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La pratique de la pesée à l'école contestée à l'Assemblée nationale (VIDÉO)

«La pesée peut être très anxiogène pour les jeunes en général, mais aussi beaucoup pour un jeune qui est déjà victime de stigmatisation et d'intimidation par rapport à son poids.»

Une pétition demandant de mettre un terme à la pratique de la pesée dans les cours d'éducation physique au secondaire et au collégial sera déposée jeudi à la commission de la culture et de l'éducation du Québec.

Jugée humiliante et particulièrement nocive pour les jeunes qui souffrent de troubles alimentaires, la pesée peut avoir des effets dévastateurs, estime Anorexie et boulimie Québec, qui parraine la pétition. L’organisme est d’avis que cette pratique ne devrait pas avoir cours au vu et au su des camarades de classe.

Bien qu'il ne s'agisse pas d'une directive émanant du ministère, certains établissements secondaires et collégiaux obligent les étudiants à se peser en classe afin de déterminer leur indice de masse corporel (IMC), calculé en fonction du poids et de la taille. Chacun obtient par la suite un résultat; les catégories varient de « sous-poids » à « obèse morbide ».

« Le fait de recevoir cette étiquette dans le cadre d’un cours pourrait engendrer des complications supplémentaires, des comportements alimentaires malsains ou des comportements malsains par rapport à son corps aussi », explique l’une des responsables d’Anorexie et boulimie Québec, Mélanie Guénette-Robert.

«La pesée peut être très anxiogène pour les jeunes en général, mais aussi beaucoup pour un jeune qui est déjà victime de stigmatisation et d'intimidation par rapport à son poids.» - Mélanie Guénette-Robert, responsable du volet éducation et prévention chez Anorexie et boulimie Québec

Élyse Beaudet, 21 ans, confie avoir trouvé l’exercice éprouvant durant ses années d’études, alors qu’elle souffrait de boulimie. « J'ai fait trois cégeps différents et [à chaque fois] j'ai dû vivre cette pratique-là, de me faire peser dans mes cours d'éducation physique », se rappelle la jeune femme, qui livrera son témoignage à la commission parlementaire lors du dépôt de la pétition.

Or, pour les professeurs d’éducation physique, le calcul de l’IMC, ajouté à d’autres données déterminées lors d’exercices en classe, permet de dresser un portrait juste de la condition physique d’un étudiant et de l’aider à adopter de meilleures habitudes de vie.

« Ces données-là, il faut aller les chercher, toujours en ayant un esprit ouvert envers ces étudiants qui pourraient avoir des difficultés par rapport à leur situation », croit Luc Vaillancourt, coordonnateur au département d’éducation physique du Collège de Valleyfield.

S’il estime que la pratique devrait demeurer, M. Vaillancourt précise qu’elle devrait se faire « sur une base volontaire » et « de manière confidentielle ».

La pétition de 4336 signatures a interpellé le ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport, Sébastien Proulx, qui juge cette mesure « préoccupante ».

Au terme des discussions, la commission de la culture et de l’éducation de l’Assemblée nationale pourra émettre des recommandations au gouvernement du Québec.

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