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Avant Berlin, d'autres véhicules utilisés pour tuer dans le passé

Avant Berlin, d'autres véhicules utilisés pour tuer dans le passé

Un drame qui ravive de douloureux souvenirs. Les autorités allemandes ont confirmé ce mardi matin, le 20 décembre, que le carnage causé par le camion qui a foncé sur la foule dans un marché de Noël la veille, faisant au moins 12 morts, était bien un attentat.

"Peu importe ce que nous allons apprendre sur les motivations et le mobile de l'assaillant, nous ne devons pas nous laisser prendre notre mode de vie fondé sur la liberté", a déclaré le ministre allemand de la Défense Thomas de Maizière dans un communiqué, ajoutant "que les marchés de Noël et les rassemblements devaient continuer (...) avec la mise en place de mesures de sécurité adéquates".

Plus tôt, la police affirmait déjà que le véhicule avait été "intentionnellement dirigé" et qu'il s'agissait d'un "probable attentat".

L'attentat de Nice en tête

Par ses circonstances, cet événement rappelle bien sûr l'attentat du 14 juillet 2016 à Nice, perpétré le soir de la fête nationale et qui a fait 86 morts. Pour commettre son attaque, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel avait foncé dans la foule qui revenait du feu d'artifice sur la très fréquentée Promenade des Anglais. L'attentat avait été revendiqué par le groupe État islamique.

Avant Berlin et Nice, d'autres attaques au camion ou à la voiture-bélier ont été à déplorer dans le passé. Sur le sol français, on pense à deux faits divers survenus à un jour d'intervalle en décembre 2014. À Dijon le 21 puis à Nantes le 22, deux hommes avaient envoyé leur véhicule dans la foule et fait une dizaine de blessés à chaque fois. Les enquêtes ouvertes après les deux événements ont indiqué que les coupables étaient déséquilibrés, et qu'il s'agissait d'actes isolés sans lien entre eux et sans revendication religieuse.

En juin 2015 dans l'Isère, Yassine Salhi avait lancé sa camionnette contre un hangar contenant des produits chimiques, provoquant une explosion, après avoir décapité son employeur. Il s'était pris en photo avec la tête de sa victime, et avait envoyé le cliché à un djihadiste français basé en Syrie.

Un mode opératoire encouragé par les groupes terroristes islamistes

Dans un discours daté de septembre 2014, le porte-parole du groupe armé État islamique encourageait toute initiative :

"Si vous ne pouvez pas vous procurer une bombe ou une balle, alors isolez le mécréant américain ou français, ou n'importe lequel de leurs alliés. Brisez son crâne avec une pierre, massacrez-le avec un couteau, roulez-lui dessus avec votre voiture, jetez-le d'un endroit en hauteur, étranglez-le ou empoisonnez-le."

Une vidéo en français publiée la même année encourageait également les djihadistes qui ne pouvaient pas se rendre en Irak ou en Syrie de mener ce genre d'attaque sur le sol français.

Deux jours avant la fusillade au parlement canadien en octobre 2014, un québécois de 25 ans avait foncé délibérément sur deux membres des forces armées canadiennes à Saint-Jean-sur-Richelieu, tuant l'un d'entre eux. Le suspect avait "des liens avec l'idéologie terroriste" et était connu des autorités canadiennes.

En mai 2013 déjà, à Londres, les deux meurtriers du soldat britannique Lee Rigby avaient renversé celui-ci en voiture avant de le larder de coups de couteau devant de nombreux témoins et de justifier leur acte sur une vidéo filmée par une personne qui assistait à la scène. L'un d'entre eux affirmait vouloir venger les "musulmans tués par des soldats britanniques". Lors de son procès, celui-ci avait déclaré être en "mission" en tant que "soldat d'Allah" en "guerre contre la Grande-Bretagne".

Des actes plus anciens

Dès 2010, la branche d'Al-Qaida au Yémen, dans sa publication en langue anglaise, décrivait le pick-up comme la "faucheuse ultime". "Non pas pour couper l'herbe, mais pour faucher les ennemis de Dieu" précisait l'article.

Aux Pays-Bas en 2009, lors d'une parade de la famille royale à Apeldoorn, un homme de 38 ans avait lancé sa voiture dans la foule, tuant 7 personnes. Les motivations du suspect, mort de ses blessures après l'attaque, restent floues, mais l'enquête avait révélé qu'il souhaitait se venger contre la société après avoir perdu son emploi.

En Caroline du Nord, en 2006, le conducteur d'un véhicule avait fait neuf blessés, avant de déclarer qu'il voulait tuer des Américains pour venger les actions du pays de l'autre côté de l'Atlantique. Deux hommes avaient également perpétré une attaque suicide contre l'aéroport de Glasgow en juin 2007, en lançant une Jeep en feu contre le terminal principal.

Une réponse sécuritaire spécifique

La voiture bélier est également un mode opératoire régulier des terroristes palestiniens, comme le fait remarquerLe Monde. Depuis octobre 2015, on compte 30 attaques ou tentatives d'attaques de ce type selon le service de sécurité intérieur israélien.

La multiplication de ces actes a obligé les autorités israéliennes à prendre des mesures de sécurité importantes lors des grands événements: "Pour des rendez-vous comme le jour de l'indépendance, il y a des zones entièrement fermées aux véhicules dans le centre, que ce soit à Tel-Aviv ou à Jérusalem" explique un officiel de l'armée au quotidien français.

Un risque dont ont conscience d'autres pays comme le Royaume-Uni. En 2003, une barrière en béton a par exemple été installée autour du Palais de Westminster, afin de protéger le parlement britannique d'une telle attaque.

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