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Un chien renifleur de diabète, oui ça existe

Sa chienne lui a évité plusieurs fois de plonger dans un coma diabétique.
Radio-Canada

Le flair unique du chien est exploité depuis longtemps pour détecter de la contrebande ou retrouver des victimes après les catastrophes. Des chiens sont maintenant entraînés à détecter l'hypoglycémie chez des personnes diabétiques.

Au Canada, quelques personnes diabétiques possèdent déjà ce type de chien.

Un peu comme les chiens d’assistance pour les personnes aveugles, le chien d’alerte au diabète suit son maître un peu partout dans ses activités quotidiennes.

Il est entraîné pour sonner l’alarme, en donnant des coups de museau par exemple, lorsqu’il détecte que la glycémie de son maître chute. Le chien est aussi formé à réagir en apportant une trousse de secours qui peut contenir un glucomètre et de la nourriture, et à aller chercher de l’aide.

En mai 2015, Nancy Rodier, une habitante de Granby, a accueilli chez elle Lolly, une chienne d’alerte au diabète qui a été formée par la Fondation des lions du Canada, établie en Ontario. Depuis, elle assure qu’elle contrôle beaucoup mieux sa glycémie, grâce à la vigilance de l’animal.

«En vieillissant, les symptômes sont moins évidents pour moi à détecter et c'est là que Lolly rentre en ligne de compte pour m'aider à ressentir davantage mes baisses de sucre. C'est elle qui le fait quasiment pour moi.» - Nancy Rodler, qui bénéficie de l'aide d'un chien renifleur

La chienne lui a évité plusieurs fois de plonger dans un coma diabétique.

Un odorat exceptionnel

L’utilisation des chiens d’assistance pour diabétiques repose sur l’odorat particulièrement développé de ces animaux de compagnie. Voici quelques explications en images :

Un mystère peu étudié

Néanmoins, très peu d’études ont été menées jusqu’ici pour déterminer l’efficacité des chiens d’alerte au diabète. L’une des rares qui existent a été menée par l’endocrinologue pédiatrique Dana Hardin, à Indianapolis, aux États-Unis.

« On manquait de données scientifiques sur ce phénomène qui a parfois été rapporté de manière anecdotique. Des patients diabétiques veulent avoir un chien d’assistance, mais leur endocrinologue ne sait même pas ce que c’est. Et s’il fait une recherche, il se rend compte qu’il n’y a quasiment rien là-dessus dans la littérature scientifique », explique-t-elle.

Pour mener ses recherches, Dana Hardin s’est associée avec Jennifer Cattet, éthologue et spécialiste du comportement canin, qui entraîne des chiens d’alerte au diabète.

Pour l'expérience, elles installent dans une pièce sept pots qui contiennent des petites boîtes d’échantillons de sueur et d’haleine recueillis sur des personnes diabétiques. Un seul parmi les sept pots contient un échantillon hypoglycémique. Les chiens entraînés au préalable à reconnaître l’hypoglycémie entrent seuls dans la pièce et sont surveillés par les expérimentateurs grâce à des caméras.

« On montre qu’il y a bien une odeur associée à ça », explique Jennifer Cattet. « Non seulement il y a une odeur, mais les chiens sont capables de faire la différence entre les échantillons d'une même personne dans des taux glycémiques normaux et des taux glycémiques en dessous de la moyenne. »

Ces travaux sont un début. Beaucoup de questions restent encore en suspens. Si les chiens détectent l’hypoglycémie, il reste à identifier précisément ce qu’ils sentent. Une donnée qui serait très utile, notamment pour perfectionner leur entraînement.

Des risques d'escroqueries

C’est un aspect crucial, surtout aux États-Unis où les entraîneurs de chiens d’assistance pour diabétiques se multiplient, avec parmi eux un certain nombre d’escrocs, note Dana Hardin.

« Chaque entraîneur a sa méthode, mais former un chien pour des raisons médicales doit être fait avec soin en gardant en tête les résultats à atteindre pour protéger le patient. Si on s’improvise entraîneur et qu’on ne le fait pas correctement, une famille va quand même compter sur ce chien. »

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