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Un père achète une poupée à son fils pour Noël et reçoit une pluie d'insultes homophobes

Un père achète une poupée à son fils pour Noël et reçoit une pluie d'insultes homophobes
Little boy plays with a doll
poplasen via Getty Images
Little boy plays with a doll

Le voyage au pays du père Noël s'est transformé en virée au "pays des sexistes et homophobes" pour Guillaume Champeau, père d'un petit garçon de 4 ans qui rêvait d'avoir une poupée sous le sapin. Dans un texte publié en français sur la plateforme Medium mardi 13 décembre, il raconte comment il a partagé en un tweet ce choix de cadeau de Noël et le déferlement de haine homophobe qui s'en est suivi.

Guillaume Champeau tient d'abord à préciser que sa femme et lui ne sont "pas des militants conscients et actifs de l'égalité entre les genres". Même si, dans l'équilibre de leur couple comme dans l'éducation de leur enfant, les deux parents essaient autant que possible de mettre de côté les préjugés sur les genres.

Un jouet dans les pages pour les filles

Cela concerne aussi les jouets de leur fils, "jamais on ne lui a dit 'c'est pour les filles' ou 'c'est pour les garçons'. On part du principe que s'il veut un jouet, c'est qu'il en a envie, donc inconsciemment qu'il en a besoin pour son équilibre et son développement (évidemment dans la limite de pas devenir pourri-gâté, mais c'est un autre débat)".

Quand le petit garçon demande une poupée, les parents se rendent compte qu'il demande d'abord l'autorisation d'avoir ce type de jouets. Il s'est bien rendu compte que les poupées qui le font rêver sont dans les pages roses du catalogue de Noël, celles réservées aux filles. C'est ce petit malaise qui pousse Guillaume Champeau à tweeter:

Des réponses plutôt bienveillantes affluent. Ce n'est que le 13 décembre que "des tonnes" de tweets haineux font leur apparition.

Pour la première fois de sa vie, Guillaume Champeau fait ainsi l'expérience effrayante de l'homophobie. Son crime à lui n'est pas d'aimer un autre homme mais d'acheter une poupée pour son fils.

"Ce n'est pas le jouet qui influence le genre sexué de l'enfant."

Dans un précédent article publié en novembre 2016, nous avions interrogé un professeur de sciences économiques et sociales en lycée dans le nord de la France. Tous les ans, comme de nombreux confrères et consœurs, il prend l'exemple des catalogues de jouets de Noël pour expliquer "le processus de socialisation selon le genre", autrement comment la société façonne notre identité d'homme ou de femme.

Après avoir analysé le contenu de ces catalogues, il essaie d'aller plus loin que la simple constatation des stéréotypes: "Lorsque je leur propose qu'on échange, que les jouets des filles aillent aux garçons et inversement, je peux recevoir des réactions très fortes de la part des élèves garçons en particulier. On sent que l'on touche alors à quelque chose de fort", racontait cet enseignant.

Une fille qui joue aux jouets dits "de garçons", passe encore. L'inverse en revanche passerait donc moins bien. Pourtant, comme le rappelle la pédopsychiatre Edwige Antier interrogée sur Madame Figaro, "Ce n'est pas le jouet qui influence le genre sexué de l'enfant."

Heureusement que des parents comme Guillaume Champeau l'ont compris. " Le père Noël a évidemment reçu commande d'une poupée", assure-t-il à la fin de son témoignage. Ouf!

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