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Les expositions d'hiver à ne pas manquer à Paris

Les expositions d'hiver à ne pas manquer à Paris
Anne Pélouas

Entre le bas de l’avenue des Champs-Élysées et le bord de la Seine, dans la capitale française, trois « palais » se voisinent et se visitent en moins d’une journée, avec de belles expositions temporaires à voir dans les semaines qui viennent. Le Palais de la Découverte, musée français de la science, propose ainsi jusqu’au 27 août 2017 la très familiale « Viral : du microbe au fou rire, tout s’attrape ». Le Grand Palais s’ouvre au Mexique artistique des années 1900 à 1950 jusqu’au 23 janvier, tandis que le Petit Palais explore le parcours de vie tumultueuse du Britannique Oscar Wilde (jusqu’au 15 janvier).

Expo Viral au Palais de la Découverte

Ce « palais » est l’antre de la vulgarisation scientifique à Paris. De la physique à la mathématique, de l’astronomie aux géosciences, de la chimie aux sciences de la vie, on y propose d’incroyables parcours explicatifs doublés d’expériences à faire soi-même et qui font la joie des scientifiques en herbe.

L’exposition temporaire « Viral » est de cet acabit : ludique, instructive et très interactive, elle s’adresse aux familles avec enfants de 8 ans et plus. Un parcours immersif leur est proposé dans un univers d’alcôves dont chacune permet d’explorer une facette de la « contagion », celle des maladies infectieuses, mais aussi celles du fou rire, du bâillement, de la rumeur, du bogue de l’an 2000, des crises financières… Les virus informatiques et le « viral » propre aux réseaux sociaux ne sont pas oubliés! On passe par un tunnel sonore de microbes géants, la réplique d’un vrai laboratoire pour la recherche sur les maladies infectieuses, un écran à fou rire et un autre à bâillements répétés avant de grimper sur une balance qui calcule le poids des milliards de bactéries qui habitent votre corps. Si vous sortez immunisés de l’expérience, c’est un miracle !

Le Mexique au Grand Palais

C’est quasiment une rétrospective de l’art pictural mexicain des années 1900 à 1950 à laquelle nous invite cette grande exposition, mais qui « trop embrasse mal étreint » peut-être, car le tableau dressé passe un peu rapidement sur quelques monuments » de l’art mexicain, comme Frida Kahlo, qui figure pourtant à l’affiche.

De l’avant à l’après-révolution mexicaine, de Paris à New York où les artistes mexicains ont souvent vécu, l’exposition retrace le parcours des grands peintres de l’époque, faisant surtout la part belle à Diego Rivera, José Clemente Orozco et David Alfaro Siqueiros, dont les toiles occupent une bonne partie des salles. Chantre de la révolution mexicaine et de l’utopie sociale, le premier a développé un langage figuratif qui lui est propre; le second semble obnubilé par la violence de l’histoire mexicaine qui transpire dans ses tableaux, photographies et sculptures. Le troisième, pour sa part, est un artiste-militant de la cause prolétarienne et de l’art public qui révolutionna le monde des arts plastiques au niveau national.

L’exposition consacre une salle aux « femmes fortes » de l’art mexicain, dont Frida Kahlo, mais avec seulement quelques tableaux. Maigre consolation que de voir Les deux Frida ou son Double portrait : Diego et moi occuper une place de choix dans ce petit espace. Bien sûr, on aura voulu présenter d’autres figures moins dominantes de l’École de peinture mexicaine, participant aux différents mouvements artistiques que sont le réalisme, le postimpressionnisme, le cubisme, le surréalisme… Il en ressort une impression générale de foisonnement artistique, mêlant des thèmes ancrés dans la réalité nationale à une esthétique universelle née de tous les échanges que les artistes mexicains ont eus avec leurs congénères d’ailleurs.

Plusieurs sculptures remarquables parsèment également les salles d’exposition, dont Le Berceau, en forme de bateau à voile, de José Horna et Leonora Carrington, qui clôt l’exposition; La femme-araignée, de José Horna, toute de bois vêtue, et le magnifique Grupo de cuatro mujeres, grandeur nature, de Francisco Zuniga ? Du grand art !

Après cette visite, on peut filer dans une autre aile du Grand Palais voir l’expo consacrée à Hergé et son immuable Tintin (jusqu’au 15 janvier). Du 14 décembre au 2 janvier, la plus grande patinoire éphémère de France s’ouvre aussi au Palais des Glaces, juste à côté, sous la superbe verrière du Grand Palais, mais il faut souvent s’armer de patience pour y entrer !

Oscar Wilde au Petit Palais

Dans les immenses galeries de ce lieu magnifiquement restauré, la lumière naturelle entre à plein, mais c’est dans un espace sombre - à la mesure du destin qui fut le sien - qu’on pénètre pour partir à la rencontre d’« Oscar Wilde, l’impertinent absolu ». L’exposition débute par l’évocation de la première carrière du dandy britannique (celle de critique d’art), avec présentation de toiles assorties d’extraits des critiques qu’Oscar Wilde fit sur chacune. Des citations de l’écrivain, poète et essayiste parsèment aussi les murs, comme autant de formules qui ont traversé l’épreuve du temps, dont celle-ci par exemple: « S’aimer soi-même, c’est se lancer dans une belle histoire d’amour qui durera toute la vie ».

Agrémentée de la présentation de nombreux manuscrits et documents, l’exposition évoque tour à tour les années d’écriture d’Oscar Wilde, de 1890 à 1895 : roman, pièces de théâtre qui firent sa célébrité (Portrait de Dorian Gray, L’importance d’être constant, Salomé…) Cette dernière pièce sulfureuse, qui déclenchera les foudres de la censure britannique, marque le début de la descente aux enfers de l’auteur, dont l’homosexualité tardive le mènera à la prison, au terme d’un procès retentissant. Après deux ans de travaux forcés, c’est l’exil qu’il choisit. Au tournant du 20e siècle, affaibli et ruiné, il se réfugie en France où il mourra. Même sa tombe du cimetière du Père-Lachaise porte encore aujourd’hui les marques des ardeurs de ses admirateurs comme de ses détracteurs, aussi nombreux les uns que les autres!

Expositions d'hiver à ne pas manquer à Paris

Ce reportage a été rendu possible grâce à Atout France (www.france.fr), Air France (www.airfrance.ca) et Rail Europe (www.raileurope.ca)

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