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Une fillette de 6 ans menottée «pour sa propre sécurité» dans une école de Mississauga

Une fillette de 6 ans menottée «pour sa propre sécurité» dans une école de Mississauga
Radio-Canada

Une mère secouée vient de déposer une plainte à l'endroit de la Police régionale de Peel parce que des policiers ont menotté sa fille durant une altercation dans son école élémentaire.

Le 30 septembre dernier, la fillette aurait frappé des administrateurs de l’école, selon les policiers et le conseil scolaire. Elle avait déjà été suspendue de l’école à quatre reprises pour ce même genre de comportement violent.

Mais cette fois, aucun membre du personnel n’arrivait à la calmer, selon Carla Pereira, responsable des communications au Conseil scolaire du District de Peel.

«Quand il n’est pas possible de désamorcer une situation et que l’enfant pose un risque pour sa sécurité ou celle des autres, notre personnel peut contacter les services d’urgence.» ― Carla Pereira, responsable des communications au Conseil scolaire du District de Peel

Une fois sur place, les policiers racontent qu’ils ne sont pas non plus arrivés à calmer l’enfant.

Selon la Police régionale de Peel, les agents ont finalement décidé de menotter les mains et les pieds de la fillette « pour sa propre sécurité ».

«Aucun policier ne veut attacher un enfant, mais leur sécurité est notre priorité.» – Sergent Josh Colley de la Police régionale de Peel

La fillette n’a pas été blessée, mais sa mère – dont l’identité n’est pas dévoilée pour protéger la famille – croit qu’en aucun cas un enfant ne doit être attaché de force.

«Ma fille n’avait pas de couteau ni de fusil. On parle d’une enfant de 6 ans, qui pèse 48 livres. Ils n’avaient aucune excuse.» –

La mère de la fillette

Changement d’école après l’incident

La fillette fréquente maintenant une autre école et sa mère affirme que la direction ne lui a rapporté aucun incident violent depuis.

Elle ajoute que l’enfant a vu plusieurs médecins depuis l'incident et qu’on lui a diagnostiqué un trouble de croissance, mais aucun autre problème.

Selon sa mère, la fillette est inscrite dans un club de scouts, va à l’Église et participe à des activités communautaires sans problème.

À son avis, son enfant est victime des administrateurs et enseignants de son ancienne école, qui voulaient son expulsion.

Du racisme, selon un groupe de défense des Africains canadiens

Mais la Clinique juridique africaine canadienne croit que l’enfant a été menottée pour une autre raison.

Le groupe de défense des droits des Afro-Canadiens prévoit déposer une plainte auprès du Bureau du directeur indépendant de l’examen de la police.

« Est-ce que les gestes posés par les policiers étaient en lien avec un certain sentiment "anti-Noir"? Nous croyons que oui », explique le directeur du service du contentieux de la clinique, Danardo Jones.

La mère affirme que ce sont des incidents comme celui qu’a vécu sa fille qui endommagent la relation fragile entre la communauté et la police.

Le Conseil scolaire du district de Peel et la Police régionale de Peel ont réfuté ces allégations en bloc: « c’est dégoûtant, le racisme n’a rien à voir là-dedans. C’est même insultant de le suggérer, on parle ici d’une enfant », réplique le sergent Josh Colley.

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