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Le virage à droite au feu rouge a-t-il causé une hausse des accidents?

Le virage à droite au feu rouge a-t-il causé une hausse des accidents?

Quinze maires de l'île de Montréal réclament l'instauration du virage à droite au feu rouge pour les automobilistes. C'est une manoeuvre qui est toujours interdite dans la métropole, même si elle a été autorisée il y a plus de 10 ans ailleurs au Québec. Le virage à droite au feu rouge a-t-il entraîné une hausse importante des accidents depuis son implantation?

Un texte d'Olivier Bachand

Depuis le 13 avril 2003, les automobilistes québécois peuvent tourner à droite au feu rouge partout dans la province, sauf sur l'île de Montréal. La manoeuvre y demeure interdite, pour des raisons de sécurité, mais l'idée de l'autoriser refait surface de temps à autre.

Cette fois, ce sont les maires des villes liées de l'île de Montréal qui mènent la charge.

« Les virages à droite au feu rouge sont responsables de 1 % des décès sur les routes du Québec », affirme le maire de Mont-Royal, Philippe Roy, laissant entendre que ce changement a eu une influence négligeable sur le bilan routier.

En fait, c'est encore bien moins, selon les données du ministère des Transports du Québec (MTQ).

De 2003 à 2013, sept personnes ont perdu la vie à la suite d'accidents causés par un virage à droite au feu rouge (VDFR), sur un total de 6133 décès survenus sur les routes du Québec. C'est donc 0,11 % de tous les décès survenus sur les routes du Québec pendant cette période de 10 ans qui sont reliés au VDFR.

Fait à noter : au moins trois piétons et deux cyclistes font partie des sept personnes mortes, selon des informations transmises par le ministère de la Santé et des Services sociaux.

L'autorisation de la manoeuvre a aussi fait 35 blessés graves et 937 blessés légers au cours de la même période, ce qui est relativement peu, en considérant que plus de 37 000 personnes ont été blessées sur les routes de la province l'année dernière uniquement.

Les effets du virage à droite au feu rouge

Les maires des villes liées de l'île de Montréal souhaitent l'implantation du VDFR essentiellement pour trois raisons, comme l'explique le maire de Montréal-Est, Robert Coutu.

«Le virage à droite au feu rouge aura de nombreux bénéfices dans nos vies, soit [ceux] de contribuer à la fluidité dans nos rues, de réduire la pollution, et de permettre de [faire] gagner du temps et de l'argent à tous ceux et celles qui circulent en véhicule à moteur.» ― Robert Coutu, maire de Montréal-Est

Selon plusieurs études, cette manoeuvre n'a toutefois pas d'effet considérable au chapitre de la fluidité routière et de la consommation d'essence.

Un rapport commandé par le MTQ avant l'implantation du VDFR en 2003 stipule que cette manoeuvre fait à peine économiser de 15 à 30 secondes par jour à un conducteur. L'économie d'essence s'élèverait quant à elle à peine à 0,15 %.

La conclusion du Polygraphe de l'info : le virage à droite au feu rouge n'a pas entraîné de hausse importante du nombre d'accidents. Cela dit, la manoeuvre ne permet pas de grande économie de temps ou de carburant, ce qui remet en question son utilité.

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