La police de Toronto dit être en train d’examiner une vidéo montrant un policier électrocuter quelqu'un avec un pistolet Taser - et deux autres agents dire à la personne qui filme qu'ils vont saisir son téléphone.
Waseem Khan marchait près de l'université Ryerson mardi lorsqu'il a vu l'incident se produire, rapporte le Toronto Star. La vidéo qu'il a filmée, diffusée sur les ondes de CityNews, montre un groupe de policiers en train de maintenir un individu par terre, sur un trottoir.
«Il est par terre et ils l'ont "tasé"», s'exclame Khan.
Un peu plus tard, un policier lui demande de reculer, s'il veut continuer d’être témoin de la scène.
«Je n'obstrue pas votre arrestation», répond Khan en continuant à filmer.
«Éloignez ce gars de moi», persiste le policier en pointant Khan du doigt.
Plus loin, la vidéo montre deux policiers s'approcher de celui qui filme et le menacer de saisir son téléphone s'il décide d'être témoin de l'arrestation musclée.
Au Canada, la police n'a pas l'autorité de procéder ainsi. Tant que la personne qui filme n'empêche pas les policiers de faire leur travail, elle peut être témoin de la scène. Il en va de même pour les photos des policiers faisant leur travail dans un lieu public.
Mauvaise approche
Le porte-parole de la police de Toronto, Mark Pugash, a admis au Toronto Star que la vidéo était «une occasion d'apprendre».
«Ils n'ont pas l'autorité de saisir le téléphone. Cette approche, c'est une mauvaise approche.»
Pugash a confirmé à CTV que les policiers de Toronto avaient été informés que les gens avaient le droit de les filmer si leur travail n'était pas compromis.
«Et de ce que je peux voir dans la vidéo, la personne qui filmait ne faisait rien de mal», a-t-il ajouté.
La vidéo de Khan prend une tournure encore plus étrange vers la fin. Alors que les deux policiers marchent vers lui, l'un d'eux dit que le suspect «va te cracher au visage, tu vas attraper le Sida.»
Khan a déclaré à CBC News que la scène était éprouvante à regarder.
«Personne n'attrape le Sida en se faisant cracher dessus... Je pense que ça exprime la façon dont le policier ou ces policiers perçoivent une certaine partie de la population», a-t-il confié au média.
Ce texte initialement publié sur le Huffington Post Canada a été traduit de l’anglais.
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