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Mais quel est le problème entre les ados et les manteaux?

«Chaque hiver, je vis un calvaire», écrivait ainsi une maman désespérée face à son fils de 13 ans.
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S'il fait froid, je me couvre. A priori, c'est un réflexe assez naturel et universel. Et pourtant, vous avez certainement déjà croisé des adolescents qui, sur le chemin du collège ou du lycée, ne portent pas de manteau ou tout juste une veste de mi-saison au beau milieu de l'hiver.

Cette question laisse perplexes de nombreux parents sur Internet qui se refilent même leurs hypothèses et conseils pour réussir à couvrir l'Adolescent en période de grand froid.

"Chaque hiver, je vis un calvaire", écrivait ainsi en 2013 une maman française désespérée face à son fils de 13 ans qui refusait systématiquement de se couvrir et tombait très souvent malade. Opposition à l'autorité parentale, problème hormonal, crise d'adolescence, toutes les raisons possibles ont été avancées par les internautes pour aider cette mère.

"Il est contre les manteaux"

Sur Quora, un père américain Stan Hanks racontait en janvier 2016 aussi que son fils était "manteauphobe, il est contre les manteaux. Je ne sais pas pourquoi, mais il n'en porte jamais, peu importe qu'il fasse froid ou humide, sauf si on le force. Sa limite reste le port du short en hiver. Enfin, la plupart du temps."

Un short en hiver, parfaitement. Aux États-Unis, le sujet a même donné lieu à de nombreux articles dans la presse nationale. Si les adolescents et préadolescents adoptent ce vêtement même quand il fait froid, ils disent ne pas souffrir du froid et jouir ainsi d'une plus grande liberté de mouvement.

Du Boston Globe au Chicago Tribune ou Washington Post, le short porté à cet âge-là et sous des températures souvent négatives est clairement vu comme un "symbole d'autonomie et d'autoaffirmation masculine".

Nahum Frenck, pédiatre et thérapeute familial interrogé dans le journal belge Le Soir voit aussi cette habitude vestimentaire comme un acte de rébellion: "Pour un adolescent, sortir peu vêtu en hiver, c'est un peu comme se faire un piercing ou un tatouage. Une manière de s'approprier son propre corps, de prendre possession de lui. C'est une façon de dire aux adultes: 'Moi c'est moi, et ce corps que vous avez fabriqué, c'est le mien.' Si leurs parents leur disaient: 'Il fait froid, déshabille-toi', ces adolescents sortiraient très couverts".

Ils ne risquent pas leur vie

Mais il s'agit aussi d'une question de style. Le magazine GQ se demandait ainsi en novembre 2016 pourquoi les jeunes portaient des soquettes, ces chaussettes fines et courtes, en hiver. Une façon de mettre en valeur ce que l'on porte aux pieds? L'impossibilité de pouvoir remonter ses chaussettes dans un pantalon slim? Difficile de trancher.

Taylor Pittman, une blogueuse anglaise, a bien tenté d'interroger les ados autour d'elle: les manteaux ont été décrits comme ennuyeux, horribles, comme présentant un risque de gâcher le reste de leur tenue. On leur reprochait aussi d'être trop lourds, qu'il fallait les porter toute la journée. La nuit, ils nécessitent pour les plus âgés de payer un vestiaire en boîte.

Même dans des régions comme l'Alaska, le style semble l'emporter sur le confort avec des risques de gelures et d'hypothermie pour les adolescents.

Le Temps rassurera cependant les parents les plus inquiets, la science n'a pas encore prouvé que s'habiller léger faisait tomber malade. "Certes il y a du sens et de la cohérence à s'habiller chaudement en hiver et les conseils de grand-mère sont valables, mais ils ne sont pas soutenus par la science [...] Certes, avoir un corps froid augmente la susceptibilité aux infections, mais c'est la combinaison de plusieurs facteurs qui font qu'une personne attrape la grippe ou un autre virus."

Face à cette volonté de ne pas s'habiller, comment réagir? Laissez-le vivre et avoir froid. Il finira bien par mettre un manteau en vieillissant. C'est en tout cas, ce qui est arrivé aux enfants de Taylor Pittman.

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