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Une motion condamnant un article d'opinion «raciste» bloquée en Chambre

Une motion condamnant un article d'opinion «raciste» bloquée en Chambre
Parliament of Canada, Peace Tower, Canadian Flags, Ottawa
Vladone via Getty Images
Parliament of Canada, Peace Tower, Canadian Flags, Ottawa

Le Bloc québécois juge "honteux" que certains élus québécois aient voté contre une motion pour condamner les "propos haineux" véhiculés à l'égard du Québec par un commentateur politique de Vancouver dans un texte publié sur le site du Washington Post.

"Je trouve ça déplorable. Je pense que c'est une honte. Une honte qu'un député du Québec ait dit non à cette motion unanime-là", a lancé Monique Pauzé, la députée de Repentigny qui a présenté la motion.

Un texte du commentateur J.J. McCullough apparaît depuis mercredi dans la section opinion du quotidien américain dans lequel il tente de comprendre pourquoi tant de tueries sont survenues dans la province de Québec.

Il soutient entre autres que les anglophones du Canada ont "raison de souligner que la province semble produire un nombre incroyable de désaxés enclins à faire des massacres en évoquant leur insatisfaction face à la culture unique au Québec". Il cite notamment l'attentat du caporal Denis Lortie à l'Assemblée nationale en 1984, et plus récemment, la fusillade au collège Dawson en 2006.

L'auteur conclut en disant que les Canadiens "de gauche" devraient peut-être se questionner sur ce qui se passe au Québec avant de mettre en cause le multiculturalisme ambiant.

"Je pense que des propos comme ça, c'est presque de l'incitation à la haine. Ça n'aurait pas été accepté envers aucune collectivité. C'est du "Quebec bashing"", a tranché le député bloquiste Mario Beaulieu.

D'après le Bloc québécois, ce sont les conservateurs qui ont refusé haut et fort la motion.

Le député québécois Bernard Généreux a reconnu qu'il était l'un de ceux qui ont refusé de donner leur consentement.

M. Généreux a rétorqué qu'il avait voté contre parce qu'il ne voulait pas s'ingérer dans les affaires de la presse.

"Je pense que c'est important que vous ayez la liberté de vous s'exprimer. Je n'ai pas lu l'article, mais je pense qu'il est fondamental de respecter la liberté de presse", a-t-il indiqué.

La Chambre des communes avait pourtant condamné à l'unanimité la couverture du magazine Maclean's qui avait décrit, en 2010, le Québec comme la province la plus corrompue.

"Écoutez, la société évolue. On est rendu en 2017", a-t-il affirmé.

Son collègue Pierre Paul-Hus, de la région de Québec, n'était pas en chambre, mais il dit qu'il aurait voté contre aussi.

"On n'a pas à vous dire quoi faire. Peu importe les propos, ça vous appartient", a-t-il expliqué en s'adressant à des journalistes.

En fait, John James McCullough n'est pas un journaliste au sens strict du terme. Sur son site internet, il se décrit comme un "caricaturiste, un chroniqueur et un commentateur à la télévision et la radio". Mais le Washington Post l'a présenté comme un commentateur politique et un caricaturiste de Vancouver.

Le Nouveau Parti démocratique (NPD) appuyait les efforts du Bloc québécois, a indiqué le député Matthew Dubé.

Du côté du Parti libéral, les députés ne se sont pas prononcés clairement en faveur de la motion, même si l'un d'entre eux, Rodger Cuzner, a dénoncé les propos du commentateur.

Le Bloc québécois est en réflexion pour déterminer s'il reviendra à la charge prochainement.

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