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Les libéraux fédéraux «ravis» d'avoir financé une partie de la mission de Kathleen Wynne au Moyen-Orient

Ottawa a déboursé 23 399,87 $ pour la première ministre de l'Ontario.

OTTAWA – Le gouvernement Trudeau s’est défendu d’avoir financé une partie de la mission au Moyen-Orient de la première ministre de l’Ontario Kathleen Wynne, lors de la période de questions de jeudi.

Le Huffington Post Québec a révélé plus tôt cette semaine qu’Ottawa avait déboursé 23 399,87 $ à la firme israélienne Ben Horin & Alexandrovitz pour assurer la « préparation, mise en œuvre et le suivi » d'un voyage en Israël de la première ministre Wynne et de sa délégation ce printemps.

Il s’agissait de la seule mention d’aide financière pour un premier ministre provincial depuis l’entrée officielle en fonction du gouvernement libéral de Justin Trudeau, le 4 novembre 2015.

« Chacun d’entre nous sait que l’Ontario n’a plus un sou, mais pourquoi les contribuables canadiens financent-ils les services de relations publiques de Kathleen Wynne? » a demandé le député conservateur John Brassard, à deux reprises.

Le président du Conseil du Trésor, Scott Brison, avait la bouche pleine – même s’il est interdit de manger à la Chambre des communes – et n’a pas pu répondre à l’opposition. Mais le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Dion, a pris le relais et a accusé le député conservateur de présenter des « informations erronées ».

Stéphane Dion s'est porté à la défense du contrat de son ministère. (Photo : PC)

« Le montant dont il parle est un montant qui était disponible pour n’importe qui! Nous sommes ravis d’avoir eu la première ministre de l’Ontario qui ait pu aller en Israël, nous nous en félicitons, et si mon collègue s’entête, il aura accès aux mêmes services », a rétorqué le ministre Dion.

Une pratique courante, dit le ministère

Au département d’Affaires mondiales Canada, on maintient que « le contrat en question faisait partie d’une stratégie de communication plus vaste » et « ne visait pas uniquement à soutenir la visite de la première ministre de l’Ontario ».

« Il a été attribué pour soutenir la mission canadienne à Tel-Aviv dans le cadre du programme d’affaires publiques en l’absence de l’officier principal des affaires publiques afin d’appuyer les communications générales à l’ambassade et les programmes d’affaires publiques », a énuméré la porte-parole Kristine Racicot.

Quoiqu’il en soit, la mission de Kathleen Wynne au Moyen-Orient aurait généré 44 ententes d’une valeur totale de 180 millions de dollars qui devraient créer au moins 200 emplois en Ontario, estime Affaires mondiales Canada.

Wynne et Trudeau se serrent dans leurs bras, le 27 oct. 2015. (Photo : Reuters)

« Nous sommes fiers d’avoir appuyé son équipe lors de ce voyage fructueux, notamment dans le domaine des communications. La prestation d’un soutien en matière d’affaires publiques est une pratique courante, et ce genre d’appui a déjà été accordé à d’autres délégations provinciales par le passé », indique Kristine Racicot.

Ottawa partage régulièrement ses ressources avec des délégations données, renchérit Chantal Gagnon, l’attachée de presse du ministre Dion.

La semaine dernière seulement, le maire de Montréal Denis Coderre, le maire de Toronto John Tory et le ministre des Finances de la Colombie-Britannique Michael de Jong, entre autres, étaient en Israël pour une mission économique. Ils ont eux aussi bénéficié de ressources du fédéral, dit-elle.

Québec, un cas à part

L’attaché de presse de la ministre des Relations internationales et de la Francophonie du Québec a indiqué au HuffPost que le premier ministre Philippe Couillard n’avait pas eu droit au même traitement de la part d’Ottawa.

Mais Québec, contrairement à l’Ontario, dispose de nombreux bureaux et de délégations à l’étranger qui peuvent fournir des ressources et de l’expertise interne au gouvernement quand il est de passage dans une région donnée.

« Quand le Québec organise ses missions, c’est de l’argent québécois qui est injecté là-dedans, ce sont des ressources et de l’expertise québécoises. C’est pour cela qu’on a une diplomatie et des bureaux dans une quinzaine de pays dans le monde », affirme François Caouette, l’attaché de presse de la ministre Christine St-Pierre.

« Cela étant dit, il peut y avoir un prêt de biens ou parfois de certains services qui peuvent être mis à la disposition du Québec par le gouvernement du Canada dans le cas de certaines missions », ajoute-t-il.

Il mentionne, par exemple, que le premier ministre Couillard avait bénéficié de certaines ressources – comme de l’aide pour le transport ou des services de photographe – de l’ambassadeur canadien à Cuba lors de sa plus récente mission dans ce pays, en septembre dernier.

L’ambassadeur lui aurait également permis de faciliter une rencontre surprise avec le président cubain Raul Castro vers la fin de sa visite.

Le gouvernement fédéral a dépensé près de 27 millions $ en contrats de relations publiques du 4 novembre 2015 au 19 septembre 2016 pour sa promotion à l’étranger et des consultations publiques.

De ce montant, le département d’Affaires mondiales Canada avait dépensé un total de 1 226 995,71 $ pour 119 contrats.

Pour voir la liste complète des contrats :

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