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Attentat de Québec: l'attente a été «cruelle» pour les familles des victimes

Attentat de Québec: l'attente a été «cruelle» pour les familles des victimes

Les familles des victimes de l'attentat de Québec ont été plongées dans une attente interminable dans les heures qui ont suivi la tuerie. Plusieurs épouses n'arrivaient pas à obtenir des informations sur l'état de santé de leur mari ni même à savoir dans quel hôpital il avait été admis.

Un texte de Louis Gagné avec les informations recueillies par Stéphanie Tremblay

« Vous savez, c’est votre mari, vous voulez savoir dans quel hôpital il est, dans quelle condition il est et ç’a pris des heures avant qu’on ait une confirmation. Alors l’attente a été cruelle. Ç’a été très difficile pour ces femmes-là », raconte Manon Labrecque, une femme très proche de la communauté musulmane de Québec.

«J’ai fait le tour des maisons, des gens que je connais qui ont perdu leur mari, et vous ne pouvez pas vous imaginer la tristesse qu’il y a dans ces foyers-là. - Manon Labrecque»

Mme Labrecque connaissait personnellement quatre des six victimes. Azzeddine Soufiane a même été témoin à son mariage. Durant la funeste nuit de dimanche à lundi, elle a partagé l’angoisse des épouses de M. Soufiane et de Mamadou Tanou Barry.

« J’ai appelé une amie et lui ai demandé : “As-tu des nouvelles de ton mari? As-tu des nouvelles de ton mari?” Et non, les policiers lui ont dit que son mari avait été touché, mais on refusait de lui dire vraiment qu’est-ce qui s’était passé », relate Manon Labrecque, qui a été en couple pendant 12 ans avec un Algérien, avec qui elle a eu des enfants.

Attente difficile

Mme Labrecque reconnaît que les autorités devaient attendre d’être sûres à 100 % avant de confirmer un décès. Il n’en demeure pas moins que l’attente a été difficile à vivre pour les familles, insiste-t-elle.

« Je me mets à leur place, qu’une chose comme ça m’arrive et que les policiers me disent : “Votre mari a été touché, mais on ne peut pas vous donner plus que ça.” Et ils n’ont même pas pu savoir dans quel hôpital était leur mari. Ils ont fait tous les hôpitaux et on ne leur donnait même pas [l’information] », déplore-t-elle.

Incompréhension

Manon Labrecque affirme que l’attentat survenu au Centre culturel islamique de Québec a semé la consternation et l’incompréhension au sein de la communauté musulmane.

« J’ai entendu les musulmanes dire : “Mais pourquoi? On est au Québec. On a choisi le Québec parce que c’est la paix. On est des musulmanes, on est Québécoises. On est des Québécois musulmans. On est des Canadiens, on aime notre pays, on aime notre ville. Pourquoi notre communauté a été touchée?” Elles n’ont pas de réponse. »

Message d'espoir et de paix

Dans les heures qui ont suivi l’attaque, Manon Labrecque a déposé des fleurs ainsi qu’un message d’espoir et de solidarité à l’entrée de son immeuble, où résidaient les victimes Mamadou Tanou Barry et Ibrahima Barry, deux amis originaires de la Guinée.

Elle avait un message plus personnel à adresser à ses amies musulmanes : « On les aime, vraiment, et on leur souhaite beaucoup de courage. Je vous aime et je vous envoie de tout mon cœur le courage, la force […] et je veux qu’elles continuent à croire qu’ici à Québec, elles sont en sécurité et qu’on les aime et que Québec, c’est leur terre d’accueil, c’est leur ville, c’est leur pays. »

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