Même victorieux, Donald Trump et ses principaux lieutenants continuent de jouer la carte de la rancoeur et de manipuler les faits.
Le président élu a prétendu dimanche, sans avancer la moindre preuve, que des "millions" de personnes ont voté illégalement lors de l'élection de novembre afin de dénigrer l'avance de deux millions de votes de son adversaire Hillary Clinton au suffrage universel.
M. Trump et son équipe ont également reproché à l'organisation de sa rivale de vouloir réclamer un nouveau dépouillement des votes dans trois États importants. Selon eux, ces démarches sont frauduleuses, l'oeuvre de mauvais perdants. Le président élu les a qualifiées de "tristes".
Il a même tenté de jeter une ombre sur la légitimité d'une élection qu'il a pourtant gagnée. Il a osé écrire sur son compte Twitter qu'il "avait gagné le vote populaire si on déduit les millions de votes illégaux". Selon lui, si l'élection présidentielle était déterminée par le vote populaire _ et non par un Collège électoral _ "la victoire aurait été plus facile pour lui", ajoutant qu'il aurait alors visité plus d'États pour tenter d'obtenir des votes supplémentaires.
Pourtant, rien n'indique une manipulation étendue du système électoral, pas une trace d'un piratage numérique qui aurait influencé les résultats d'une façon ou d'une autre. Cette absence de preuves indique que les résultats ne seront pas vraisemblablement infirmés.
La candidate du Parti vert, Jill Stein, a demandé un nouveau dépouillement des votes au Wisconsin, en Pennsylvanie et au Michigan. M. Trump a enlevé de peu les deux premiers États et détient une avance de près de 11 000 voix au Michigan (soit environ 0,22 pour cent de l'ensemble des suffrages exprimés).
Le Wisconsin a déjà annoncé qu'il recommencera à compter les bulletins de vote. L'avocat Marc Elias a déjà fait savoir que l'organisation de Mme Clinton entendait participer au processus.
Même si elle s'approche d'une priorité de deux millions de votes au suffrage universel, Mme Clinton doit s'avouer vaincue devant le Collège électoral où son rival la devance par 290 votes contre 232.
M. Trump doit revenir à New York, lundi, après être allé passer le long week-end de l'Action de grâces en Floride. Son équipe de transition a indiqué qu'il doit rencontrer une série de candidats pour des postes dans son administration.
De plus, alors qu'il tente de définir une politique étrangère et de trouver des candidats à des postes importants en matière de sécurité nationale, voici qu'une de ses plus importantes conseillères s'est dite surprise que la candidature de Milt Romney, le candidat républicain à l'élection présidentielle de 2012 et dénigreur de M. Trump, soit considérée pour le poste de secrétaire d'État.
Kellyanne Convay a exprimé des inquiétudes devant cette possibilité. Selon elle, les partisans de M. Trump "se sentiront trahis si un gars comme Romney pouvait participer à l'administration après tout ce qu'il a fait".
"Nous ne savons même pas s'il a voté pour Donald Trump. Ses consultants et lui ont été odieux à Donald Trump pendant un an", a-t-elle déclaré, ajoutant qu'elle ne faisait qu'exprimer "ce que la base disait".