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Daniel Bélanger offre le joli «Paloma» (ENTREVUE)

Daniel Bélanger offre le joli «Paloma»
Courtoisie Audiogram

Après son incursion dans l’univers country/rockabilly avec Chic de ville, paru en 2013, Daniel Bélanger revient en territoire connu avec son nouvel album studio intitulé Paloma.

Au fil de sa longue carrière solo qui s’échelonne sur environ 25 ans, l’auteur-compositeur-interprète a écrit une pelletée de superbes chansons que l’on retrouve sur une dizaine de disques: Les temps fous, Ensorcelée, La Folie en quatre, Sortez-moi de moi, Cruel (il fait froid, on gèle), Imparfait, Roule, Te quitter, Intouchable et Immortel, La fin de l’homme, et bien d’autres. Il est aussi responsable de plusieurs tubes qui ont marqué la musique québécoise, comme Sèche tes pleurs, Opium ou encore Quand le jour se lève.

À la suite du trip funky jazz du disque Nous (2009) et de l’heureuse aventure stylistique et accrocheuse Chic de ville (sans être extraordinaire, l’album était génial pour la scène), on dirait bien que le multi-instrumentiste avait envie de revenir à Daniel Bélanger. Simplement. Il faut dire qu’il a touché à bien des projets variés depuis quelque temps. Il a, entre autres choses, travaillé avec le metteur en scène René Richard Cyr sur le spectacle musical Les belles-sœurs (2010), de Michel Tremblay, ainsi que sur Sainte Carmen de la Main, du même auteur.

«Même si ça pouvait paraître étrange pour certains, je me suis fait grandement plaisir sur ces différents projets, dit Daniel Bélanger au bout du fil. Avec Paloma, c’est certain que je suis revenu dans mon monde.»

Bélanger s’est réapproprié ce qu’il sait très bien faire: des chansons à texte tantôt rêvasseuses, tantôt lyriques, des arrangements folk rock intelligents et de belles voix, soignées et limpides. En plus, il s’est octroyé une très grande liberté sur cette récente galette. Une liberté qui visiblement lui réussit… Non seulement Daniel Bélanger a entièrement écrit et composé Paloma, il l’a produit et réalisé. En outre, il s’est pratiquement chargé de tous les instruments (guitares, basse, batterie, udu, banjo, harmonium, claviers) à l’exception de la batterie (Guillaume Chartain et Maxime Lalanne) et de la basse (Jean-François Lemieux) sur des pièces bien précises. Il a même bricolé les chœurs avec sa voix.

«À la fin de la composition, j’ai répertorié quelques chansons (les trois premières du disque) pour lesquelles j’avais besoin d’aide, explique-t-il. Ça s’imposait en raison de l’énergie de la basse et de la batterie. Les musiciens sont donc venus en studio pour exécuter les parties concernées. Ce n’était pas du travail créatif. Ils n’avaient qu’à jouer ce que j’avais fait sur les maquettes. C’était du copy/paste. Mais ils ont apporté leur savoir-faire. C’est ce que je voulais.»

Prendre son temps

Avant de se lancer dans un nouvel opus, Bélanger admet qu’il a dû se détacher des chansons qu’il a présentées aux quatre coins de la province.

«J’ai terminé la tournée de l’album Chic de ville fin 2014. Ensuite, j’ai pris le temps de m’en défaire. Je suis aussi allé mourir ailleurs, comme on dit. J’ai voyagé. Je me suis rempli du Grand Canyon. J’ai fait plein de choses. J’aime les musées et l’art visuel.» Bref, il a pris le temps de vivre.

Par la même occasion, les chansons grandissaient doucement en lui.

«J’ai vraiment pris mon temps. J’ai réécrit certains textes trois fois. C’est le plaisir de cuisiner. Si j’ai le moindre doute, j’y retourne. Et je doute beaucoup! En fait, le doute pour moi, c’est un outil de travail. C’est une approche. Dans mon atelier, j’aime refaire les choses.»

Questionné à savoir si le thème du temps avait justement une place particulière sur l’album, Bélanger, 55 ans, affirme qu’il ne lui a pas accordé plus d’importance que sur les disques précédents. «Je ne pense pas que le temps a eu une influence particulière [dans les paroles], non. Mais bon, le temps, c’est romantique. Le temps, je le sens tous les jours (rires). Puis, de manière écologique, on sent bien qu’il y a une certaine urgence…»

Selon le chanteur, l’album Paloma parlerait surtout de sérénité et de bien-être, avec soi-même et son entourage. Sur la sombre pièce Tout viendra s’effacer, par exemple, il aborde l’histoire d’un homme qui vit le jour de la marmotte. «En fait, ça parle du trouble obsessif compulsif. Je ne raconte pas un truc personnel. Je traite plutôt d’un sujet à travers un personnage. C’est une sorte d’allégorie.»

Autre personnage et autre histoire pour la chanson Métamorphose (c’est la plus musclée de l’album avec ses bons riffs de guitare électrique)… Or, pour celle-ci, Bélanger s’est inspiré de sa vie personnelle pour ensuite aller plus loin, dans la fiction. «Je veux le calme et je ne veux rien d’autre / Mais dans ma tête c’est impossible», chante l’artiste sur ce morceau.

D’autre part, la chanson-titre Paloma donne une voix «au rêveur marginal». Celui qui pense que «tout n’est pas vain».

«Ça parle des marginaux, dit Bélanger. N’est plus marginal qui veut, s’exclame-t-il. Cette chanson a été faite de manière très intuitive. Je ne peux pas vraiment donner plus de détails. C’est assez ouvert. Tout le monde, quelque part, peut s’identifier à cette pièce. Je préfère laisser aux gens la liberté de tirer leurs propres conclusions. C’est d’ailleurs le cas pour la majorité de mes morceaux.»

«Paloma», signifie colombe, en espagnol. Quand nous demandons à Bélanger d’expliquer la signification du flamand rose en bois qui se retrouve en image sur la pochette de son disque, il répond ceci : «C’est un clin d’œil, une mauvaise foi heureuse!»

Sur scène

Daniel Bélanger entamera une tournée québécoise à l’hiver. Le premier spectacle est prévu le 23 mars, à Sainte-Thérèse. Il offrira notamment deux concerts au Métropolis de Montréal, les 30 et 31 mars.

À la fin de l’entrevue, il souligne qu’il aimerait bien présenter ses nouvelles compositions en France et dans le reste du Canada.

Paloma est disponible depuis le 25 novembre.

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