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Amélioration historique de la qualité de l'air à Montréal

On respire de mieux en mieux à Montréal

Le nombre de jours où l'air respiré par les Montréalais a été de mauvaise qualité a diminué de 60 % l'an dernier. Parallèlement, le nombre de jours avec une bonne qualité de l'air a fortement augmenté, un niveau jamais vu depuis des dizaines d'années.

Un reportage de René Saint-Louis

L'air a été de bonne qualité pendant 116 jours en 2016, selon les données du Réseau de surveillance de la qualité de l'air de Montréal. Il s'agit d'une augmentation de plus de 50 % par rapport à l'année précédente.

En 2016, il n'y a eu que 26 jours avec de l'air de mauvaise qualité, alors qu'on en comptait 68 en 2015.

Par contre, le nombre de jours où l'air était de qualité dite acceptable est demeuré stable à 223 jours, comparé à 225 en 2015.

Le nombre de journées de smog est aussi en chute libre à Montréal. Il n'y en aurait eu aucun l'été dernier. Il y aurait cependant eu quelques journées de smog hivernal en janvier.

Ces données sont les meilleures depuis qu'on mesure la qualité de l'air, soit depuis 2002. Pour certains polluants comme le dioxyde de soufre et le monoxyde de carbone, les données sont disponibles depuis 1975. Leur concentration dans l'air n'a jamais été aussi basse.

Pourquoi cette embellie?

Le président de l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique, André Bélisle.

Selon le président de l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique, André Bélisle, cette amélioration est là pour rester, car elle résulte de la fermeture définitive des cinq grandes centrales thermiques au charbon en Ontario.

«Ça a un impact direct et mesurable. Ça fait longtemps que ça devait être fait. On a été patient, mais une fois que c'est fait, on peut en mesurer les bienfaits. C'est majeur parce que ces centrales étaient des poids lourds pour l'atmosphère.» ― André Bélisle

Le cardiologue et professeur à l'Université de Montréal, François Reeves, ajoute que la fermeture de centrales au charbon dans le Midwest américain a aussi contribué à améliorer la qualité de l'air dans la métropole. Il rappelle qu'à Montréal, environ 40 % de la pollution atmosphérique est générée localement, 30 % provient de l'Ontario, et l'autre 30 % des États-Unis.

La fermeture des centrales au charbon a également permis de réduire considérablement le nombre de journées de smog à Toronto et dans le sud de l'Ontario. Il est passé de 53 en 2005 à zéro en 2015. En 2016, il n'y aurait eu qu'un petit épisode de smog à Toronto qui a duré trois heures, cela malgré la canicule qu'a connue la Ville Reine l'été dernier.

M. Reeves tient cependant à souligner que le nombre de jours où l'air était de qualité acceptable à Montréal est demeuré stable de 2015 à 2016 et qu'il y a donc encore place à l'amélioration.

Selon la Direction de santé publique, la mauvaise qualité de l'air provoque la mort prématurée de 1500 personnes par année à Montréal.

« Déterminer un niveau de qualité de l'air acceptable, ça veut dire que ça ne décime pas une population. [La mauvaise qualité de l’air] continue à induire des maladies chroniques que l'on traite continuellement, comme les maladies cardiaques, les AVC, les problèmes pulmonaires chroniques, particulièrement l'asthme. Alors il ne faut vraiment pas s'assoir sur nos lauriers », dit François Reeves.

MÉTHODOLOGIE

Radio-Canada a utilisé les données ouvertes du Réseau de surveillance de la qualité de l'air publiées chaque jour par le service d'environnement de la ville de Montréal. La ville publiera en juin prochain son bilan pour l'année 2016. Ce bilan pourrait légèrement différer du nôtre car certaines données sont corrigées en raison d'anomalies. Par exemple, nous n'avons pas tenu compte de la journée du 23 novembre dernier, car une seule des 11 stations d’échantillonnage a enregistré de l'air de mauvaise qualité en raison d'un incendie majeur à proximité de cette station.

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