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La CAQ refuse une motion soulignant le décès de Castro

La CAQ refuse une motion soulignant le décès de Castro

QUÉBEC _ La Coalition avenir Québec (CAQ) a refusé mardi une motion qui devait être présentée par le premier ministre Philippe Couillard pour souligner le décès de l'ex-président cubain Fidel Castro.

La motion libérale proposait que l'Assemblée nationale offre ses condoléances au gouvernement et peuple cubains et "souligne la mémoire de ce personnage marquant du XXe siècle".

Un porte-parole de l'aile parlementaire caquiste, Samuel Poulin, a expliqué qu'il n'était pas souhaitable que les élus envoient pareil message.

M. Poulin a expliqué que la CAQ juge que Fidel Castro, décédé dans la nuit de vendredi à samedi, était un dictateur qui "a sévèrement affligé son peuple".

Selon les caquistes, l'Assemblée nationale n'a pas à observer une minute de silence "en l'honneur de Fidel Castro".

Dimanche, dans un communiqué, le chef caquiste François Legault avait rendu hommage au "leader et père de la révolution cubaine", "tour à tour libérateur de peuple et dictateur, porteur d'espoir et de désespoir".

"Dans ses derniers mois de vie, Fidel Castro a continué d'incarner l'espoir, en préconisant un dialogue continu avec les États-Unis", a-t-il déclaré.

Mardi, M. Poulin a fait une distinction entre le communiqué et la décision de rendre hommage à l'ex-président au Salon bleu de l'Assemblée nationale.

"Il y a une différence importante entre un communiqué de presse et une motion unanime de l'Assemblée nationale avec minute de silence en l'honneur de Fidel Castro, a-t-il dit dans une déclaration écrite. Nous avons jugé que ce n'était pas souhaitable que les élus envoient un tel message sur la scène internationale."

Le texte de la motion proposait que les élus québécois, "en ce moment de deuil pour des millions de Cubains", saisissent l'occasion de réaffirmer la volonté du Québec de raffermir ses liens avec le peuple cubain par le développement de partenariats en économie, en culture et en éducation.

À sa sortie de la chambre, M. Couillard s'est engagé à commenter plus tard le refus de la CAQ d'appuyer la motion qu'il devait présenter.

"On en parlera une autre fois", a-t-il dit aux journalistes en se dirigeant vers son bureau.

Le Parti québécois était disposé à accepter la motion à la condition que des amendements la modifient.

Le PQ souhaitait offrir seulement ses condoléances au gouvernement cubain tout en rappelant que la promesse de liberté de Fidel Castro "a cédé le pas à une nouvelle forme d'autoritarisme".

Le député Amir Khadir, de Québec solidaire, a déclaré que sa formation était disposée à accepter intégralement le libellé proposé par les libéraux.

"On peut ne pas être d'accord avec les méthodes autoritaires du gouvernement, mais il y a des choses qu'il faut reconnaître, a-t-il dit. Et la motion du Parti libéral était vraiment un minimum, comme on le fait avec n'importe quel chef d'État avec lequel le peuple québécois ou le peuple canadien entretient des liens importants."

M. Khadir a estimé que le PQ et la CAQ avaient posé un geste disgracieux en s'objectant à l'hommage à M. Castro.

"Par définition, un régime communiste, c'est une dictature du prolétariat, le régime cubain ne s'en cachait pas, a-t-il dit. (...) Le président cubain vient de mourir et notre responsabilité, notre devoir aujourd'hui, c'est un minimum de sympathie et de décorum, pour emprunter l'expression de quelques-uns de nos amis, ici, à l'Assemblée nationale, envers le peuple cubain."

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