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Agressions à l'Université Laval : une présumée victime raconte avoir abandonné ses études

Agressions à l'Université Laval : une présumée victime raconte son parcours

Un peu plus de trois mois après les cas d'agressions à l'Université Laval, une des quatre présumées victimes de Thierno-Oury Barry témoigne de son parcours difficile. Avec du recul et de l'aide psychologique, la jeune femme raconte avoir dû changer complètement de trajectoire en abandonnant ses études, notamment.

Un texte de Cathy Senay

« Je crois que le problème était de me retrouver sur le campus 24 heures sur 24 et de toujours baigner dans la situation. [...] Je ne voulais pas en entendre parler. Je ne voulais pas réaliser ce qui se passait », raconte la jeune femme qui ne veut pas être identifiée.

Le 15 octobre dernier, un suspect s'est introduit en pleine nuit dans des chambres de la résidence Parent de l'Université Laval pour agresser des étudiantes. Thierno-Oury Barry a été arrêté quelques jours plus tard. Il fait face à une douzaine de chefs d'accusation d'agression sexuelle ou d'introduction par effraction.

Après ces événements très médiatisés, la jeune femme raconte que tout a basculé. Même son déménagement dans une autre chambre, à sa demande, n'a pas atténué ses craintes.

« Je me suis ramassée dans une chambre que je n'aimais pas du tout. Puis, j'ai commencé à ne plus aller à mes cours. J'avais un mot du médecin qui me permettait de faire mes examens plus tard. Finalement, j'ai arrêté mes cours », confie-t-elle.

L'étudiante dans la vingtaine affirme avoir abandonné sa session d'automne quelques semaines après les incidents : « Pour ma santé physique et mentale, il fallait que je le fasse. » Elle est retournée dans sa ville natale au début du mois de décembre, non sans avoir consulté un psychologue pour comprendre ce qui lui était arrivé.

Son médecin lui a aussi prescrit en arrêt de travail : « Pour le bien de ma santé mentale, il faut que je prenne une pause et que je tire la "plogue". »

La jeune femme qui habitait la résidence Parent depuis septembre raconte avoir vécu une sorte de deuil. Elle adorait l'ambiance qui y régnait, se sentait en sécurité; au point où elle ne fermait jamais à clé la porte de sa chambre la nuit, raconte-t-elle.

Un voyage pour oublier

Cette même étudiante avait raconté son histoire au lendemain du rassemblement du 19 octobre à l'Université Laval pour soutenir les victimes des agressions. Elle redoutait réaliser plus tard ce qui lui était arrivé, c'est ce qu'elle a vécu.

Même si Thierno-Oury Barry doit revenir en cour lundi prochain, la jeune femme, qui part pour les États-Unis mercredi, souhaite se tenir loin des procédures judiciaires.

« Le voyage est venu sur un coup de tête. J'ai des amis qui habitent aux États-Unis. J'ai fait OK. Je pacte mes affaires et j'arrive. [...] J'en avais besoin », dit-elle.

Inscrite dans une autre université québécoise en septembre, la jeune femme jugera à ce moment si elle souhaite y aller ou pas.

« J'ai pris une décision au cours des dernières semaines : je m'écoute davantage. Si je ne me sens pas à l'aise, c'est non. Et ça, c'est quelque chose que je ne faisais pas assez avant. »

La direction de l'Université Laval préfère pour sa part ne pas commenter le sort des présumées victimes des agressions du 15 octobre dernier.

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Rassemblement à l'Université Laval contre les agressions sexuelles

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