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Attentat contre une mosquée: Couillard refuse de blâmer les radios de Québec (VIDÉO)

Attentat contre une mosquée: Couillard refuse de blâmer les radios de Québec (VIDÉO)

QUÉBEC - Alors que le maire Labeaume a appelé la population à rejeter ceux qui «s’enrichissent avec la haine» la veille, le premier ministre Philippe Couillard a refusé mardi de blâmer les radios de Québec.

«Je ne veux vraiment pas, aujourd’hui — et j’espère au cours des prochains jours et prochaines semaines — qu’on commence à pointer du doigt des organisations ou des personnes qui seraient soi-disant plus responsables que d’autres du drame épouvantable qu’on a connu ici à Québec», a-t-il déclaré lors d’un point de presse visant à présenter les mesures psychosociales mises en place pour venir en aide aux proches des victimes.

Toutefois, le premier ministre a réitéré l’importance de bien mesurer l’impact de ses propos. «Les mots ont de l’importance. Les mots qu’on écrit, les mots qu’on prononce, ont de l’importance, il faut bien y penser. Il faut savoir quelles sont les valeurs et quelles sont les préoccupations et quelle est la vision de la société qu’on veut mettre de l’avant.»

Lors d’une vigile lundi soir qui a rassemblé des milliers de citoyens, le maire Régis Labeaume a affirmé : «Espérons peut-être qu’une des conséquences sera de rejeter, par exemple, ceux et celles qui s’enrichissent avec la haine». Le maire de Québec n’a toutefois pas précisé si ses propos visaient les radios de Québec.

Débat politique

Le premier ministre refuse toutefois de voir dans cet attentat un échec du vivre-ensemble dans la province. «Le Québec est une société, très généralement, on peut le dire, très majoritairement accueillante, ouverte et aimante, même. On l’a vu, on l’a entendu avec nos oreilles au cours des dernières heures», a commenté Philippe Couillard.

«Chaque société a à vivre avec des démons : notre société n’est pas parfaite, aucune société n’est parfaite, a-t-il ajouté. Ces démons, ils se nomment xénophobie, racisme, exclusion. Ils sont présents chez nous, il faut l’assumer et le reconnaître.»

Sur le plan politique, il y a un «avant» et un «après», a-t-il convenu.

Sans nommer personne, il a laissé entendre que ses adversaires devraient s'amender. Car il convient de faire attention au message livré en «filigrane» par certains élus, au «message sous-jacent» de leurs discours, qui aurait pour prémisse que l'étranger est une menace, une atteinte à l'identité québécoise.

Le premier ministre avait subi les foudres de l'opposition caquiste quand il avait déclaré que son chef François Legault attisait les braises de l'intolérance, en posant des questions sur les seuils d'immigration.

Il a dit espérer que désormais, après le terrible attentat, tous les élus des différents partis représentés à l'Assemblée nationale consentent à «changer la manière» d'aborder ces questions identitaires, qui divisent au lieu de rassembler.

Les ministres de la Santé, Gaétan Barrette, de la Sécurité publique, Martin Coiteux, de l'Enseignement supérieur, Hélène David, de l'Éducation, Sébastien Proulx, et de l'Emploi, François Blais, accompagnaient le premier ministre au point de presse, afin de décrire les gestes accomplis dans leur champ d'action respectif pour soutenir les familles des victimes. Essentiellement, le but du gouvernement consiste à prendre en charge temporairement les besoins les plus pressants des familles éprouvées, notamment le soutien psychologique.

Avec La Presse canadienne

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