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Le clown d'Alep, Anas al-Basha, qui réconfortait les enfants traumatisés est mort

Le clown d'Alep qui réconfortait les enfants traumatisés est mort

Le clown d'Alep n'est plus. Il a été tué par un missile, lors d'un bombardement dans les quartiers Est d'Alep, mardi 29 novembre. Le lendemain de son décès, annoncé par l'agence de presse américaine AP, l'association "Children of Syria" (Enfants de Syrie) a publié sur sa page Facebook un communiqué laconique et émouvant, en hommage à ce personnage devenu une soupape essentielle dans un quotidien infernal.

"Anas al-Basha, 24 ans, était un travailleur social d'Alep. Il dirigeait le centre "Space for hope" (Un espace pour l'espoir), qui figurait parmi les initiatives locales d'envergure pour les enfants et proposait de nombreux services à la société civile dans les régions de Syrie frappées de plein fouet par la guerre. C'était un clown... avec lui, les enfants souriaient et blaguaient. Anas a été tué mardi 29 novembre, lors d'une attaque aérienne russe sur le quartier de Mashhad, dans la partie assiégée d'Alep-Est."

Dans une enclave bombardée allègrement depuis, Space for hope soutenait 12 écoles et 4 centres psycho-sociaux dans l'Est de la ville, selon AP. Il prenait en charge 365 enfants qui avaient perdu un parent, ou bien les deux. 34 personnes y travaillaient, formés sur le tas, par la nécessité créée par 5 ans de guerre civile.

La superviseure d'Anas, Samar Hijazi, raconte qu'elle se souviendra de lui comme d'un ami qui adorait travailler avec des enfants. "Il jouait des sketches pour les enfants afin qu'ils brisent les murs autour d'eux", raconte-t-elle.

Les parents d'Ana avaient quitté la ville pour la campagne avant que le gouvernement ne commence le siège des quartiers rebelles d'Alep à l'été 2016. Lui avait choisi de rester et leur envoyait une partie de son salaire. Les hommes et les femmes d'Alep voyaient chaque jour s'alourdir leur tâche pour réconforter les enfants. "Sur le terrain, nous sommes tous épuisés mais nous devons trouver la force d'offrir un soutien psychologique à ces enfants, nous devons continuer notre travail", explique la superviseure.

Space for hope a arrêté ses activités pour le moment. Les bombardements lié à un nouvel assaut du gouvernement sur la ville, s'enchaînent à un rythme sans précédent, déplaçant des dizaines de milliers de civils en l'espace de quatre jours et tuant des dizaines d'autres chaque jour. Le 28 octobre, près de 10.000 civils fuyaient les quartiers rebelles d'Alep-Est, repris un à un par le régime syrien.

La femme d'Anas a survécu à ces bombardements, mais n'a pas encore pu s'échapper d'Alep. Ils s'étaient mariés il y a deux mois.

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