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L'abandon de la réforme électorale risque d'alimenter le cynisme

L'abandon de la réforme électorale risque d'alimenter le cynisme

L'abandon de la réforme électorale par le gouvernement Trudeau a suscité des critiques même au sein de sa famille politique : les jeunes libéraux du Québec ont fait part de leur déception jeudi soir. Il faut dire que cette promesse libérale avait eu un écho particulier chez certains jeunes.

Un texte de Raphael Bouvier-Auclair

À l'Université du Québec en Outaouais, le verdict de certains étudiants est sans appel : la décision de Justin Trudeau les a déçu. La réforme électorale n'est pas la priorité de tous les étudiants, mais ceux qui se sont intéressés au dossier ne se gênent pas pour commenter.

«C'était probablement l'une des idées du gouvernement Trudeau que je trouvais les plus intéressantes. J'étais quand même assez déçu quand il a annoncé qu'il l'abandonnait.» - Vincent Bertrand, étudiant en communications

Plusieurs, comme Louis-Philippe Sauvé, affirment toutefois ne pas être surpris de la décision annoncée mercredi. Jamais les projets de réforme du mode de scrutin ne se sont concrétisés au pays.

«On ne peut pas être déçu si on n'a pas d'attentes. Toutes les réformes électorales […] ça n'a jamais abouti. La raison est fort simple : pourquoi se débarrasser d'un système qui nous a mis en place?» - Louis Philippe Sauvé, étudiant en sciences sociales

Nourrir le cynisme

Immédiatement après l’annonce de l’abandon de la promesse libérale sur la réforme du mode de scrutin, la chef du Parti vert, Elizabeth May, a lancé un avertissement. Selon elle, ce genre de décision pourrait décourager les gens d'aller voter.

L'étudiante Nuha Baqer semble lui donner raison.

«Justin Trudeau, c'était mon premier vote en tant que jeune. Je ne pense pas que ça va être essentiel pour moi de continuer à voter. Même si je vote pour quelqu'un, il ne va pas garder ses promesses. Je trouve ça inutile, c'est une perte de temps.» - Nuha Baqer, étudiante en administration à l'Université du Québec en Outaouais

Un peu plus loin dans la cafétéria, d'autres étudiants échangent sur le sujet. Certains reconnaissent que la réforme démocratique n’est pas un enjeu prioritaire pour plusieurs électeurs.

Mais l’idée même de rejeter une promesse qui a été répétée à de maintes reprises avant et après les élections les dérange.

«Il y a beaucoup de débats sur la légitimité des gouvernements. De plus en plus, les gens ne croient plus en ça et ne vont pas voter. [...] Plus ça va, moins les gens vont voter.» - Liane Poirier, étudiante en administration à l'Université du Québec en Outaouais

Une déception durable?

Le mécontentement suscité par l’abandon de la réforme électorale à moins de trois ans des prochaines élections peut-il nuire au gouvernement?

Julien Lamarche, du groupe Représentation équitable du Canada, promet que la réforme électorale n’est pas près d’être oubliée.

«Nos amis et les membres de notre famille qui sont moins impliqués en politique vont quand même se le faire rappeler par ceux qui sont en politique, et comment ils sont déçus de cette promesse brisée-là.» - Julien Lamarche, Représentation équitable Canada

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