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Retour en cour pour Karine Gagné, la Québécoise détenue aux Bahamas

Retour en cour pour la Québécoise détenue aux Bahamas
Marilyn Marceau/Radio-Canada

Les majestueux bateaux de croisière vont et viennent sur la mer turquoise de Nassau, mais la scène n'a rien de paradisiaque pour la mère de Karine Gagné. Sa fille de 23 ans est détenue dans une prison des Bahamas depuis près d'un mois. Chantale Auclair est venue assister à sa comparution prévue pour aujourd'hui.

Un texte de notre envoyée spéciale Marilyn Marceau

Climat oblige, on pourrait croire que la mère de l'accusée est ici en vacances, mais c’est loin d’être le cas. Son séjour est ponctué de rencontres, d’appels et de tentatives de faire avancer la cause de sa fille.

Rencontrée à quelques pas de l’océan où la vie de sa fille a basculé, Chantale Auclair nous raconte, émue, qu’elle a réussi à la voir en prison, mercredi. « On pleure [ensemble] », dit-elle.

Petit baume sur son quotidien de prisonnière, Karine Gagné a pu parler à ses enfants pour la première fois depuis son arrestation. Ses trois filles, avec qui elle habite à Bécancour, sont âgées de 3, 4 et 5 ans.

Chantale Auclair se déplace à ses frais. Elle ne sait jamais si elle pourra voir sa fille et combien de temps durera la visite. Photo : Radio-Canada/Marilyn Marceau

Selon sa mère, l'accusée trouve très difficile d’être loin de sa famille et de ses amis. De plus, les deux femmes ne maîtrisent pas très bien l’anglais, ce qui est un défi additionnel.

« Au début, elle avait de la misère parce que les gardes pensaient qu’elle ne voulait pas coopérer, ils se choquaient un peu après elle, mais elle ne comprenait pas ce qu’ils voulaient dire », raconte Chantale Auclair.

En cour, un traducteur est d'ailleurs présent pour que Karine Gagné puisse bien comprendre ce qui se passe.

Rappel des événements

Karine Gagné a été arrêtée le 5 janvier 2017 durant une croisière. Elle est accusée d'avoir eu une relation sexuelle illégale avec un mineur, dans l'espace casino du bateau.

La présumée victime est un Américain de 15 ans. C’est la mère de l’adolescent qui aurait porté plainte à la police.

Comme les faits reprochés se seraient passés dans les eaux territoriales des Bahamas, Karine Gagné doit faire face à la justice dans ce pays.

Aux Bahamas, ce crime est passible d'une peine de prison à vie.

Libération pour raison médicale?

Les parents de Karine Gagné espèrent que leur fille obtienne une libération sous caution à la suite de la comparution de vendredi. Ils aimeraient qu’elle puisse rentrer au pays en attendant la suite des procédures, mais la cour pourrait ordonner qu’elle reste aux Bahamas, pour éviter les risques de fuite.

Une des raisons qui sera évoquée pour obtenir une libération est la nécessité pour l'accusée de respecter une certaine diète. Karine Gagné a eu des pierres au foie il y a quelques années et elle s’est fait enlever la vésicule biliaire. Elle doit donc faire attention à ce qu’elle mange.

«Elle a beaucoup mal au foie quand elle ne mange pas bien et là, en plus, elle vit beaucoup de stress.» - Chantale Auclair, mère de Karine Gagné

À moins de circonstances extraordinaires, les probabilités qu'elles obtiennent une libération vendredi sont minces.

La cause de Karine Gagné est encore traitée dans une cour de première instance. Or, étant donné la nature des accusations, il faudrait normalement que le dossier soit transféré à la Cour suprême avant qu'elle puisse demander une libération.

La jeune Québécoise comparaîtra à nouveau devant la juge Joyann Pratt-Ferguson qui suit son cas depuis le début. La juge aurait notamment demandé à la revoir ce vendredi, afin de s'assurer que la détenue se porte bien et que son dossier évolue.

Le cabinet d'avocats qui représente Karine Gagné a bonne réputation, selon des gens du milieu juridique aux Bahamas à qui nous avons parlé.

Rôle du gouvernement canadien

Un représentant du consulat canadien aux Bahamas est allé rencontrer Karine Gagné cette semaine, selon sa famille. Depuis le début, son père et sa mère trouvent que le gouvernement pourrait en faire davantage.

Affaires mondiales confirme qu'il donne de l’assistance consulaire à une citoyenne canadienne détenue aux Bahamas et à sa famille au Canada. « Les agents consulaires restent en contact avec les autorités locales afin de recueillir d’autres renseignements », nous a-t-on déclaré par courriel.

D'après le gouvernement, la norme veut que les représentants consulaires aillent régulièrement visiter les Canadiens détenus à l’étranger. « L’objectif de la visite consulaire est de vérifier le bien-être des citoyens canadiens incarcérés. »

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