui relayaient de tels propos, sans être eux-mêmes racistes, ont été retirés. De plus, Cision a déterminé qu'entre 8 et 10 % des propos étaient de nature ironique et n'a donc pas tenu compte de ces propos lors de son analyse.

Finalement, quatre utilisateurs ont été retirés de l’étude puisqu’ils ont généré automatiquement à l’aide de robots plus de 4000 commentaires lors de l’étude.

D'après un reportage de Jean-Philippe Robillard

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