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T'es où, Youssef?: À la recherche d'un ami parti rejoindre Daesh

T'es où, Youssef?: À la recherche d'un ami parti rejoindre Daesh
Radio-Canada/Pascal Michaud

« Quand j'ai su que Youssef, qui n'était pas religieux, avait rejoint les rangs de Daesh, je me suis dit : ''comment a-t-il pu se retrouver là-bas?'' » C'est la question que pose Raed Hammoud dans son documentaire T'es où, Youssef?, un film qui analyse le phénomène de la radicalisation chez les jeunes.

Au micro de Jhade Montpetit, à l'émission les Malins, le journaliste Raed Hammoud, est revenu sur sa quête pour retrouver son ami Youssef parti rejoindre Daesh en 2014.

Raed Hammoud était en route pour le travail, un matin d'octobre 2014, lorsqu'il est tombé sur un article qui parlait de trois jeunes djihadistes sherbrookois en partance pour la Syrie. Raed Hammoud a alors repéré la photo de son ami Youssef dans l'article.

Il était stupéfait.

«À partir de ce moment là, c'est des questions qui fusent. Est-ce possible? Est-ce vrai? Qu'est-ce qu'il est allé faire là-bas?» - Raed Hammoud, journaliste

Cette question l'a mené de Montréal jusqu'en Syrie, pour tenter de comprendre les raisons de la radicalisation de son ami, « quelqu'un de très empathique, gentil et respectueux » qu'il a rencontré au collège.

Pas le profil type d'un combattant du djihad

Le journaliste Raed Hammoud explique que son ami Youssef était un garçon brillant, qui l'a souvent aidé dans ses cours et qui s'est lancé dans des études de psychologie.

« Youssef n'avait pas le profil type d'un combattant du djihad. Il n'était pas religieux, ni désoeuvré. Il écoutait du reggae, il faisait du skate. Rien ne laissait présager qu'il allait se radicaliser », dit-il.

«Il s'est beaucoup cherché un avenir et malheureusement, il ne l'a pas trouvé. Sinon, ça aurait peut-être été différent.» - Raed Hammoud, journaliste

Un drame dans la famille

Raed Hammoud explique aussi que, souvent, les familles dont l'enfant part en Syrie, se sentent stigmatisées, souffrent et se referment sur elles-mêmes.

« Il faut beaucoup de courage pour parler aux médias », ajoute-t-il.

Le journaliste a bien peur d'avoir perdu son ami.

«Si Youssef est toujours l'ami que j'ai connu, c'est clair qu'il est pris, qu'il faut l'aider à sortir des griffes de Daesh. Mais s'il cautionne tout ça, alors il ne peut pas être mon ami.» - Raed Hammoud, journaliste

Raed Hammoud dit avoir été transformé par cette expérience cinématographique.

Il ajoute qu'il n'a pas trouvé toutes les réponses à ses questions, mais que la société est en train de se réveiller. Il prend l'exemple de l'élan de solidarité et de l'examen de conscience qui s'opère une semaine après l'attentat de Québec.

« On veut tous construire un avenir meilleur et c'est ce qui est en train de se faire », dit-il. « Même si on n'a pas toutes les réponses, posons les questions et surtout dialoguons. Le dialogue va apaiser beaucoup de conflits qui nous habitent. »

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