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Attentat terroriste à Québec: 11 chefs d'accusation contre le suspect

Attentat terroriste à Québec: 11 chefs d'accusation contre le suspect

Alexandre Bissonnette a été formellement accusé lundi pour l'attaque terroriste qu'il aurait perpétrée dans une mosquée de Québec dimanche soir: 11 chefs d'accusation ont été déposés contre lui, soit six de meurtre prémédité et cinq de tentative de meurtre.

D'autres chefs d'accusation, notamment pour terrorisme, pourraient être ajoutés. Six personnes sont mortes dans l'attentat au Centre culturel islamique de Québec, situé dans l'arrondissement de Sainte-Foy, et plusieurs autres ont été blessées, dont cinq grièvement.

L'homme, un étudiant âgé de 27 ans, avait été arrêté dimanche soir.

Il a comparu vers 18h, une heure tardive et inhabituelle, devant le juge Jean-Louis Lemay, de la Cour du Québec, au palais de justice de Québec.

D'apparence frêle, l'air fatigué et les cheveux ébouriffés, l'étudiant qui semble plus jeune que son âge a gardé les yeux baissés durant sa comparution.

Des mesures de sécurité additionnelles ont été prises à l'entrée de la salle de cour, où des chaises ont dû être ajoutées compte tenu de l'affluence de journalistes voulant assister à la comparution.

L'acte de dénonciation déposé à la cour indique que les crimes ont été commis avec une arme à feu à autorisation restreinte.

Aucun motif pour ses actes n'a été révélé pour le moment. Le jeune homme n'a pas enregistré de plaidoyer.

Étudiant à l'Université Laval

Alexandre Bissonnette étudiait à la Faculté des sciences sociales de l'Université Laval, à Québec. Il a été exclu de ses cours jusqu'à la fin du processus judiciaire, a précisé l'institution d'enseignement par communiqué.

L'accusé demeure détenu: il n'a pas demandé au juge de la Cour du Québec devant lequel il a comparu d'être remis en liberté lundi. Seul un juge de la Cour supérieure peut entendre une telle demande dans les cas d'accusations pour meurtre.

Le jeune homme sera de retour devant le tribunal le 21 février. La divulgation de la preuve sera alors effectuée et celle-ci sera remise à son avocat, a expliqué l'un des procureurs de la Couronne au dossier, Michel Fortin.

Par ailleurs, l'enquête policière se poursuit.

La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a indiqué que des perquisitions étaient en cours, que des déclarations étaient recueillies et que la preuve obtenue permettrait peut-être de déposer des accusations en vertu des dispositions sur le terrorisme prévues au Code criminel.

Un autre individu avait été arrêté dimanche soir par la Sûreté du Québec (SQ). Lundi matin, il avait été indiqué par le palais de justice de Québec que deux personnes allaient comparaître et être accusées. Puis, la SQ a indiqué que cette autre personne était maintenant considérée comme un témoin, créant une certaine confusion.

La GRC a expliqué ce qui s'est passé en fin d'après-midi.

"Ce matin et hier soir, on avait les motifs de croire que deux personnes devaient être arrêtées, que deux personnes avaient participé et à la suite du début de l'enquête, et quand il y a plus d'info qui a été obtenue, on en est venus à avoir à se concentrer sur seulement un sujet parce qu'il n'y avait aucun motif de croire que l'autre personne avait participé", a déclaré une porte-parole de la GRC, Camille Habel, lors d'un point de presse.

De son côté, Me Fortin a indiqué, peu après la comparution, avoir reçu un seul dossier pour un seul individu.

"Le destin nous a rattrapés"

Le nom des six personnes mortes dans cette fusillade survenue au Centre culturel islamique de Québec est maintenant connu.

L'un d'eux est Khaled Belkacemi, âgé de 60 ans, un professeur à la Faculté des sciences de l'agriculture et de l'alimentation de l'Université Laval, a confirmé l'institution d'enseignement.

Azzedine Soufiane, un père de famille âgé de 57 ans qui était épicier et boucher, est aussi mort dans l'attaque, comme Abdelkrim Hassane, âgé de 41 ans, aussi père de trois enfants.

Sur sa page Facebook, le fils du professeur Belkacemi, Amir, a écrit que son père avait perdu la vie aux mains d'un fou.

"Mon père, un homme droit et bon, un exemple de résilience, un homme aimé de tous, un professeur et un chercheur émérite, un battant, qui a quitté son pays pour donner une chance à sa famille de vivre loin de l'horreur. Le destin nous a rattrapés."

Les trois autres victimes sont Mamadou Tanou Barry, âgé de 42 ans, Aboubaker Thabti, âgé de 44 ans, et Ibrahima Barry, âgé de 39 ans.

L'attaque a aussi fait cinq blessés graves et 13 autres personnes ont par ailleurs subi des blessures moins sévères.

Parmi les cinq blessés graves, deux étaient toujours dans un état critique lundi midi.

Selon le docteur Julien Clément, directeur médical du département de traumatologie du Centre hospitalier universitaire de Québec, ces deux hommes âgés entre 35 et 50 ans ont subi des "blessures abdominales majeures". Plusieurs de leurs organes, comme le foie et la rate, ont été atteints, a-t-il précisé. L'un d'entre eux a subi de multiples blessures aux bras et aux jambes.

La tuerie a secoué la communauté musulmane de Québec.

"C'est une très, très grande tragédie pour nous", a déclaré Mohamed Labidi, vice-président du Centre culturel islamique de Québec, qui a précisé que les victimes ont été atteintes par des balles dans le dos.

"La sécurité de notre mosquée était notre préoccupation la plus grande, a-t-il dit. Mais on a été pris au dépourvu."

Lundi, le centre culturel écrivait notamment ces mots sur sa page Facebook:

"Merci pour les centaines de messages qui viennent de nos compatriotes québécois, de notre communauté, de partout dans le monde, on trouve pas les mots, on trouve pas les mots."

Attentat à la mosquée de Québec

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