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Les choses se passent bien pour Vladimir Poutine

Les choses se passent bien pour Vladimir Poutine

Que ce soit grâce à l'intervention de la Russie ou par pure chance ou hasard, le président russe a devant lui un monde qui lui est moins hostile, des alliances qui semblent moins solides.

La bromance qui s’amorce entre Vladimir Poutine et Donald Trump en a inquiété plus d’un en Europe.

Le 4 décembre, dans une entrevue à la chaîne de télévision russe NTV, le président russe n’a pas tari d'éloges envers le futur président américain. « Le fait qu’il a réussi dans les affaires montre que c’est une personne intelligente », déclarait-il alors.

Au lendemain de l’élection américaine, les deux hommes disaient vouloir normaliser les relations entre la Russie et les États-Unis. Mais ce que Moscou apprécie le plus chez Donald Trump, c’est son appui pour le moins tiède à l’OTAN, ce qui donne froid dans le dos aux Ukrainiens, aux Estoniens, aux Lituaniens et aux Lettons, anciens membres du bloc de l’Est, qui se sont rapprochés de l’Europe et de l’Alliance atlantique.

L’Union européenne, elle, semble chancelante, à la suite du vote pour le Brexit. Encore là, un résultat qui a tout pour plaire au Kremlin. Le Royaume-Uni, le pays qui a toujours été le plus sévère critique de Vladimir Poutine pendant ses 16 années au pouvoir comme président et premier ministre, quitte le navire et amène l’Europe à s’interroger sur son avenir. Une Europe divisée, moins solidaire, c’est le genre de voisin que préfère la Russie.

Dirigeants et candidats favorables

Mais, au-delà de ces résultats de votes qui ont fait les manchettes, Vladimir Poutine a eu d’autres bonnes nouvelles. Des élections en Moldavie, en Bulgarie et en Estonie ont placé au pouvoir les dirigeants qui lui sont plutôt favorables. En Hongrie et en Pologne, on se retrouve avec deux régimes de droite qui ne sont pas de grands défenseurs d’une presse libre ou d’un système judiciaire indépendant.

Et puis, en France, les prochaines élections présidentielles pourraient voir s’affronter deux candidats, François Fillon et Marine Le Pen, qui tous deux sont favorables au président russe. M. Fillon préconise même la levée des sanctions contre la Russie.

Le Canada vient d’imposer de nouvelles sanctions contre une quinzaine de citoyens russes, à la suite de l’annexion de la Crimée et pour l’implication russe dans le conflit en Ukraine, mais le Canada a décidé, en 2016, de reprendre les relations, de se « réengager » avec la Russie.

Le cas syrien

L’implication de la Russie dans le conflit en Syrie aurait pu causer des problèmes à Vladimir Poutine, mais les médias russes, qui sont pratiquement tous en faveur du pouvoir, répètent jour après jour que la Russie est là pour se protéger et protéger le reste du monde du terrorisme et pour appuyer le leader légitime du pays, selon eux, Bachar Al-Assad.

La Russie y gagne une base navale en eau profonde à Tartous, et un aéroport à Lattaquié. Quant à l’opinion internationale, souvent critique de cette intervention, la Russie en fait tout simplement peu de cas. La Russie joue à nouveau un rôle de premier plan au Moyen-Orient.

Vladimir Poutine a prononcé son discours annuel sur « l’état de la nation » le 1er décembre. On s’attendait à ce qu’il parle longuement de ce que je viens de décrire. Il a plutôt passé la majeure partie de son discours à parler de politique intérieure, de l'état du pays.

Les sanctions imposées à la Russie, après l’annexion de la Crimée et le conflit en Ukraine, ont miné l’économie. La chute des prix du pétrole aussi, qui avec le gaz représentent les deux tiers des revenus du pays.

Les Russes ont subi des pertes de revenus considérables. Selon une grande banque du pays, la Sberbank, 14 millions de Russes sont sortis de la classe moyenne, touchés de plein fouet par la récession la plus longue depuis l’arrivée de Vladimir Poutine au pouvoir. Tous espèrent, ici, que le récent accord avec l’OPEP, pour réduire la production de pétrole et faire grimper les prix, aidera la Russie à se sortir de ce bourbier.

Ces problèmes intérieurs sont d’une grande importance pour Vladimir Poutine, qui devrait se présenter aux prochaines élections présidentielles de 2018. Il a toujours une cote de popularité très élevée, mais le vent pourrait tourner si l’économie continue de se dégrader, et le niveau de vie des Russes, aussi.

Pour l’instant, le rôle grandissant de la Russie sur la scène internationale, l’image d’une Russie forte, projetée par le président Poutine, la fierté patriotique favorisée par l’intervention de la Russie en Ukraine, en Crimée et en Syrie font que ce président demeure très populaire.

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