Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

L'austérité, même dans les «Pays d'en haut»

L'austérité, même dans les «Pays d'en haut»

Le gouvernement de Philippe Couillard n’a rien inventé avec ses politiques d’austérité. Séraphin lui-même préconisait le principe dans ses Pays d’en haut, en demandant à ses citoyens de se serrer la ceinture, en saupoudrant des taxes un peu partout et en coupant même dans les soins aux malades!

En effet, vous aurez certainement le sourire aux lèvres en entendant le terme dans les premiers épisodes de la deuxième saison de la populaire série, qui s’amorce ce soir, lundi 16 janvier, à 21h, à Radio-Canada. Mais ce n’est pas là simplement le fruit de l’imagination de l’auteur, Gilles Desjardins ; en 1886, le Canada vivait réellement la plus grande crise économique de son histoire, et Les pays d’en haut sont campés au cœur de cette époque. Le premier ministre John Macdonald implorait alors le peuple de se priver via les journaux. Comme quoi plus ça change, plus c’est pareil. Et voilà qui prouve combien nos Pays d’en haut sont collés à la réalité.

Séraphin (magistral Vincent Leclerc) continuera donc de ne pas se faire des amis dans le second volet de la saga revisitée d’après l’œuvre de Claude-Henri Grignon, qui s’amorce six mois après la finale de la première année. «La reine Victoria et le gouvernement américain, c’est rien, comparés à lui», décrétera à son sujet le Curé Labelle (toujours formidable Antoine Bertrand) lorsqu’il aura besoin de son approbation pour arpenter des terres.

Maintenant officialisé, le mariage entre Séraphin et Donalda (Sarah-Jeanne Labrosse) n’est pas des plus heureux. Chacun a le cœur gros et souffre en silence, elle d’avoir épousé cet homme qu’elle n’aime pas, lui de savoir et de sentir que ses sentiments ne sont pas partagés par sa douce. Mais l’homme d’affaires aux manières généralement rustres fera preuve d’une étonnante sensibilité auprès de sa Donalda. Ne voulant pas la brusquer, il lui proposera même de faire chambre à part. Il ignore encore toutefois encore que sa cher et tendre est enceinte d’Alexis.

Toutes les nuances et les reliefs apportés par Vincent Leclerc à son personnage sont absolument magnifiques et rendent son Séraphin très attachant, malgré tout.

Mais n’allez pas croire que sa gentillesse au foyer fera du maire du village un homme transformé. Séraphin continuera d’accumuler les ennemis, d’Alexis (Maxime LeFlaguais) qui lui en veut de lui avoir enlevé sa Donalda, à Angélique Pothier (Madeleine Péloquin), bien déterminée à sauver l’honneur de la famille Marignon, que Séraphin traite en disgrâce. Les Malterre (Anne-Élisabeth Bossé et Claude Despins) remuent ciel et terre pour ravoir leur hôtel.

Même le petit Siffleux (André Kasper), qu’Alexis voudrait bien garder avec lui à temps plein, accuse Séraphin d’avoir tué son père et promet vengeance.

Autre vilain manipulateur qu’on prendra plaisir à détester, Bidou Laloge (Rémi-Pierre Paquin) ne se bardera d’aucun scrupule pour soutirer de l’argent à sa sœur Donalda et utilisera sans vergogne la pauvre Rosa-Rose (Marie-Ève Milot).

Pendant ce temps, Délima (Julie LeBreton) et Ben Ducresson (Fred-Éric Salvail) convolent en justes noces pour éviter que cette dernière ne soit exclue de la municipalité. «Mariez-vous ou ben lâchez-vous», leur ordonnera le Curé Labelle. Quant à celui-ci, il continuera d’en mener et de tonner large, au point de se faire rappeler à l’ordre par l’archevêque, qui le blâmera de manquer d’humilité!

Nombreux, les moments d’humour et de légèreté rendent encore plus divertissants ces Pays d’en haut, qui pourraient devenir lourds s’ils n’étaient que drame et bataille tout le temps. Comme ce concours de «Miss Boîte à Malle 1886», qui excitera au plus haut point Caroline Malterre. L’équilibre est parfait. Le «père» de cette résurrection des Belles histoires des pays d’en haut, Gilles Desjardins, se dit convaincu que Claude-Henri Grignon serait «ravi» s’il pouvait voir le résultat d’aujourd’hui, même si Desjardins reconnaît prendre de plus en plus de distances vis-à-vis l’œuvre originale.

Toujours réalisés par Sylvain Archambault, et produits par Encore Télévision et Sovimage, nos Pays d’en haut connaîtront selon toute vraisemblance une troisième saison, présentement en développement, à Radio-Canada l’an prochain. Dans les prochaines semaines, de nouveaux personnages, dont deux interprétés par Sonia Vachon et Florence Longpré, feront leur entrée et amèneront avec eux de gros punchs.

Les pays d’en haut, lundi, à 21h, à Radio-Canada, dès aujourd’hui, 16 janvier. Chaque semaine, l’épisode du lundi suivant sera disponible en exclusivité sur Tou.tv Extra après la diffusion, pour ceux qui ne voudront pas patienter. Le site web des Pays d’en haut offre par ailleurs une expérience immersive en 360 degrés, un web-documentaire et quantité d’informations complémentaires à la série.

INOLTRE SU HUFFPOST

Sur le plateau de«Les pays d'en haut»

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.