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L'alcool met le cerveau en mode famine

L'alcool met le cerveau en mode famine
Unrecognizable man pouring red wine in two glasses.
Instants via Getty Images
Unrecognizable man pouring red wine in two glasses.

Consommer de l'alcool met le cerveau en mode famine, augmentant ainsi la faim et l'appétit, montre les travaux de chercheurs britanniques.

Un texte d'Alain Labelle

Le Dr Denis Burdakov et ses collègues de l’Institut Francis Crick ont découvert chez la souris que l’alcool active des signaux cérébraux qui invitent le corps à manger plus de nourriture.

L’équipe de recherche, dont les travaux sont publiés dans le journal Nature Communications, estime que cette découverte s’applique aussi fort probablement aux humains.

Cela expliquerait pourquoi beaucoup de gens mangent plus quand ils boivent quelques verres. À ce jour, le phénomène était associé à une perte de contrainte comportementale associée à la consommation d’alcool. Ces résultats montrent plutôt qu’il s’agit d’une réponse neuronale.

L’étude

Dans ces travaux, des souris ont reçu de généreuses doses d'alcool pendant trois jours. Une dose équivalant à environ 18 unités ou à une bouteille et demie de vin pour une personne.

Les chercheurs ont observé que la consommation d’alcool menait à une activité plus importante de certains neuropeptides sécrétés par des neurones AGRP. Ces derniers sont mis à contribution lorsque le corps connaît un épisode de famine.

Ces souris se sont mises à manger plus que la normale.

Le saviez-vous?

Le nombre de Canadiens obèses a triplé depuis le milieu des années 80, selon une étude publiée en 2014 dans la revue de l'Association médicale canadienne, qui classe 18 % des adultes comme étant obèses en 2011, ce qui représente une augmentation de 200 % par rapport à 1985.

Fait intéressant, lorsque les chercheurs ont répété l’expérience, mais en bloquant l’intervention des neurones à l’aide d’une molécule, les souris se sont mises à manger normalement.

Les chercheurs pensent que les neurones AGRP sont donc responsables de la plus grande consommation de nourriture liée à l’alcool.

Pour le Dr Burdakov, le fait de comprendre les changements physiques et comportementaux associés à l’alcool pourrait éventuellement mener à une meilleure gestion de l’obésité.

La consommation d’alcool est associée à l’apparition d’une soixantaine de maladies. Les problèmes qui y sont liés sont encore plus importants lorsqu’ils sont combinés à un surpoids ou à l’obésité. Par exemple, l’alcool et l’obésité sont responsables de 90 % de la mortalité.

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