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Hillary Clinton a encore une infime chance de remporter l'élection présidentielle 2016, un recomptage des voix pourrait être lancé

Clinton a encore une infime chance de remporter la présidentielle

Hillary Clinton a beau avoir reconnu sa défaite à l'élection présidentielle américaine il y a deux semaines, il lui reste encore une infime chance de s'installer dans le Bureau ovale à la place de Donald Trump le 20 janvier 2017. Mais le temps est compté.

Pour ce faire, une vérification du scrutin dans trois États où les résultats ont été très serrés doit en effet être demandée d'ici au vendredi 25 novembre par l'un des candidats. Après, il sera trop tard pour contester la répartition des voix.

Cette idée a fait surface dans les médias américains mardi 22 novembre quand le New York Magazine a rapporté qu'un groupe d'experts informatiques et d'avocats avaient des soupçons de fraudes électorales et tentaient de convaincre ardemment les équipes de la démocrate de s'en saisir. Les chercheurs auraient trouvé une divergence entre le vote papier et électronique et se demandent s'il n'y a pas pu y avoir un piratage informatique.

L'information a été contestée par le site Fivethirtyeight - spécialisé dans l'analyse statistique - qui explique qu'en s'attardant sur les différents États où le vote électronique est présent, il n'a rien trouvé de significatif après correction de la répartition de la population. Nate Cohn, spécialiste des données au New York Times, avance, lui, que l'écart s'évapore quand on prend en compte différentes informations, comme l'origine ethnique ou l'éducation des votants. Le quotidien précise d'ailleurs que l'équipe de campagne de Clinton, aidée d'experts, est restée silencieuse, car elle a jugé que le résultat ne changerait pas, même après un recomptage long et coûteux.

Pour autant, la possibilité d'enclencher une telle procédure est cependant devenue très concrète dès le lendemain, quand la candidate du parti des Verts Jill Stein a promis de réclamer un recomptage des voix dans ces États-clés si elle récoltait assez d'argent pour le financer.

Course contre la montre

La proposition de Jill Stein a immédiatement reçu de très nombreux soutiens. Lancée en début d'après-midi mercredi, sa cagnotte en ligne n'a eu besoin que de douze heures pour récolter les 2,5 millions de dollars nécessaires « pour s'assurer de l'intégrité de nos élections » dans un État.

« Avec votre aide, nous allons récolter de l'argent pour exiger un recomptage dans le Wisconsin, le Michigan et en Pennsylvanie, trois États dans lesquels il y a un réel besoin - selon des données - de vérifier les votes qui ont été comptabilisés par des machines », écrit la candidate qui sait pertinemment qu'un nouveau décompte ne lui apportera aucune victoire. Cette dernière n'ayant récolté que 1% du vote populaire le 8 novembre dernier, elle ne peut pas espérer remporter un seul de ces États.

Et le temps presse pour lancer ces analyses, précise Jill Stein, car la date limite pour un recours est fixée au vendredi 25 novembre dans le Wisconsin, au lundi 28 en Pennsylvanie et au mercredi 30 dans le Michigan (dont les résultats n'ont d'ailleurs toujours pas fini d'être comptabilisés).

Si elle assure se battre uniquement pour « l'intégrité de cette élection » et a proposé de demander un nouveau décompte dans seulement deux États, voire un, si le total de 7,5 millions de dollars (2,5 millions par État) n'était pas atteint en temps et en heure, Hillary Clinton doit tout de même croiser les doigts pour que cet argent soit récolté et que les scrutins des trois États puissent être consciencieusement expertisés. Sait-on jamais.

Renverser l'élection

Ces États ont en effet été remportés par Donald Trump avec une faible avance sur sa concurrente démocrate. Dans le Wisconsin il n'a enregistré qu'un point de différence avec Hillary Clinton, en Pennsylvanie 1,2 point, et 0,3 point dans le Michigan (selon le décompte provisoire mais quasi définitif).

Si un décompte donnait l'avantage à l'ancienne Secrétaire d'État dans ces trois régions, l'issue de l'élection en serait bouleversée. Car si elle a engrangé à ce jour plus de 2 millions de voix supplémentaires par rapport au républicain, la seule chose qui importe vraiment est le nombre de grands électeurs récoltés par chacun et qui iront ensuite voter le 19 décembre pour officiellement choisir le vainqueur de l'élection.

En l'état actuel des choses, Donald Trump a remporté 290 grands électeurs contre 232 pour la démocrate (voir le graphique du New York Times ci-dessus). Il en faut 270, soit la majorité des 538 grands électeurs en jeu, pour accéder au Bureau ovale. Le Wisconsin en offre 10 à celui ou celle qui remporte la majorité de ses suffrages, la Pennsylvanie 20 et le Michigan 16 (mais ne les a pas encore attribués, les résultats dans la région n'étant pas définitifs).

Si elle remportait les trois États après un nouveau décompte qui mettrait en évidence une fraude électorale, Hillary Clinton aurait alors 278 grands électeurs. Le milliardaire new-yorkais plus que 260.

Aucun espoir sur les « électeurs sans foi »

Cette hypothèse est probablement l'ultime chance de l'emporter pour celle dont le CV laissait croire à une victoire sans encombre face à Donald Trump le 8 novembre. La possibilité que de nombreux grands électeurs attribués à Donald Trump se rebellent et ne votent pas en sa faveur lors du scrutin du 19 décembre est régulièrement évoquée, mais est peu crédible.

Surnommés faithless electors, « électeurs sans foi » en français, car ils ne respectent pas la consigne de vote donnée, ils sont très rares: sur les cent dernières années, il n'y a jamais eu plus d'un d'entre eux par élection. La perspective d'une présidence Trump pourrait-elle encourager des dissidences en masse?

Même s'ils étaient assez nombreux à se révolter en donnant leur voix à une autre personnalité républicaine ou à Hillary Clinton (il en faudrait 37 pour que Trump perde la majorité, si les recomptages ne sont pas déclenchés ou s'ils le sont mais qu'ils confirment les résultats), le milliardaire new-yorkais aurait de grandes chances de finir dans la Maison-Blanche malgré tout.

Comment? Si le collège électoral n'arrive pas à atteindre les 270 grands électeurs pour l'un des candidats, il reviendra alors aux membres de la Chambre des représentants de choisir le futur président. Celle-ci étant actuellement contrôlée par les républicains, Hillary Clinton aurait bien du mal à l'emporter.

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