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L'artiste français Christian Boltanski en visite à Québec (ENTREVUE)

L'artiste français Christian Boltanski en visite à Québec

Le Musée national des beaux-arts du Québec recevait une visite rare, ce mardi, alors que l’artiste français Christian Boltanski était de passage dans la capitale afin de présenter une conférence sur son parcours artistique. Il en a profité pour discuter avec les journalistes de son installation à venir dans le cadre de la Manif d’art 8, qui s’ouvrira fin février à Québec.

Les petites âmes

Deuxième volet de son installation extérieure Animitas, l’œuvre présentée à Québec occupera un champ enneigé de l’île d’Orléans. Y seront réunies des centaines de clochettes japonaises, disposées afin de représenter la carte du ciel et qui se berceront au gré du vent en tintant délicatement.

En parallèle, une vidéo d’une dizaine d’heures, soit du lever au coucher du soleil, sera projetée dans une salle du MNBAQ, afin de permettre au visiteur de vivre l’installation au musée. «Pour les visiteurs, il s’agira d’un lieu de recueillement. Sur le banc, devant la vidéo, ils pourront rêver ou méditer», expose Christian Boltanski, qui explique que c’est une œuvre spirituelle sans être religieuse. «Pour moi qui ne suis pas croyant, c’est comme entrer dans une chapelle pour méditer. Nous sommes tous en recherche, les religieux pensent avoir les réponses et moi, je sais qu’ils n’ont que des questions.»

L’installation sur l’île d’Orléans sera éphémère et livrée aux éléments. «Ce n’est pas permanent: on laisse les clochettes mourir de leur belle mort. La première tempête de neige les fera disparaître!» s’amuse l’artiste. C’était la même chose pour le premier volet d’Animitas, dans le désert très aride de l’Atacama au Chili, en 2014. «Des 800 clochettes, il en reste peut-être une dizaine, je ne sais pas…» Le nom Animitas («petites âmes») fait écho aux autels placés en bordure de route par les Chiliens, en mémoire des disparus.

Un esprit apaisé

Pour Christian Boltanski, ce projet représente un nouveau tournant dans son œuvre. «C’est le calme après la mort. Par rapport à mon travail, qui est très sombre, c’est lié à une sorte de calme. Les petites âmes sont apaisées.» Il poursuit avec ce cycle les thèmes qu’il explore depuis le début de sa carrière, mais d’un autre angle. «Ce sont toujours les mêmes questionnements, c’est la manière de regarder la question qui a changé. Moi-même, je suis plus apaisé qu’il y a de cela quelques années, et c’est grâce à l’art.»

Autodidacte, reconnu comme l’un des plus grands artistes contemporains au monde et actif sur la scène artistique depuis la fin des années 1950, Christian Boltanski multiplie les médiums (peinture, photographie, vidéo, installations à grande échelle) dans son exploration des thèmes de l’enfance, de la mémoire et de la mort. Il a entre autres exposé au Centre Pompidou, au Grand Palais à Paris, à la Biennale de Venise et au musée Teien, à Tokyo.

Manif d’art 8, la biennale de Québec

Du 17 février au 14 mai 2017

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