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Voici pourquoi les fruits et les légumes biologiques sont plus chers

Voici pourquoi les fruits et les légumes bio sont plus chers
Veniamin Kraskov via Getty Images

Chaque semaine, plus de 20 millions de canadiens achètent des produits biologiques, surtout des fruits et des légumes. Si de plus en plus de personnes cherchent à manger bio pour des raisons de santé, de goût ou environnementales, le prix élevé de ces aliments est souvent un frein à l'achat.

Beaucoup de consommateurs, comme Serge Sigouin, pensent que les détaillants profitent injustement de la tendance bio pour hausser les prix.

«Ma perception, non scientifique, c'est qu'on dirait qu’ils ont déterminé que le biologique est un produit de luxe, plutôt qu’un produit de masse. Je suis toujours surpris de la différence de prix.»

Pour faire des économies, certains consommateurs préfèrent acheter leurs produits directement auprès du grossiste, sans intermédiaire. Ils économisent ainsi en moyenne de 15 % à 20 % – parfois même jusqu’à 50 % – par rapport aux prix dans les épiceries spécialisées ou traditionnelles. Pour ces clients, c’est la seule façon de pouvoir manger bio sans se ruiner.

Selon le grossiste en alimentation Armando Sylva, de chez Bono, il est possible de trouver en épicerie des aliments bio au même prix et parfois moins chers que les produits non biologiques. D’ailleurs, on voit de plus en plus de rabais dans la section des fruits et légumes biologiques des épiceries.

En fait, la compétition est féroce et plusieurs commerçants sont prêts à réduire leur marge de profit pour attirer plus de clientèle qui consomme bio. La multiplication des producteurs bio en Californie aurait d’ailleurs forcé les prix à la baisse.

L’aliment biologique encore un produit de niche

Malgré les rabais en épicerie, la majorité des fruits et légumes biologiques sont plus chers que les produits non biologiques, a constaté «L’épicerie» en vérifiant les prix des grandes chaînes d’alimentation et des épiceries spécialisées.

Cette différence de prix s’explique par un déséquilibre entre l’offre et la demande. Selon Jean-François Ouellet, professeur en marketing à HEC Montréal, il y a plus de gens qui veulent acheter des produits bio qu’il y a de produits bio disponibles.

«Votre détaillant ou votre producteur sait que si ce n’est pas à vous qu’il vend sa tomate bio, quelqu’un d’autre va être au rendez-vous pour l’acheter. Donc, il peut se permettre de la vendre un peu plus cher.» - Jean-François Ouellet, professeur en marketing, HEC Montréal

Mais selon l’Association des détaillants en alimentation du Québec, les aliments biologiques ne sont pas considérés comme un produit de luxe.

Premièrement, le prix de vente au consommateur ne reflète pas le prix payé par le détaillant. En fait, ces derniers affirment que s’ils gardaient les prix bas toute l’année, ils ne seraient plus en affaires.

Deuxièmement, la production bio est très différente de la production traditionnelle. Les surfaces cultivables sont plus petites et génèrent 18 % moins de rendement, tout en nécessitant autant d’équipement. Inévitablement il y a une répercussion sur le prix.

Troisièmement, l’espace sur les tablettes en magasin coûte plus cher au détaillant. La raison? Il y a moins de roulement dans les produits, mais il faut tout de même autant d’employés pour manipuler ces aliments. Le détaillant augmente donc les prix pour rentabiliser son espace.

Les consommateurs peuvent espérer que les prix baisseront, mais en attendant, M. Sigouin dit que les consommateurs peuvent privilégier l’achat en groupe, l’achat direct auprès de fermiers bio ou l’abonnement à des paniers bio. Il suggère aussi aux consommateurs d’identifier une épicerie biologique dans leur quartier et de vérifier régulièrement les rabais sur les aliments bio. «Je pense aussi qu’il faut chercher à acheter local! Des fois, c'est notre âme qui nous dit peut-être qu'on devrait encourager les gens autour de nous.»

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