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Marilyn Gladu espère que son projet de loi sur les soins palliatifs va aider les Canadiens qui veulent vivre

Une députée conservatrice espère que son initiative va aider les Canadiens qui veulent vivre.

OTTAWA – Une députée conservatrice espère rendre les soins palliatifs plus accessibles à travers le pays, mais le gouvernement du Québec ne veut rien savoir d’un nouveau plan potentiel du fédéral.

Le projet de loi C-277 de Marilyn Gladu sera débattu à la Chambre des communes, mercredi. Son initiative, qui fait suite à la loi sur l’aide médicale à mourir, pourrait aider les Canadiens aux proies avec des douleurs intolérables de choisir la vie au lieu de choisir la mort, croit-elle.

«Où il y a des bons soins palliatifs, les gens choisissent de vivre dans les meilleures circonstances possibles pour aussi longtemps qu’ils peuvent», a-t-elle dit au Huffington Post Canada mardi.

Son projet de loi appelle au développement et à la mise en place d’un cadre qui donnera un meilleur accès aux soins palliatifs dans les hôpitaux, à la maison, les soins de longue durée et les hospices. Il donne un an au gouvernement fédéral pour travailler avec les provinces pour identifier :

  • les besoins en termes de formation et d’éducation pour les donneurs de soins ;
  • des mesures pour soutenir les aidants naturels qui aident des proches en fin de vie;
  • des mesures pour faciliter l’accès continu aux soins palliatifs au Canada.

Gladu veut aussi que le gouvernement fédéral étudie la possibilité d’amender la Loi canadienne sur la santé pour inclure des services de soins palliatifs.

Une pétition en soutien à son projet de loi dénote que 70 pour cent des Canadiens n’ont pas accès à des soins palliatifs de qualité. Plus de 1400 personnes ont signé pour faire savoir à la ministre fédérale de la Santé Jane Philpott qu’ils peuvent que le gouvernement appuie le projet de loi de Gladu. Au total, 89 pétitions sur les soins palliatifs ont été présentées à la Chambre des communes depuis novembre dernier.

Le gouvernement soutient « l'intention »

Le bureau de Philpott a refusé de commenter en profondeur.

«Le gouvernement soutient l’intention générale du projet de loi, mais nous annoncerons notre position officielle [mercredi]», a confirmé un employé du gouvernement.

Mais le bureau de Gaétan Barrette, le ministre de la Santé du Québec, dit qu’il ne voit pas l’utilité d’un cadre fédéral.

«Il s’agit d’une question de juridiction provinciale et nous sommes déjà fortement impliqués dans ce dossier. Nous avons déjà développé un plan au Québec sur ce sujet», a exprimé Julie White, porte-parole du ministre Barrette, faisant référence au plan de développement 2015-2020 sur les soins palliatifs et de soins de viemerci.

Gladu n’est pas inquiète. Elle croit pouvoir obtenir le soutien du NPD et de ses collègues conservateurs, incluant ceux du Québec.

«Ils se rendent compte que les soins palliatifs sont tellement importants; ils sont tellement sous-financés; il y a tellement un gros écart que le gouvernement fédéral doit s’en mêler et fournir de l’argent et du leadership», a-t-elle dit en entrevue.

Plusieurs experts en soins palliatifs se rangent également derrière son projet de loi, disant qu’il s’agit d’une approche très attendue pour améliorer les standards et l’accessibilité.

Sharon Baxter, directrice générale de l’Association canadienne de soins palliatifs, explique que le secteur des soins primaires n’est pas préparé à gérer les soins grandissants dans le domaine. Des quelque 260 000 Canadiens qui meurent chaque année, Baxter dit que trop peu d’entre eux – environ 35 pour cent – ont accès à des soins adéquats et plusieurs d’entre eux ont un préavis de quelques jours ou semaines avant de mourir.

«C’est tellement aléatoire à travers le pays», a-t-elle dit, ajoutant qu’il y a de grands écarts entre les régions rurales et les centres urbains, ainsi que les références de médecins.

Plusieurs documents préparés conjointement avec la loi sur l’aide médicale à mourir des libéraux notent un besoin d’améliorer les soins palliatifs au Canada, réitère le Dr. David Henderson, président de la Société canadienne des médecins de soins palliatifs.

«Jusqu’à maintenant, il n’y a toujours rien dans cette voie», a-t-il dit.

En mettant l’accent sur les disparités qui existent au pays, Henderson croit que le projet de loi de Gladu pourrait mettre de la pression sur le gouvernement fédéral pour dépenser plus d’argent dans ce secteur.

Les libéraux ont promis d’injecter trois milliards de dollars pour les soins à domicile, dont les soins palliatifs, sur quatre ans à travers le pays. Mais le mois dernier, la ministre Philpott a laissé entendre que les trois milliards pourraient servir uniquement aux soins à domicile et pourraient faire partie du nouvel accord sur cinq ans entre les provinces et territoires.

«Nous ne contestons certainement pas les soins à domicile… il s’agit d’un secteur qui a besoin d’être bien financé, a dit Henderson. Mais nous sommes inquiets que les soins à domicile grugeront la majeure partie de cet argent – à moins qu’il y ait une désignation et un vrai plan pour utiliser cet argent [pour les soins palliatifs].»

Ce texte initialement publié sur le Huffington Post Canada a été traduit de l’anglais par Catherine Lévesque.

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