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Une «centaine» de cas d'abus sur des femmes autochtones par des policiers, selon la cheffe de Lac-Simon (VIDÉO)

Une «centaine» de cas d'abus par des policiers, selon la cheffe de Lac-Simon

QUÉBEC – La cheffe de Lac-Simon, Adrienne Jérôme, affirme qu’une centaine de femmes autochtones ont été victimes d’abus de la part de policiers en Abitibi-Témiscamingue. Les élues autochtones réclament à leur tour une enquête indépendante pour faire toute la lumière.

Adrienne Jérôme se base sur le travail de deux intervenantes sociales de Lac-Simon pour évaluer le nombre d’abus physiques ou sexuels aux mains de policiers au cours des dernières années. «Ça peut être des policiers autochtones ou non autochtones, précise-t-elle. Et certains cas remontent à 15 ou 20 ans.»

Le chiffre couvre les sept communautés algonquines d’Abitibi-Témiscamingue, qui regroupent plus de 7000 personnes. «C'est des femmes qui auraient pu porter plainte. Il y en avait une centaine encore, mais elles ont reculé», a expliqué la cheffe de Lac-Simon en conférence de presse à l’Assemblée nationale vendredi, aux côtés de la députée de Québec solidaire, Manon Massé, et de la vice-cheffe de Mashteuiatsh, Marjolaine Étienne.

Adrienne Jérôme affirme que les victimes ont refusé de porter plainte dans la foulée des révélations de Val-d’Or parce que l’enquête a été confiée à un autre corps de police, plutôt qu’à un organisme indépendant. «Il y a plusieurs femmes qui vivent… qui ont vécu ces situations-là, puis quand elles ont vu que, le SPVM, il enquêtait sur la SQ, il enquêtait sur son frère SQ, il y a plusieurs femmes qui ont reculé, elles ont juste regardé le bateau passer», explique-t-elle.

Adrienne Jérôme et Marjolaine Étienne, toutes deux membres du groupe de travail des femmes élues de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, ont demandé au gouvernement Couillard de mettre sur pied une enquête indépendante sur les relations entre policiers et femmes autochtones.

La semaine dernière, le premier ministre a plutôt évoqué la possibilité d’investir dans les services sur le terrain, une proposition rejetée d’emblée. «Ça ne sert à rien d'injecter de l'argent alors que, le problème, il n'a pas été identifié», estime Adrienne Jérôme.

Toute autre proposition qu’une commission d’enquête sera accueillie durement par les femmes autochtones. «C'est parce qu'on n'est pas importantes, nous autres, on est comme rien dans la société. C'est ça, c'est le message qu'on va interpréter», dit Adrienne Jérôme.

Cette dernière déplore d’ailleurs que le ministre responsable des Affaires autochtones, Geoffrey Kelley, ne soit «pas très présent» dans le dossier de Val-d’Or. À l’opposé, le maire de la petite ville, Pierre Corbeil, «nous appuie fortement», souligne-t-elle.

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